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Les leçons de mon Marathon de Paris

Publié le 07 avril 2016 par Pascal Boutreau

Capture d’écran 2016-04-06 à 23.03.23 Capture d’écran 2016-04-06 à 23.03.44Il est temps de revenir sur le Marathon de Paris. Comme je l'ai écrit dans de précédentes news, l'idée était surtout de remettre un dossard plusieurs années après mes dernières sorties (je vous parle d'un temps...). Je n'avais pas vraiment d'objectif chronométrique mais j'avais estimé autour de 4h30 un chrono crédible. J'en suis resté loin puis qu'il m'aura fallu 4h57' pour franchir cette foutue ligne d'arrivée, soit mon plus mauvais temps en 18 marathons (même sur mes marathons d'Ironman, j'allais plus vite... ou moins lentement si vous préférez). 

Ne comptez pas trouver un mec désespéré au bout de sa vie et pour qui le monde s'est soudainement écroulé. Même quand la première analyse pourrait sembler négative, j'ai depuis longtemps pris l'habitude de pousser la réflexion un peu plus loin, jusqu'à trouver du positif. Il faut parfois se forcer un peu mais on y parvient toujours.

Sans titre (4)
Dans cette expérience, je savais bien que de toute façon, je ne pouvais pas espérer de miracle. Quatre mois de pseudo prépa et surtout 92 kg sur la balance le matin de la course. Difficile d'espérer accrocher les Kenyans dans ces conditions. Les choses se sont compliquées assez rapidement avec le réveil de mon adducteur droit dès le 4e kilomètre (selon mon auto diagnostic, une bonne vieille contracture). Quelques kilomètres acceptables mais à partir du 9e, une douleur de plus en plus forte. Forcément, c'est un peu tôt dans la course pour se dire que ça va le faire. Et puis pour ne rien arranger, alors que je m'étais promis de ne pas commettre l'erreur de jeunesse à partir trop vite, j'ai vu mon Garmin afficher des temps au kilomètre bien trop rapides par rapport à ce qui était prévu. Sensation étonnante car j'avais plutôt l'impression de me freiner. Résultat, un passage au 10e en 59e, et, au semi, encore sur les bases de 4h20 (voir les temps de passage en cliquant sur les photos ci-contre).

Cccc
Tout ça allait forcément se payer, je le savais. D'autant plus que ce put$$$ d'adducteur m'a fait de plus en plus courir sur une jambe. Le second semi s'est transformé en une sorte de grand n'importe quoi avec alternance de marche, de trottinement et d'allures assez indéfinissables. Mais le moral n'étant pas au top ces derniers temps, pas question de renoncer (bon, ok j'y ai un peu pensé quand même). Pas question de rester dans l'échec. J'ai trainé les pieds, me suis contenté de regarder le mètre de bitume devant moi et ça a fini par avancer. Avenue Foch en vue, ouf je reste quand même sous les 5 heures (on se raccroche à ce qu'on peut dans ces moments là). La médaille, le tee-shirt (taille XL mais je ne désespère pas d'en demander un jour un M) et retour à la maison. Hop à la douche... froide (au sens "propre", mon chauffe-eau était en rade ... y a des jours comme ça...). 

Quelques réflexions... en vrac

Bravo à l'organisation ASO

N'allez pas y voir de la flagornerie, ma société Plein Zoom ne travaille plus pour ASO. Et en plus j'ai payé mon dossard comme tout le monde sans quémander un passe-droit qu'on m'aurait pourtant donné sans problème. Mais franchement rien à redire sur cette organisation. Retrait des dossards impeccable sans la moindre attente (j'y suis allé le jeudi), système des sas parfait pour limiter l'attente et surtout pour pouvoir courir sans les anciens bouchons à certains endroits du parcours, aménagement parfait de la zone de départ avec suffisamment de toilettes par exemple, arrivée nickel là aussi sans la moindre attente, superbe ambiance avec de nombreux groupes musicaux dont toutes ces percussions sur le dernier kilomètre qui doivent bien aider ceux qui chassent la moindre seconde pour passer sous une barre symbolique, bref, à mon niveau, tout fut impeccable. J'ajouterais même au niveau communication, une présence sur les réseaux sociaux plutôt pertinente sans tomber dans l'excès. Pour mon expérience personnelle, c'est un sans faute.

Un salon très... chimique

Impressionnant de voir l'ampleur que tous les marchands de gel et de poudres de perlimpipin ont pris depuis quelques années. Cela faisait longtemps que je n'avais pas mis les pieds sur un tel salon, mais c'est étonnant de voir tous ces exposants prêts à vous vanter les mérites de ces produits supposés vous aider à courir voire même à voler... De mon côté, me suis contenté à tous de l'eau et des bananes de l'organisation à chaque ravito. Et c'est très bien comme ça. 

