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The Revenant

Par Mrvladdy @mrvladdycrane

The RevenantThe Revenant. 2 heures 36. États-Unis. Western – Aventures. Sortie en France le 24 février 2016. Réalisé par Alejandro González Iñárritu avec Leonardo DiCaprio, Tom Hardy, Domhnall Gleeson, Will Poulter, Paul Anderson, Lukas Haas, Kristoffer Joner, Forrest Goodluck, Brendan Fletcher, Duane Howard, Joshua Burge…

Dans une Amérique profondément sauvage, Hugh Glass, un trappeur, est attaqué par un ours et grièvement blessé. Abandonné par ses équipiers, il est laissé pour mort. Mais Glass refuse de mourir. Seul, armé de sa volonté et porté par l’amour qu’il voue à sa femme et à leur fils, Glass entreprend un voyage de plus de 300 km dans un environnement hostile, sur la piste de l’homme qui l’a trahi. Sa soif de vengeance va se transformer en une lutte héroïque pour braver tous les obstacles, revenir chez lui et trouver la rédemption.

Leonardo DiCaprio a toujours été un acteur qui me faisait déplacer en salles les yeux fermés. J’aime toujours sa façon de jouer ses personnages, je trouve qu’il se les réapproprie bien à chaque fois et sa présence dans un casting est bien souvent synonyme pour moi de qualité. Du coup, c’est très rapidement que j’ai voulu voir « The Revenant » en espérant que le résultat soit à la hauteur de mes attentes.

Et ce fut le cas haut la main. J’ai adoré ce scénario écrit par Alejandro González Iñárritu et Mark L. Smith d’après le livre de Michael Punke. Je n’ai pas lu ce dernier, je ne vais donc pas faire de comparaison mais en tout cas, en me basant sur ce que j’ai lu sur Internet, les libertés prises par le scénario vis à vis de la vraie histoire me semblent globalement assez intelligente et bien amenées.

Passé ce constat, j’ai été pris aux tripes par ce récit dès les premières secondes. Pourtant, quand on regarde sur le papier, il n’y a rien qui semble très novateur. Une mort violente, une histoire de vengeance et des indiens dans le lot, on semble presque dans un western très classique. Pourtant, le scénario réussi à nous prendre avec lui.

Dans une ambiance oppressante, on souffre avec le personnage de Hugh Glass, on a mal, on est bousculé et au final, j’ai eu la sensation de faire partie de cette histoire de survie. Très brutal, malgré une lenteur apparente, on ne s’ennuie jamais. Le récit devient pénible pour nous mais dans le bon sens du terme. J’ai vécu à travers l’écran cette histoire qui a su me toucher car devant l’injustice et le manque de chance que notre personnage principal subit, on ne peut pas rester insensible.

Pour les dialogues, on va au minimum syndical. Et c’est tant mieux. Pas d’excès, pas de surenchère, pas d’envolées héroïques dans les discours. On va à l’essentiel et ça contribue aussi à donner une crédibilité à cette histoire aussi invraisemblable qu’elle puisse paraitre. Au-delà de ça, ce minimalisme dans les dialogues va apporter aussi une certaine poésie au film.

Durant tout mon visionnage, j’ai ressenti une ode à la nature, aussi magnifique que dangereux, et un lyrisme qui donne tout son charme à ce long métrage. Riche en symboles, ce que j’apprécie également c’est qu’une fois sorti de ma salle, le film a continué de me travailler. J’y aie repensé, je l’ai revu sous un autre angle et au final, je me dis que le scénario malgré ses apparences n’est donc pas aussi simpliste que ça et que de nouveaux visionnages lui feront sans doute un bien fou dans mon esprit.

A l’écran, Leonardo DiCaprio (Hugh Glass) est une nouvelle fois parfait. C’est peut-être pas à mes yeux le film où il méritait le plus l’Oscar (il ne l’a pas volé mais il l’aurait déjà tant de fois mérité dans le passé que je vois cette récompense comme une réparation pour les oublis passés) mais il livre néanmoins une performance grandiose. Charismatique, il n’en fait jamais trop. On a mal à ses côtés, on a du mal à respirer, on se sent en danger, on a froid, on a faim… L’acteur réussi à faire véhiculer la difficulté de son épreuve sans jamais tomber dans le ridicule.

