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Jodorowsky’s Dune

Par Mrvladdy @mrvladdycrane

Jodorowsky's DuneJodorowsky’s Dune. 1 heure 25. États-Unis. Documentaire. Sortie en France le 16 mars 2016. Réalisé par Frank Pavich avec Alejandro Jodorowsky, Michel Seydoux, Richard Stanley, Brontis Jodorowsky, H.R. Giger, Drew McWeeny, Gary Kurtz, Chris Foss, Nicolas Winding Refn, Devin Faraci, Diane O’Bannon, Dan O’Bannon, Christian Vander, Amanda Lear, Jean-Pierre Vignau…

En 1975, le producteur français Michel Seydoux propose à Alejandro Jodorowsky une adaptation très ambitieuse de « Dune » au cinéma. Ce dernier, déjà réalisateur des films cultes « El Topo » et « La Montagne sacrée », accepte. Il rassemble alors ses « guerriers » artistiques, dont Jean Giraud (Moebius), Dan O’Bannon, Hans-Ruedi Giger et Chris Foss qui vont être de toutes les aventures cinématographiques de science-fiction de la fin du siècle (« Star Wars », « Alien », « Blade Runner », « Total Recall » etc.).
Le casting réunit Mick Jagger, Orson Welles, Salvador Dali, David Carradine ou Amanda Lear, mais également son jeune fils Brontis Jodorowsky, Pink Floyd et Magma acceptent de signer la musique du film… L’équipe de production recherche 5 millions de dollars pour finaliser le budget et se heurte à la peur des studios hollywoodiens qui craignent le tempérament de Jodorowsky…

Bien que je n’ai jamais vu le film de David Lynch et encore moins lu le roman de Frank Herbert, ce « Jodorowsky’s Dune » me faisait de l’œil. J’étais en effet assez curieux de découvrir comment se projet ambitieux avait pu influencer de nombreuses œuvres cinématographique par la suite et curieux de voir comment un tel projet n’avait-il pas pu voir le jour après tant d’implications de la part de l’équipe.

Sur ce point, ma curiosité a été assouvie. Très intéressant, ce making-of du plus grand film qui n’a jamais vu le jour est assez captivant. C’est assez étonnant d’ailleurs de voir à quel point une telle masse de travail n’a pas pu être récompensé. Tout semblait bien calculé, bien millimétré et c’est assez frustrant de se dire qu’on y a pas le droit à cause d’une simple histoire d’argent et de la frilosité des studios.

Bon après, je dois avouer que ce genre de trip me fait peur. De ce que l’on m’en raconte, je ne suis pas tout à fait sûr que j’aurais fait moi-même le déplacement en salles pour voir ce genre de délire. En plus, on nous montre quelques extraits des réalisations précédentes d’Alejandro Jodorowsky et ça fait tout sauf me rassurer.

Mais il n’empêche, je suis curieux de nature et j’avoue que l’expérience aurait peut être fini par m’intriguer au point que je veuille sauter le pas. Très fourni, ce documentaire nous offre en tout cas un bon compte rendu du travail qui a été fourni. Tous ses grands noms qui se retrouvent dans ce projet, dans cette folie semble être totalement conquis par ce challenge et bien que le trip en lui-même ne m’attire pas des masses, ses grands noms sont un gage de qualité qui prouve aussi le sérieux de l’affaire.

J’aurais été assez curieux également de découvrir la Bible qui a été faite pour vendre ce long métrage auprès des studios. Visuellement très imposante, on ne fait que la feuilleté du regard lors de quelques scènes mais voir la richesse des story-boards, les différents costumes et décors qui ont été pensés etc etc font que ce livre aussi en lui-même doit être une œuvre à part entière.

A travers ce documentaire, il y a en tout cas un débat qui s’ouvre que j’ai beaucoup aimé à savoir : Quel est la place de l’art dans le cinéma ? Le cinéma doit-il être simplement un divertissement, de l’art ou les deux ? Y’a-t-il encore la place pour des œuvres artistique qui sortent des sentiers battus pour nous proposer une alternative ou une vision différente de ce que l’on a l’habitude de voir ?

Il est facile de dire maintenant qu’on aurait tous aimer voir ce film mais si on avait eu le droit à une exploitation en salles, aurait-il vraiment marché ? Un film doit-il d’ailleurs être vu par un maximum de monde et être apprécié pour être considéré comme de l’art ? J’ai eu plein de questions dans le même genre qui m’ont traversé la tête durant mon visionnage et ces toutes ses différentes questions que je me suis posé à moi-même qui font que j’ai apprécié la découverte de ce documentaire.

Cerise sur le gâteau, le montage est plutôt réussi. Avec une durée assez courte, on n’a pas trop le temps de s’ennuyer pour peu que l’on soit pris par ses propos. Les différents intervenants sont intéressant, chacun montre bien ses regrets que ce projet n’ait pas vu le jour tandis que la bande originale de Kurt Stenzel, hypnotisante, accompagne bien ce récit.

Pour résumer, « Jodorowsky’s Dune » est un documentaire fascinant que je ne regrette pas d’avoir vu. Ce n’est sans doute pas le documentaire qui me plait le plus mais il m’a suffisamment captivé pour que je trouve sa diffusion en salles justifié. J’aurais été très curieux de voir le visage du cinéma fantastique aujourd’hui si ce film avait vu le jour et même le visage du cinéma fantastique d’aujourd’hui si l’équipe n’avait pas réussi à « recyclé » le travail qu’ils ont fait ici dans d’autres œuvres. D’une manière générale, je ne suis pas très making-of mais celui de ce long métrage qui n’a jamais vu le jour vaut véritablement le coup d’œil malgré tout😉 .

3.5/5 (Très bien)


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