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Le point sur la dépression saisonnière

Publié le 29 janvier 2016 par Antoinemoulin @medecinsurinter

D’après les chiffres de l’OMS, la dépression serait la première cause d’invalidité dans le monde, elle toucherait ainsi plus de 350 millions de personnes. Ce trouble mental peut être qualifié de léger, modéré ou sévère en fonction de son intensité. Dans certains cas, on parle aussi de « dépression saisonnière » ou « trouble affectif saisonnier », une forme de dépression qui se distingue du trouble mental « classique ».

Une dépression atypique

Comme son nom le laisse deviner, la dépression saisonnière est directement liée au changement de saisons et plus précisément au manque et à la baisse de luminosité d’origine naturelle, autrement dit lorsque que le temps d’ensoleillement dans une journée diminue. Elle se déclenche donc au cours de l’automne et se prolonge durant l’hiver. Un retour à la normale est observé avec les beaux jours, lors du changement de saison suivant, c’est-à-dire au printemps et en été.

Si la dépression saisonnière partage certains symptômes avec la dépression « conventionnelle » tel que la perte d’énergie et d’intérêt, l’irritabilité, la tristesse, la diminution de la libido, la sensation de rejet et d’isolement, les pensées suicidaires, etc. elle présente des symptômes atypiques : augmentation de l’appétit pour les aliments sucrés et riches en graisse ainsi que pour les féculents ce qui entraine dans certains cas une prise de poids, sensation de fatigue et hypersomnie, jambes lourdes.

Pour être avérée, les épisodes dépressifs doivent se répéter tous les ans à la même période (automne/hiver) et durant au moins deux années consécutives.

La luminothérapie s’avèrerait efficace

Comme on vous le disait, ce trouble mental serait directement lié à la baisse de la luminosité. La relation étroite entre dépression et lumière est en effet désormais acceptée par le monde médical même si le processus exact est encore mal connu. Cette relation a été démontrée en 1984 notamment par le psychiatre Norman E. Rosenthal, pionnier de la luminothérapie.

La luminothérapie ou photothérapie est d’ailleurs le traitement spécifique de la dépression saisonnière. Il s’agit d’exposer le patient à une lumière artificielle supérieure à 2 000 lux (généralement 10 000 lux) durant au moins 30 minutes par jour. Pour vous donner un ordre d’idée, une journée d’été ensoleillée représente en moyenne entre 50 000 et 130 000 lux tandis qu’une journée hivernale se situe entre 2000 et 20 000 lux. Cette stratégie thérapeutique doit généralement s’accompagner d’une psychothérapie et de médicaments antidépresseurs, à plus forte raison en cas de dépression saisonnière sévère.

Pourquoi la lumière ? Parce qu’elle jouerait un rôle majeur sur notre horloge biologique interne. Or cette dernière régule diverses fonctions de notre corps comme les cycles de veille et de sommeil ou la production d’hormones suivant l’heure de la journée (notamment la sérotonine ou « hormone du bonheur » et la mélatonine, l’hormone du sommeil). Ce déséquilibre hormonal causé par un manque de luminosité serait ainsi l’une des principales causes de la dépression saisonnière. Cette forme atypique de dépression serait d’ailleurs plus importante à mesure que l’on s’éloigne de l’équateur donc que la luminosité solaire diminue : jusqu’à 10 % de la population des pays nordiques seraient affectée par des troubles affectifs saisonniers, majoritairement des femmes (75 % des personnes atteintes) et dans certains cas cette proportion est même bien plus importante. Une étude de 2007 démontre ainsi que 20 % des Irlandais seraient touchés et plus encore en Alaska.


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