Face à lui, j’ai beaucoup aimé également Tom Hardy (John Fitzgerald). Fidèle à ses habitudes, l’acteur s’impose assez facilement. Il incarne très bien la folie de son personnage. Il ne vole jamais la vedette et pourtant, il réussit à exister et à faire vivre son personnage amoral. Représentation de nos plus bas instincts, j’ai trouvé que l’acteur avait toujours le ton juste même lorsqu’il y avait peut-être une petite surenchère dans sa folie. Les deux hommes vont en tout cas se livrer un face à face physique et psychologique excellent.

Derrière ce duo, j’ai bien aimé aussi Domhnall Gleeson (Andrew Henry). J’aurais d’ailleurs aimé en voir un peu plus de son personnage qui a un caractère peut-être un tantinet trop propre. Le jeune Will Poulter (Bridger) fait le boulot aussi. Plus léger, j’ai trouvé ça intéressant l’innocence et la naïveté brisée de ce jeune homme qui nage dans un monde sans aucun doute trop dur pour lui.

La suite du casting n’est pas en reste. Chacun est bien à sa place tout en livrant un excellent jeu. J’ai bien aimé par exemple revoir des acteurs comme Lukas Haas (Jones), Kristoffer Joner (Murphy) ou encore Paul Anderson (Anderson). Peut-être trop léger dans le regard et la gestuelle, même si ça colle avec son rôle, j’ai moins aimé Forrest Goodluck (Hawk) mais c’est vraiment histoire de dire car cela ne m’as pas gâché le film.

Alejandro González Iñárritu fournit pour sa part un travail derrière la caméra qui me laisse sans voix. Avec son précédent film « Birdman », le cinéaste avait déjà fait assez fort je trouve et montré qu’il savait bien utiliser le plan séquence et les travellings. Là, il nous propose une nouvelle fois quelque chose de très stylisé mais aussi de très efficace.

Sa réalisation est un personnage à part entière du film. C’est sa caméra en partie qui va créer cette tension et cette atmosphère que j’ai tant aimé. C’est très contemplatif, la durée d film est assez longue et pourtant, je n’ai vraiment jamais vu le temps passé. Tout s’enchaîne très bien, on est vraiment pris dans cette histoire avec une telle mise en scène.

Les décors et les différents paysages sont eux aussi magnifique. Filmé avec une lumière naturelle, la photographie est juste éblouissante. C’est bien simple, j’en ai pris plein mes yeux. Il n’y a pas une seule scène que j’ai trouvée inutile ou que je n’ai pas trouvé belle. Visuellement, j’ai trouvé que c’était d’une très grande beauté.

Le soleil joue avec la neige et la pluie, le petit coin de feu nous réchauffe de cette fraîcheur que l’on ressent. La nature est autour de nous, elle sert le récit, elle nous prend dans son piège sans pour autant étouffer les propos. Les différents costumes sont également excellent tout comme les maquillages. Là encore, cela m’a paru si bien fait qu’à aucun moment, je n’ai voulu mettre en doute la véracité du récit.

Les effets visuels sont vraiment bien fait. La scène avec l’ours justement est bluffant de réalisme, c’est aussi pour ça que l’on souffre tout comme Hugh Glass. Un gros travail a aussi été fait sur le son où chaque détail se savoure et joue avec le jeu du chat et de la souris que vont se livrer Hugh Glass et John Fitzgerald. J’ai bien aimé aussi la musique signée Ryuichi Sakamoto et Carsten Nicolai que j’ai trouvé envoutante et parfaite pour l’ambiance générale.

Pour résumer, ayant vu et lu peu de choses à son sujet avant de rentrer dans ma salle de cinéma, je ne m’attendais vraiment pas à ça en allant voir « The Revenant ». Agréablement surpris, je suis sorti de ma séance épuisé mais conquis. Ce fut pour moi une véritable expérience en salle que je trouve excellente. Le film perdra peut-être de sa splendeur à la télévision car la beauté de la photographie, de la réalisation et des décors mérite amplement un grand écran mais le long métrage s’avère très réussi. J’ai pris une vraie claque, j’ai continué de vivre le film dans ma tête en sortant de ma salle, les acteurs sont excellents avec un Leonardo DiCaprio enfin récompensé à sa juste valeur aux Oscars, bref, c’est un film envoutant que je reverrais avec énormément de plaisir.

4.5/5 (Grand Film)


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