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Salon de thé #1 : pâté chinois, Jurassiens et Jeux Olympiques

Publié le 23 février 2016 par Teazine
Salon de thé #1 : pâté chinois, Jurassiens et Jeux Olympiques Chaque quinzaine, TEA sélectionne ses sachets pour le Salon de thé, où l'on discute une petite sélection de liens qui nous ont intéressées dernièrement, ce qu'on a aimé ou encore ce qu'on a redécouvert. C'est totalement non exhaustif et arbitraire, et c'est ça qu'on aime. Bisous.
* * * - Gastronomie québécoise
Parmi les plats de haute gastronomie québécoise, il y a la bien connue Poutine. Or, récemment, j'ai eu le plaisir de découvrir un autre met du cru : le pâté chinois. Steak, blé d'inde, patates pilées, le tout gratiné et servi avec du Ketchup, c'est un plat qui sent l'enfance, la cantine, et qui est à mon goût même meilleur réchauffé. Quand on a raconté à un chauffeur des Laurentides qu'on connaissait le fameux pâté, il a ri pendant au moins dix minutes. D'après mon entourage c'est parce que le met est considéré comme un truc "banal" qui ne dépasse pas trop le cadre de la famille. Et puis le "chinois" ce serait une référence aux ouvriers du chemin de fer (mais il parait aussi qu'ils mangeaient peut-être pas ça). En tout cas, je recommande. On dirait peut-être pas mais c'est bon (et on peut aussi remplacer la viande par des lentilles). - AV.
-Mines d'or à liens
Puisqu'on lance un nouveau rituel de sélections de liens, laissez moi vous présenter mes mines d'or préférées sur la toile française. Ca se passe chez Slate, qui a depuis quelques temps une précieuse plateforme appelée Reader, qui sélectionne chaque jour des articles, vidéos ou tout autre lien digne d'intérêt. Brèves ou longs reportages, en français ou en anglais, sur des thèmes souvent originaux, bref, c'est vraiment vraiment top. D'ailleurs si vous êtes en quête de longues lectures, l'équipe a sélectionné ses articles préférés de 2015, et il y a des choses vraiment fascinantes dedans, comme ce reportage totalement incroyable du New York Times Magazine sur une usine à troll en Russie, chargée de véhiculer les idées du Kremlin sur internet via de faux comptes d'utilisateurs. Must read! Plus récemment, Slate (encore) a eu l'idée fantastique de demander à Titiou Lecoq, écrivain/journaliste/blogueuse/machouchoute de tenir une newsletter. Petit bonheur de recevoir chaque semaine dans sa boîte aux lettres virtuelle un texte pondu par Lecoq et sa sélection de lectures (elle ne propose pas que des liens vers des articles de Slate, ça aussi c'est bien). Abonnez-vous ici. - M
- 32 ans des Jeux Olympiques de Sarajevo
Une image postée par le site Balkanist m'a rappelé que les Jeux Olympiques d'hiver de Sarajevo s'étaient ouverts il y a 32 ans, en février 1984 (quelques photos ici). Ce n'est pas un chiffre rond, mais toutes les occasions sont bonnes pour me replonger dans les histoires de (ex) Yougoslavie. Les Jeux Olympiques de Sarajevo  ont été le dernier grand moment de fierté nationale yougoslave, alors que le maréchal Tito était mort quelques années auparavant. Huit ans plus tard, la guerre frappera cette ville si vivante, si multiculturelle, et commencera le plus long siège de l'histoire moderne, presque quatre ans. Mais en février 1984, durant quelques jours, le pays entier était en fête. Aujourd'hui encore, les magasins de souvenirs de la capitale bosnienne proposent tasses et briquets à l'effigie de Vučko, le loup mascotte des jeux. En 2014, le magazine Desports proposait un reportage long format, repris sur le site du Monde, sur l'importance des Jeux pour Sarajevo, le paradoxe qui fait que les mêmes montagnes célébrées alors par les Bosniens soient devenues, une décennie plus tard, le symbole de la mort, là d'où les tirs partaient. L'article parle aussi du présent, des personnes qui essaient de redynamiser les stations et les sports de glisse dans la région. A chaque fois que je lis quelque chose sur Sarajevo, mon cœur se tord. - M Salon de thé #1 : pâté chinois, Jurassiens et Jeux Olympiques

