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Autopsie d’un père de Pascale Kramer

Par Karine Simon @karine59630

Le 19 avril 2016

Synopsis :

Ania, qui n’a guère vu son père Gabriel ces dernières années, apprend par sa nouvelle femme qu’il vient de se suicider. Cette mort volontaire semble faire suite au scandale qui a éclaboussé ce journaliste et intellectuel de gauche quand il a publiquement pris la défense de deux jeunes « Français » qui ont massacré un Comorien sans-papiers. Comment les haines ont-elles pu en arriver là ? Dans le village où il doit être enterré, l’ambiance est délétère, chacun prenant parti pour ou contre Gabriel. Que s’est-il passé pour que ce père en vienne à rétrécir ses vues au point de tremper dans une affaire aussi sordide et de devenir un paria ? En auscultant une France sous tension et au bord de l’explosion, Pascale Kramer nous offre un puissant roman sur le basculement politique et le repli sur soi, qu’elle met en scène de manière intime et collective.

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Mon avis :

Je tiens tout d’abord à remercier Babelio, ainsi que les Editions Flammarion, pour leur confiance. J’avoue que je ne lis pas spécialement ce genre de littérature, mais je ne sais pas pourquoi, j’ai eu envie de me laisser tenter et j’ai bien fait. Je découvre donc la belle plume délicate de Pascale Kramer avec son dernier roman : Autopsie d’un père.

Ania n’a pas vu son père depuis quatre ans. Mais alors qu’elle parcourt un magasine du regard, elle tombe sur une photo de ce dernier, avec un article qui parle de lui, pas en bien malheureusement. Elle a une pulsion qui lui donne envie de le revoir, elle ne lit même pas l’article, ça ne l’intéresse pas. Elle se rend donc dans la maison de son enfance, aux Epinettes. Mais elle trouve un père en colère, pas contre elle, mais contre la société. Un père déçu également. Et surtout, un père qui n’a pas l’air spécialement content de la voir, elle, et son fils… son petit-fils. Il ne se souvient même pas que Théo ne peut l’entendre, puisqu’il est sourd de naissance. C’est le trop plein, pour Ania, qui file en colère.

Qu’elle n’est pas sa stupeur quand elle reçoit un appel le lendemain, de sa belle-mère Clara. Elle lui apprend que son père s’est suicidé.

Ce roman est un quasi huis-clos entre deux femmes que tout oppose ou presque, une fille et une belle-mère. Elles ne se connaissent pas. Le père d’Ania ayant refait sa vie, après qu’elle est cessée de le voir. Dans ce roman, nous découvrons d’une manière pudique toute une palette de sentiments, la colère, mais surtout la déception, l’appréhension ou le malaise des différents personnages qui sont peu nombreux.

Il met en scène les inquiétudes de notre époque, la peur de la différence, de l’échec scolaire, le handicap, ou encore même le racisme.

Le rythme de ce livre est lent, mais nécessaire, pour appréhender et ressentir les différentes émotions. L’écriture de Pascale Kramer est délicate, mais aussi propre à elle-même. Ce que je veux dire c’est qu’elle est assez descriptive, il n’y a pas de réels dialogues. J’avoue que cette façon de faire  m’a un peu déconcertée au début, mais je m’y suis faite.

En bref, Autopsie d’un père est un excellent roman, différent de ce que j’ai l’habitude de lire. Même si je regrette un petit peu le manque de vrais dialogues, qui auraient pu apporter une plus grande dynamique au récit, je comprends tout à fait le choix de l’auteur. Cette manière de faire rend le livre beaucoup plus intimiste. J’avoue que ça m’a plu !

A découvrir chez Flammarion depuis janvier 2016.



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