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ce « #PrintempsRépublicain » qui bourgeonne de feuilles déjà mortes

Publié le 19 mars 2016 par Mister Gdec

le_pointQue le magazine Causeur se perde en louanges sur ce Printemps Républicain qui usurpe son qualificatif faussement printanier  à d’autres peuples aux motivations plus nobles de l’autre côté de la Méditerranée, voilà qui en dévoile déjà assez long sur la nature de ce nouveau machin. Et oui, encore un. A force, on se lasse. C’est pourquoi j’avais laissé à d’autres le soin d’ouvrir le bal, trouvant l’initiative assez fade et sans grand intérêt à mes yeux. Franchement rien de révolutionnaire. On dirait du MRC réchauffé… Déjà, le mot républicain, à présent cuisiné  à toutes les sauces au point qu’il soit devenu vide de sens, comme le mot citoyen. Ensuite, le mépris employé dans le ton de cet article (d’un certain Andrieu que je ne connais pas)  pour ce qui est qualifié là de gauche libérée face à une autre, la mienne donc,  qui serait disqualifiée par son goût pour le multiculturalisme, voilà qui ne pouvait que me déplaire fortement.

Mais ce chant du coq parviendra-t-il à couvrir le cancan de la gauche multiculturaliste?

Cette gauche qui se veut plus moderne par opposition à une autre à laquelle j’appartiens davantage –  qui serait forcément plus archaïque – a la fâcheuse habitude, comme le FN, de se payer de bons mots sous forme d’inversion rhétorique consternante.  C’est un travestissement de la réalité qui participe du confusionnisme politique ambiant. Pour ces gens là, les clivages partisans ne seraient plus éclairants, foin de gauche et de droite, et ceux qui s’ y livrent, de grossiers obscurantistes qu’il s’agirait de renvoyer au goulag sous le regard de la figure tutélaire de Staline ou Mao… Eux préfèrent d’autres bons petits pères des peuples, comme Thiers ou Clémenceau, pour se démarquer probablement de Jaurès (trop peuple pour eux ?)  qui a pourtant toujours incarné leur famille politique…. ou ce qu’il en reste. Ils ont le goût de l’ordre, et de l’autoritarisme, et dénient aux manants, aux inconnus, de les contredire. Leur mépris est constant. Ce sont les mêmes qui refusent à notre jeunesse de comprendre la loi El Khomri.  Alors, quand je vois qui soutient ce machin, les Bouvet, Polony, et les autres (voir ici la liste des signataires de leur « manifeste » creux), de cette gauche identitaire, volontiers patriote, toujours nationaliste, unanimement acquise aux thèses destructrices du libéralisme carnassier, je leur dénie le droit de se qualifier de gauche. Tout comme à leur grand (sic) maitre à tous, dont il devient évident à beaucoup qu’ils ne font que lui cirer les pompes et dérouler le tapis rose pâle, pour un avenir présidentiel potentiel. Sauf que nous sommes nombreux, à gauche, vraiment, loin de ces courtisans, à n’en pas vouloir, tant le vallsisme se confond avec la droite, tant il opère une fracture à gauche, avec ses valeurs profondes, qu’il est en train de détruire. C’est pourquoi j’ai consenti, malgré l’écœurement que ce genre de positionnement politique confusionniste provoque en moi,   à sortir mon fusil, ou ce qui m’en tient lieu : ce petit instrument de combat qu’est pour moi l’écriture. C’est chose faite. Toutefois, je ne me fais guère de souci au sujet de l’avenir de ce printemps là, d’un autre temps. Cet énième mouvement réac n’accouchera pas de grand chose, si ce n’est d’un nain politique qu’est à mes yeux ce clone de Sarkozy, qui est en train de scier la branche sur laquelle il est assis, de la même manière que l’ancien président est en train de se ridiculiser. Nos jeunes n’en veulent pas, et je préfère croire en eux qu’en ces vieux cons dépassés par le sens de l’histoire et ce qui fait lien entre nous, à travers de nouvelles manières de faire de la politique, hors des partis, au travers de réseaux impalpables et souterrains qui risquent bien de faire irruption dans la réalité de ces gens là, dans un printemps un peu plus arabe que celui-là, quantité négligeable en regard de l’Histoire. Et avec les mêmes outils de connexion, de contact et d’organisation que nos cousins arabes. Je répète : vous êtes dépassés.


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