- Ces gens qui votent pour la droite populiste
A l'approche des prochaines votations fédérales en Suisse (le 28 février), un documentaire dresse un portrait de "ces Jurassiens" qui votent UDC (Union Démocratique du Centre, parti majoritaire au parlement). Sur fond de ruralité, d'industrie horlogère et d'étrangers (absents du décor mais omniprésents dans les débats), le journaliste réussit à aborder le sujet sans condescendance, cherchant plutôt à comprendre sur quoi se fonde le discours de ce parti qui séduit de plus en plus de jeunes, parfois même contre leurs propres intérêts. Sans surprise, c'est d'abord le travail, la crainte de ne pas avoir sa place, puis les valeurs "bien de chez nous" et la tranquillité qui préoccupent les personnes interrogées. Celles-ci ne se reconnaissent pas dans une gauche qui les méprise et les irrite avec des sujets incompréhensibles et selon eux déconnectés de la réalité. Le cas du socialiste marxiste dont les deux fils sont engagés pour l'UDC est emblématique du pouvoir de séduction de ce parti. Raison de plus pour, 1 : Voter non à l'initiative pour le renvoi des criminels étrangers. 2 : Réfléchir au désintérêt de l'électorat d'une gauche très / trop libérale. Le jour où mon voisin a voté UDCPascal Rebetez (RTS, Temps Présent, 2015) - AV.
Vegan, il est jugé inapte à l'armé
Toujours en Suisse, on peut désormais échapper au service militaire (obligatoire) si l'on se déclare vegan. C'est l'expérience qu'a faite Antoni del Campo, écarté car il a refusé de porter des bottes en cuir. L'adaptation logistique étant trop compliqué pour l'armée, le jeune homme a été jugé inapte au service, d'après le porte parole officiel. Mais ce qui est vraiment intéressant, c'est que le type en question a fait recours en justice pour cette décision qu'il perçoit comme "arbitraire, "rétrograde" et "injuste". On peut donc être vegan et vouloir faire l'armée. D'après un journaliste du 24heures, ce n'est pas contradictoire puisque l'armée israélienne proposerait déjà un tel "régime", à la fois plus sain pour les soldats et moins contraignant pour l'environnement. Pas de doute non plus du côté de la PETA qui a décerné le prix de "Héros des animaux" à del Campo. Belle anecdote de rubrique "faits divers", le cas est quand même un sujet sociologique intéressant. On peut se demander quelle est la place culturelle de l'armée dans cette société (bel article de Stéphanie Lapiaz à ce sujet). Et aussi, y a-t-il des vegan plus "éthiques" que d'autres ? - AV.
-"Le lynchage médiatique des Eagles of Death Metal n'est pas seulement une défaite de la pensée, c'est une défaite du rock" Intéressante tribune faite par l'équipe de The Drone à propos des gens qui tapent sur Jesse Hugues, le leader des Eagles of Death Metal, parce qu'il est (entre autres) pro-guns. Extrait : "Dans notre beau pays où les grandes questions des arts sont réservées aux intellectuels, où la Culture est une "discipline" de gauche, où un rappeur du 18ème devient persona non grata dans les médias généralistes parce qu'il a déclaré son admiration pour Sarkozy, dans notre patrie où les gens qui parlent le mieux de musique s'appellent Jean-Louis Murat, Bertrand Burgalat et Benjamin Biolay, nous nous trouvons démunis des bons outils pour écouter le leader d'un groupe de stoner crasseux après qu'il s'est fait tirer dessus dans un acte de guerre terroriste, parce que son fourbi politique est trop trouble pour rentrer dans les lignes de notre logiciel idéologique." Le débat mérite d'être posé. - M.
Je voulais aussi parler de cet article, mais j'aurais cité autre chose : "Derrière cette levée de boucliers, on déchiffre autant la prolongation d'un antiaméricanisme franchouillard somme toute très traditionnel qu'on devine avec effroi une nouvelle manière d'aborder nos idoles musicales. Reste à comprendre laquelle. Ou pour le demander autrement : qu'attend-on au juste des musiciens dont on écoute les disques ? Qu'ils nous ressemblent ? Mais jusqu'à quel point ? Et quid de la subversion (...)". Vibrante question de l'art engagé (l'est il ? sous quelle forme ?) et de la perception de l'artiste. - AV.
- Un magazine pour les jeunes groupies dans les années 70 Avec ma copine Klara, on planche actuellement sur un fanzine dont le premier numéro sera consacré aux groupies. On a hâte et bien sûr je vous en reparlerai quand il sera sorti. En attendant, on a fait pas mal de recherches bibliographiques sur le sujet, et nous sommes tombées sur les archives d'un magazine assez fou. Star est sorti en 1973 et n'a eu que cinq numéros avant d'arrêter sa diffusion, soi disant parce qu'il était trop choquant. Ce qu'on peut comprendre. Star, dont vous retrouverez tous les numéros scannés sur ce site (merci internet), s'adressait aux jeunes groupies (pré)pubères. On parle ici des groupies de LA dans les années 70, pas les enfants les plus chastes du monde, donc. Le magazine propose aussi bien des posters et des reportages sur des musiciens que des conseils pour les choper ou pour éviter les evil foxes, les groupies concurrentes. C'est aussi fascinant qu'un peu dérangeant. On est bien loin du courrier des lectrices de J2, le magazine pour jeunes filles cathos auquel ma mère était abonnée à la même époque, et dont j'ai scanné quelques pages pour les mettre sur un Tumblr. - M
- Les dessous des guides de voyage Vice a publié le témoignage d'une fille qui a travaillé à la rédaction d'un guide touristique sur l'Equateur. Si la mission peut faire rêver tout un tas de personnes (c'est tellement chouette d'être payé pour voyager), la réalité est nettement moins reluisante. Mal payé et surtout manquant cruellement de temps, le rédacteur se retrouve obligé de broder, d'écrire sur des choses qu'il n'a pas pu faire ou visité au pas de course. La personne sur Vice raconte que pour ses chroniques sur les restaurants, elle s'est basée sur les derniers commentaires de TripAdvisor. Cela me rappelle un article plus complet sur le sujet posté sur Street Press en 2012 qui interrogeait cinq rédacteurs de guides. Pour un guide de ville, l'auteur reste en moyenne de trois jours à une semaine sur place. Pour une mise à jour de guide, compter deux à trois semaines, et pour la création d'un guide, entre un mois et un mois et demi : la course. De quoi regarder son Routard d'un air circonspect. - M
Pour l'amour de la faune, bis
En ce moment au jardin botanique de Montréal, il y a une exposition avec des papillons. Il y en a moins de sortes qu'au Papillorama de Kerzers (CH) mais ça vaut bien une petite balade. Aperçu :

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(je n'ai malheureusement pas pu identifier ces individus photographiés avec mon téléphone)

Cela dit, aucune de ces places n'abrite de Dalceridae, une petite famille de papillons velus, dont les chenilles ressemblent à des cristaux (mais qui ont la texture d'une limace d'après Wikipedia). C'est pourtant bien beau :
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