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Critiques Séries : The Ranch. Saison 1. BILAN.

Publié le 04 avril 2016 par Delromainzika @cabreakingnews

The Ranch // Saison 1. Episodes 1 à 10 (Partie 1).
BILAN


Je pense vraiment que The Ranch est complexe dans le sens où Netflix a probablement tenté ici de séduire un public fan des comédies de Chuck Lorre, sans Chuck Lorre. Ce dernier est presque un génie. Il n’a créé que des séries à succès ces dernières années de Mike & Molly à The Big Bang Theory en passant par Two and a Half Men. Son nom s’impose mais ce n’est pas forcément facile d faire une bonne comédie avec une base aussi bancale que celle de The Ranch. Je pense que le plus gros problème de cette comédie « familiale » c’est justement de se situer dans un ranch et d’en utiliser tous les plus gros poncifs. Ils sont sympathiques au fil des épisodes les membres de la famille Bennett mais ils ne sont pas vraiment très drôles. Il y a pourtant de bonnes références, des répliques qui font mouche, comme celle qui fait référence à Netflix, le service qui diffuse la série.  

Rooster - « After dinner wanna watch something? »
Bow - « What? »
Rooster - « Something on Netflix? »
Bow - « WTF is Netflix »

Dans des décors en carton, nous suivons donc les aventures de ces personnages comme si nous étions au fond des Etats-Unis et que pour le délire des acteurs avaient décidé de mettre en scène avec les moyens du bord une comédie. Au fil des épisodes, il est difficile (vraiment) de savoir où est-ce que The Ranch veut réellement en venir. Certes, il y a des moments familiaux, des histoires romancées, etc. tout ce qu’il faut en somme pour une comédie de ce genre là mais c’est terriblement inégal. Après le dispensable Fuller House, dans le registre de la multi-cam, je pensais que Netflix allait tenter quelque chose d’un poil plus efficace que ça. Car même dans le registre de la comédie grand public cherchant à cibler tout le monde je trouve que The Ranch ne fonctionne pas mieux. On est au fond du Colorado et la série ne montre pas forcément le meilleur aspect de la vie de l’Ouest rural américain. En abusant donc de certaines caractéristiques comme la country, les accents, les rednecks, la déco d’un autre temps, etc. The Ranch appuie donc encore plus sur certaines de ses faiblesses qui viennent directement de ce côté parfois un peu too-much. Cela ne veut pas dire que The Ranch est un échec total mais disons qu’après un pilote assez décevant, je m’attendais à potentiellement découvrir autre chose, avec des personnages peut-être plus intéressants.

Car la personnalité de chacun a du potentiel (sans compter que le casting, qui va avec, est bon). Avec un ton et une liberté bien loin des networks, The Ranch peut se permettre des tas de choses que la série n’aurait pu se permettre sur CBS par exemple. Notamment d’un point de vue du vocabulaire utilisé mais ce n’est pas suffisant. Ce n’est qu’un accessoire qui permet juste de nous offrir une série sans trop de filtres. Les filtres viennent donc des éléments qui tentent d’inscrire The Ranch dans une sorte de ton ultra classique. On a l’impression de voir une sorte de vieillerie sortie d’un grenier avec en parallèle des références modernes, des blagues de cul et puis pas mal de « fuck » afin de montrer qu’ils peuvent le dire ici. Netflix continue également sa tentative de séduction par la nostalgie. Au delà du fait que la série en elle-même donne l’impression d’être du début des années 2000, le côté nostalgique provient également du duo Kutcher/Masterson qui étaient dans That 70s show ensemble. Le but est probablement de rameuter les fans de l’ancienne sitcom de FOX vers The Ranch. Comme la tentative de rameuter ceux de Two and a Half Men avec le côté un peu pipi-caca-sexe un peu plus osé ici, liberté de ton oblige.

Au bout des dix épisodes, je n’ai pas été vraiment surpris. Malgré la présence de certains bons acteurs secondaires comme Elisha Cuthbert qui s’est fait depuis quelques années un nom dans la comédie, ici dans le rôle d’une ex de Colt, The Ranch ne décolle jamais vraiment ou alors par intermittence afin de nous offrir une bonne réplique et puis ensuite repartir dans les grands défauts de cette comédie. Netflix ne démontre pas ici l’ambition qu’elle peut avoir pour bien d’autres séries à elle. Depuis quelques temps, j’ai l’impression que le service de streaming tente d’élargir son panel de série à des trucs plus grands publics et moins qualitatifs ça il en faut pour tout le monde, pour tous les goûts. Bon, cela ne veut pas dire que je ne vais pas revenir pour la seconde partie de la saison 1. Cela risque bien d’arriver étant donné que j’aime bien le casting, que j’ai cette nostalgie de That 70s show qui a fonctionné sur moi, sans que le scénario de The Ranch n’arrive à délivrer derrière (certes). L’exigence de The Ranch est bien basse, les attentes du téléspectateur le sont tout autant, et au fond des épisodes on finit par se fondre dans cette mascarade pleine de clichés sur les rednecks américains.

Note : 4/10. En bref, une comédie ratée qui délivre quelques bonnes répliques au milieu de clichés, d’un visuel daté et d’un manque cruel d’ambition. Dommage.


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