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J’ai écrit un nouveau roman

Par Sissi De Beauregard @SissiBeauregard

Découvrez la bande-annonce :

En Mai, fais ce qu’il te plaît… Ce matin, en buvant mon café en peignoir, après avoir constaté avec philosophie dans le reflet du micro-ondes que j’étais coiffée avec un lance-roquette, il m’a semblé tout à coup capital de vous expliquer pourquoi mon nouveau roman, « Elia, la Passeuse d’âmes » qui sort demain en librairie, est un peu différent des précédents.

Elia est née par accident, il y a quatre ans, à Châtelet les Halles vers une heure du matin. Je rentrais chez moi et j’ai croisé une adolescente qui marchait d’un pas vif, la tête rentrée dans les épaules. Elle portait un bonnet qui dissimulait ses cheveux à l’exception de quelques mèches rousses. Je ne sais toujours pas pourquoi, son attitude m’a interpellée.

J’étais en plein dans ma période dystopies et j’avais enchaîné tous les Hunger Games et autres Divergent avec la frénésie d’une visiteuse au Salon Spécial Abdominaux de Ryan Gosling (Certes, argumenteront les rabats-joie, cette comparaison n’a aucun sens puisqu’il n’existe pas de Salon dédié aux abdominaux de Ryan Gosling, grossière erreur, si vous voulez mon avis, compte tenu de l’évident potentiel commercial d’un tel événement.)

Trêve de digression.

Quand j’ai croisé cette fille, influencée par mes lectures du moment, j’ai commencé à faire ce que je fais toujours : je lui ai inventé une vie. La plupart du temps je m’arrête au moment où j’arrive à ma station, mais parfois ça dérape. Parfois, j’ai absolument besoin de savoir la suite de l’histoire et malheureusement pour moi, personne ne la connaît.

Et c’est comme ça qu’on se retrouve à devoir pondre trois-cent pages sur des gens qui n’existent pas, dans des univers qui n’existent pas, sur le temps libre qu’on n’a pas. Comme le dit l’adage (et ma mère), la prochaine fois je prendrai un taxi.

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Entre Elia et moi, ça a été plus compliqué que prévu. Pour écrire son histoire, à l’époque, j’ai posé ma démission et je suis partie m’enfermer pendant un an à la campagne. C’est d’ailleurs ce qui m’a inspiré l’intrigue de Je peux très bien me passer de toi, commencé un an plus tard, mais publié l’année dernière.

C’était il y a quatre ans. Depuis, j’ai publié deux romans, je suis revenue à Paris, j’ai lâché Elia, j’ai repris un « vrai » travail, Elia m’a manquée, je l’ai reprise, j’ai déménagé à Bordeaux, j’ai détesté Elia, j’ai tout réécrit, j’ai trouvé l’homme de ma vie, j’ai commencé un autre roman, j’ai rencontré Pocket Jeunesse,  j’ai quitté de nouveau mon « vrai » travail, j’ai mis un point final quand je n’y croyais plus ou presque…

Et puis, la semaine dernière, j’ai ouvert ma boîte-aux-lettres et j’y ai trouvé le carton avec les exemplaires auteurs que Pocket Jeunesse m’avait envoyés. Je l’ai ouvert tout de suite, devant les poubelles, la patience n’étant pas vraiment mon truc. Elia et moi on s’est regardées avec un sourire un peu niais et le regard humide (enfin surtout moi, je vais pas vous mentir). J’avais quatre ans de plus et elle n’avait pas pris une ride et ça valait le coup de ne jamais l’avoir laissée tomber, parce que je vais vous surprendre, mais tenir Elia entre mes mains devant les poubelles de mon hall d’immeuble, c’était encore mieux qu’un salon dédié aux abdominaux de Ryan Gosling.

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Résumé / Trailer video / Avis des blogueuses

Allez, ça c’est cadeau pour ceux qui ont lu jusqu’au bout :

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