Olivier Streiff au Bœuf sur le Toit

Deux chefs font le bœuf…

Quid du Bœuf sur le Toit, se demande les moins de vingt ans et beaucoup d’autres. Une histoire et une notoriété qui remonte loin, juste après la première guerre mondiale (pour vous situer nous sommes dans la cinquième bientôt), où le Tout-Paris qui danse et qui essaie de pétiller se retrouve au bar de ce lieu étrange et séduisant. People, musique, Cocteau, Trenet, Gréco, et la seconde guerre mondiale qui s’annonce en allemand. Finit les « bœufs » des musiciens, on se réfugie sur les toits ou au mieux on résiste un peu.

Retour à la paix des braves. Le bar et le restaurant redémarrent sans vraiment retrouver l’aura d’avant. Aujourd’hui, le lieu dégage toujours une certaine magie, une beauté Art Déco dans un espace immense mais chaleureux et convivial. Un chef, Nicolas Jollivet, gère les cuisines, habitué qu’il est des grandes brasseries parisiennes. Des plats ? Cabillaud sauvage glacé au sésame, le « 34 Colisée » servi avec un sablé citron-mangue, et son Foie gras poêlé, ananas confit aux épices douces.

Olivier Streiff arrive dans ce lieu sans en bouleverser les codes mais en donnant une bouffée d’air frais, un ton différent à la cuisine. Olivier Streiff, lorrain d’origine, a toujours aimé la et les cuisines. Sa carrière est surtout liée à la Côte d’Azur, à Monaco, Eze, et Roquebrune-Cap Martin. Enfin chez lui, il ouvre son restaurant le Relais de Saulx, en février 2016. En attendant, un crochet par Paris où il a préparé un Menu Carte Blanche avec deux entrées, deux plats et deux desserts. Actuel sans excès, quelques tics modeux pour faire jeune mais l’ensemble, limité dans le temps, fonctionne assez bien.

Rassurant Pavé de saumon confit à basse température, tzatziki de concombre et cornichons, salade d’herbes, dans un style de plat et d’accord un peu passéiste mais qui passe bien dans ce décor.

Risqué dans cette immense salle qui peut dépasser les cent couverts, le Risotto Vialone Nano aux brisures de truffes et parmesan, jus de veau pour saucer, est cuit à l’avance et réchauffer suivant les commandes causant une légère surcuisson et une sècheresse irréparable. Dommage, car on sent un savoir-faire et une bonne technique pas très loin.

La Noix de Saint-Jacques à la plancha, condiment à l’huile d’argan et câpres, crémeux de patates douces est tout à fait recommandable d’autant qu’il vaut mieux éviter l’autre choix de la Pièce de bœuf grillé au crémeux d’artichaut aux anchois, frites de panisse.

Desserts bien travaillés et fort goûteux : Chocolat grand cru façon Viennois, chantilly au fromage blanc et vanille de Madagascar, crumble à l’anis vert, impeccable au même titre que les Clémentines rôties aux fruits secs, crémeux citron et fruits de la passion, meringue fingers.

Globalement positif comme disent les politiques et un parfum de nouveauté pendant trois mois avec ce menu. On peut en profiter pour (re)découvrir le lieu qui vaut la peine, et goûter une cuisine qui se tient bien. Ce n’est déjà pas si mal.

34, rue du Colisée
75008 Paris
Tél : 01 53 93 65 55
www.boeufsurletoit.com
M° : Saint-Philippe du Roule
Voiturier midi et soir sauf dimanche
Ouvert tous les jours
Piano bar tous les soirs
Menu Carte Blanche : 45 € (3 plats)
Jusqu’à début mai 2016