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[Sarah Jessica Parker, de retour] Critique : Tous les chemins mènent à Rome

Par Lewis_ @LewisCritique

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[Synopsis du film Tous les chemins mènent à Rome] : Une mère de famille un peu à cran, se voit partir en road trip en Italie avec son amour de jeunesse Italien, afin de rattraper sa fille rebelle, qui souhaite rejoindre New-York à tout prix.

Tous les chemins mènent à Rome, ou le timide retour filmique de Sarah Jessica Parker.

Depuis 2011, l’éternelle vedette de Sex and the City, interprète de Carrie Bradshaw, se fait très discrète sur les plateaux de tournage en tout genre, puisqu’elle n’est pas apparue dans quelconque long-métrage depuis le Happy New Year de Garry Marshall, en 2011. Entre temps cependant, on a pu la voir prêter sa voix à l’un des personnages du film d’animation Les Zévadés de l'espace, en 2013, ou dans plusieurs épisodes de la série à succès Glee, la même année. Mais « SJP » - comme on aime la surnommer – n’a pas pour autant chômé, puisqu’en 2014 par exemple, à l’image de son personnage dans Sex and the City, son amour pour les souliers l’a poussée à lancer sa propre ligne de chaussures, un projet qui fût d’ailleurs un franc succès. On l’a également aperçue dès la fin de l’année 2015, entamant le tournage de sa prochaine série Divorce, qui marque d’ailleurs le retour de la star chez HBO, chaîne ayant d’ailleurs diffusé le feuilleton qui a fait sa gloire, Sex and the City.

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Sarah Jessica Parker dans Happy New Year, Glee, Divorce, puis au Met Gala, le 2 mai 2016.

Contrairement à ses passages au petit écran, les rôles de SJP au grand écran ne lui ont jamais réellement attiré une quelconque renommée. On se souvient tous bien sûr, des adaptations cinématographiques laborieuses de Sex and the City. Mais hélas moins de ses apparitions devant la caméra du maître Tim Burton, dans des films majeurs comme Ed Wood ou Mars Attacks! par exemple, ou encore dans la comédie musicale culte Footloose de Herbert Ross, en 1984. Au sens plus large, son paysage filmographique au cinéma se résume majoritairement à des comédies à l’eau de rose, souvent anecdotiques, mais parfois charmantes. À l’image des Esprit de famille et Playboy à saisir, ou encore du Mais comment font les femmes ?, toutes trois comédies niaises et prévisibles, mais mignonnes.

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À leur image, Tous les chemins mènent à Rome, qui ne bénéficie que d’une diffusion sur les plateformes de vidéo à la demande depuis février aux Etats-Unis et depuis le 11 mai chez nous, est un film tout à fait anecdotique, qui vient s’ajouter à la filmographie d’une star d’un rôle. Sans être insupportable, le film arrive à séduire par la simple présence de Sarah Jessica Parker qu’il est plaisant de retrouver enfin, mais c’est tout, finalement. L’histoire est caricaturale à souhait et prévisible de but en blanc, les personnages sont creux et insignifiants, mais curieusement, Tous les chemins mènent à Rome sait ne pas devenir indigeste et ce uniquement : grâce à la grande sympathie qu’inspire Sarah Jessica Parker. Qu’on dise qu’elle est laide, qu’elle a une tête de cheval et j’en passe et des meilleures, l’actrice arrive cependant  à chacune de ses apparitions, à susciter chez nous cette affection qui nous ferait presque pardonner la médiocrité de certains de ses films. En effet, Tous les chemins mènent à Rome, sans être atroce, est peut-être LE film stéréotypé par excellence, où les personnages sont des archétypes vus et revus, tout comme les situations qui y sont dressés, le tout dans une Italie moins caricaturale que ce que mon imagination me laissait présager. Car à la vue du ton du film, je m’attendais à un de ces long-métrages qui nous apprend presque que les italiens font planter des pizzas dans leur jardin et que Monica Bellucci occupe un poste d’ampleur au gouvernement italien. Et étonnamment, les clichés, ô combien nombreux du film, se situent principalement dans le traitement de son intrigue incroyablement ordinaire. Où Rosie Day campe une ado insupportable et bonne pour une avalanche de claques, rebelle, donc forcément teinte en rose façon barbe à papa et portant des collants craqués ? Je suis bien sûr ironique. Mais ceci n’est qu’un cliché parmi un agglomérat de stéréotypes présents dans le film, dont l’idylle de l’ex-Carrie Bradshaw avec une vieille connaissance italienne fait l’apologie.

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Tous les chemins mènent à Rome n’est finalement qu’une énième comédie édulcorée archi-cucul la praline, où les problèmes relationnels « ado frigide/Maman divorcée » s’arrangent comme par enchantement, où l’amour-passion se commande comme un bouquin sur Amazon, et où l’inventivité est au chômage. On peut faire preuve d’indulgence devant la tradition formelle devenue presqu’académique d’un film Disney par exemple, grâce à la grande originalité qui s’en dégage toujours dans sa forme, mais pas devant ce film : creux de A à Z, qui arrive à être plus ou moins « mignon » par son immense absence de prétention (ou par pitié) et sa simplicité presqu’hallucinante. Hélas, ne durant seulement que quatre-vingt dix minutes, le film s’essouffle dès la fin de sa première heure. En somme, Tous les chemins mènent à Rome sait attendrir à ses débuts, puis s’enfonce dans la convention parfois effrayante de la stéréotypie. N’étant sans surprises qu’un énième film suscitant l’intérêt, uniquement, par la présence de son acteur/actrice principal(e), qui est ici une star d’un rôle, d’un seul personnage. Qu’il est cependant réellement agréable de retrouver après une telle attente. Mais Sarah Jessica Parker, semble bel et bien souffrir de ce fameux syndrome de l’acteur d’un rôle. Enfermée dans cet éternel personnage new-yorkais, coincée entre la réjouissance d’être passée à la postérité grâce à ce protagoniste culte, et l’impossibilité de se renouveler. Espérons que Divorce saura nous enchanter cet automne, à son arrivée sur HBO.

Lewis 


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