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318 – DANS L'AME DU DEMIURGE (suite 10)

Publié le 22 avril 2016 par Jeanjacques

Ayant pénétré quelque peu la psychologie du démiurge, nous avons pu constater qu'il s'agissait d'un être très simple ayant grand soucis de l'économie de ses moyens. Son univers devant fonctionner pour l'éternité, il ne pouvait risquer le grippage s'il s’aventurait dans la complexité. Il est avant tout un Grand Mécanicien qui  fait fonctionner ses quelques objets physiques selon des principes eux-mêmes mécaniques. Et comme tous les physiciens, ses élèves et disciples, c'est un être très concret et ne  pourrait supporter qu'on dise qu'il a inventé des  objets fantomatiques, imaginaires, ou virtuels.

Nous avons vu ( voir 317) qu'un seul geste, qu'une seule énergie lui avait suffi pour créer les trois particules permanentes de son meccano universel. Mais pour les grouper en ensembles de plus en plus vastes jusqu'à constituer  des étoiles, il lui fallait trouver un moyen de les maintenir liées mais de telle sorte qu'on puisse aussi les séparer. Si leur détachement s’avérait impossible, nous aurions eu de gros blocs de matière de plus en plus compacts, à l'infini.  Comment allait-il procéder, de quels moyens disposait-t-il ? Il n'a que ces trois particules qui sont plongées dans la prématière. Allait-il inventer quelques substances liantes ou devra-t-il faire avec les moyens du bord ? Quels sont ces moyens ? Ces trois particules étant en rotation, pour les lier comme pour les délier, il faut qu'il tienne compte de l'état de leur mouvement. Une fois de plus, comme pour différencier la matière des états photoniques et ondulatoires, le démiurge se rend compte que son univers n'existe qu'en mouvement et que les propriétés premières de ses objets doivent toujours être reportées à l'état de leur mouvement.

Donc, les trois particules tournent perpétuellement sur elles-mêmes, comment les lier dans ces conditions ? Si elles tournent toutes dans le même sens, elles se repousseraient violemment comme des toupies. Mais si elles tournent dans un sens différent, elles peuvent coordonner leur rotation, et la liaison est possible. Coup de génie de notre démiurge-mécanicien !  Il  invente le système de l'engrenage, comme entre roues dentées.

 

Engrenages.jpg

Mais pour que cela soit possible, les particules doivent posséder dès leur création un sens opposé de rotation, que les physiciens nommeront bien plus tard le spin.  Il nous faut retourner à la procédure de genèse pour examiner comment les trois particules peuvent bien avoir hérité d'un spin différent.

 

Photo 079.jpg

Et effectivement, le neutron s'enroule à droite, le proton à gauche et l'électron...à droite ! Quelque chose cloche dans l'engrenage du démiurge, l'électron ne pourra jamais se lier au neutron puisqu’ils ont tous deux un spin de même orientation(1). Par contre il y a  deux liaisons  possibles proton/neutron et proton/électron. Était-ce la  meilleure solution, le démiurge n'aurait-il pas pu créer un compagnon pour le neutron comme pour le proton ? On aurait pu imaginer que de la masse du neutron s'extrait une particule moins massive que l'électron. Mais était-ce possible ? La différence de masse proton/neutron est déjà suffisamment faible, il y avait  un grand risque, étant de masses trop proches, pour qu'elles s'annihilent.

Mais le démiurge avait un autre souci en tête : maintenant qu'il a imaginé l'engrenage de liaison (2), il fallait trouver un système pour que les particules  restent à distance, sous peine que la plus massive absorbe la plus faible. Il doit encore inventer un mécanisme - déterminé  bien évidemment par  le mouvement des particules -  qui soit à la fois attractif et répulsif. Dur, dur, car il ne peut plus compter sur le mouvement de spin des particules orienté vers l'attraction ou la répulsion radicale; Reste donc à sa disposition la prématière dans laquelle sont plongées les particules. Lorsqu’elles tournoient dans la prématière, elles suscitent un champ d'ondes. Nous savons que la prématière est difficilement compressible. Ce qui va servir de repoussoir aux particules, c'est ce champ d'ondes. Elles vont se rapprocher par leur orientation différente du spin et se repousser par leur système d'ondes(3).  Ce champ d'ondes va être d'autant plus puissant que la particule est massive. Dès lors le proton va tenir assez éloigné l'électron, mais le neutron de masse presque équivalente va être beaucoup plus proche. On comprend pourquoi il sera assez facile de séparer l'électron de son proton mais beaucoup plus difficile pour la liaison atomique proton/neutron dont les ondes sont fortement intriquées. On comprend aussi pourquoi le neutron tout en étant à l'origine un anti-proton doit avoir une  masse légèrement supérieure au proton pour s'en tenir éloigné et ne pas s'annihiler.

Ainsi, le démiurge dans sa simplicité légendaire a-t-il dû faire avec les deux seuls moyens dont il disposait, à savoir la prématière inerte et le mouvement dont il a  varié à chaque fois l'orientation(4).

 ( à suivre)

(1) Électron et neutron DANS l’atome, sont de même orientation de spin et se repoussent. Il en va de même entre protons et électrons qui ne peuvent se lier.

(2) On aura reconnu la force électromagnétique et la force nucléaire qui ont toutes deux leur origine dans un mouvement: celui de la rotation de spin. L'électromagnétisme comme la force forte ne relèvent donc pas d’un fluide magique mais a une origine essentiellement mécanique- identique !

(3) Nous pouvons faire l’expérience en plongeant deux corps en rotation à la surface d’un liquide, les ondes produites vont maintenir les corps à distance.

(4) Le démiurge serait furieux d’apprendre qu’on lui prête des créations mystérieuses comme les énergies et la matière noire. Sa substance première et unique reste la prématière avec laquelle il fabrique tout !


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