Le plaisir des retrouvailles 

Quel plaisir de retrouver dans les allées du salon ce milieu qui est vraiment le mien. A peine arrivé et me voilà nez à nez avec Philippe Houvion, mon ancien rédac chef à Jogging International, il y a 20 ans (oui c'est aussi l'ancien recordman de saut à la perche). Après avoir délaissé la presse quelques années où il est devenu prof de golf, Philippe a relancé un nouveau magazine gratuit "Blue Run". Difficile de citer toutes personnes avec qui j'ai pris plaisir à discuter. Allez juste quelques-uns comme ça. Rodolphe Retrain, ça m'a fait bien plaisir de te voir retrouver la santé et la forme. Ne lâche rien. Jean-Claude Le Cornec avec qui j'ai partagé dans un autre temps la Route 66 (Chicago Los Angeles à pied) et la Route de la Soie (traversée la de Chine... en courant) et qui organise depuis plusieurs années des épreuves comme l'Ultra Trail d'Angkor (www.sdpo.com), toute l'équipe d'ASO VTT Alexandre Maslin (directeur des Roc), Thida, Florent, Quentin, Nicolas. Même joie de partager un peu de temps avec Laurence, Anne et Laetitia, les reines des services de presse, avec Vincent, photographe à Jogging, Sabine elle aussi passée par Jogging, mes collègues de l'univers triathlon aussi, Christophe, Thierry, Olivier, etc. etc.  

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Et pour finir ce chapitre en beautéS, les Sahariennes. Autour de Bruno Pomart, Georges Kumuchian et Pierre Costabadie, les piliers de l'organisation de La Saharienne, un moment ô combien agréable sur le stand des Run Chic avec Bérangère, Virginie, Ly, Christelle etc. Déjà hâte de les retrouver peut-être sur des Saharienne Series tout au long de l'année (11-12 juin à Hossegor - 10-11 septembre à Marseille - 17-18 septembre à Metz - 8-9 octobre à Lille - 22-23 octobre Domaine de Comteville à 1h de Paris) et beaucoup plus sûrement en novembre prochain, en Equateur, pour la deuxième édition de La Saharienne (j'y reviendrai régulièrement). www.lasaharienne.fr 

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Yohann Métay, courez-y ! 

En marge du Marathon, Cécile Bertin m'a emmené à la Comédie de Paris (sans même utiliser la force) voir le spectacle de Yohann Métay, "La Tragédie du Dossard 512". 1h40 de spectacle qui raconte l'expérience du comédien sur l'Ultra Trail du Mont-Blanc. Chaque traileur se reconnaîtra dans ce oneman show particulièrement bien mis en scène qui relate de façon très drôle et tellement vrai que ce que l'on peut ressentir sur une épreuve de ce type. Attention, pas besoin non plus d'être coureur pour rire et passer une très belle soirée. Merci Cécile !  


Et maintenant... que vais-je faire ?... bah un Ironman 

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Le Marathon, c'est fait ! Prochain objectif, Ironman de Nouvelle-Zélande, à Taupo, dans 11 mois. Evidemment, il y a énormément de boulot. Mais ça ne me fait pas peur. Bien au contraire. Les grands axes de la préparation vont tourner autour de trois axes. Le premier, on va l'appeler d'une façon globale : l'hygiène de vie. Il est évident que je dois perdre au moins 12 kilos et revenir vers les 80 kg, poids auquel j'ai dû faire mes précédents Ironman dans une autre vie. Avec l'âge, la perte de poids est devenue plus délicate et complexe. Il va donc falloir changer pas mal d'habitudes, la plupart mauvaises.

Le deuxième axe, c'est le vélo. Je n'ai jamais caché que ce n'était pas ce que je préférais (je m'ennuie sur un vélo). Mon arrivée dans mon nouveau monde à Saint-Germain-en-Laye devrait changer les choses. Je dispose désormais d'un terrain de jeu plutôt sympa et très accessible. Plus besoin de me taper 45' en pleine ville au milieu des voitures avant de trouver une route agréable. Je l'ai maintenant à la sortie de chez moi. L'avantage du vélo, c'est aussi que cela permet de "sécher" assez facilement quand les séances s'allongent. Dans l'idéal, j'aimerais afficher 5000 kilomètres au compteur avant de m'envoler à l'autre bout du monde (je n'ai jamais fait plus de 2500 bornes de prépa avant mes autres Ironman). Pour les deux autres disciplines, j'ai la chance de nager plutôt pas trop mal. Même sans entraînement, les 3800 m de natation ne dépasseront pas 1h20, avec un peu d'entraînement, autour de 1h10 et avec un entraînement plus sérieux, autour de 1h - 1h05 (comme avant). Et pour la course à pied, avec la perte de poids, les choses iront de toute façon bien mieux. Et puis le marathon d'un Ironman relève surtout du mental. Et ça, je sais faire...  

Enfin, le troisième axe est davantage "philosophique". Avoir un objectif qu'il soit sportif, artistique, professionnel, etc. est essentiel ou plutôt existentiel. C'est ce qui nous permet de regarder devant, d'avancer. C'est ce qui nous permet de nous projeter, de bâtir, de nous sublimer souvent. De rêver aussi. Cet Ironman, cela fait des années que j'y pense. Il est temps de passer à l'action. Pour ne pas un jour passer du "j'aimerais bien un jour courir l'Ironman de Nouvelle-Zélande", à "j'aurais aimé un jour courir l'Ironman de Nouvelle-Zélande". Pour ne pas transformer le conditionnel en futur antérieur, il faut d'abord s'attacher au présent. Et ça commence maintenant. 


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