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Chroniques manga : 7 nouveautés à essayer pour finir le mois de mai !

Publié le 17 mai 2016 par Paoru

Chroniques manga mai

Après des fins de séries le mois dernier, chose promise chose due, voici de la nouveauté ! Ce n’est pas ce qui manque et c’est plus d’une vingtaine de tomes 1 qui me sont passés entre les mains ces dernières semaines. J’en ai gardé 7. Au sommaire : de la fantasy avec Drakengard et Gate, de l’historique avec Divci Valka, du shônen étonnamment bien avec le recueil de l’auteur de Seven Deadly Sins. Il y aura aussi du shôjo kodomo très bien trouvé par Glénat, avec 12 ans, du seinen très intéressant pour les curieux de l’édition, avec Bienvenue chez Protect, et enfin un ovni – et ce n’est rien de le dire – publié par Casterman et signé Hiroaki  l’habitant de l’infini  SAMURA : Halcyon Lunch.

Allez trêve de blablas, c’est parti pour les chroniques… Bonnes lectures à toutes et tous !

Fantasyyyy and hiiistoryyyyyyyyy

Allez cher lecteur, dis-moi que tu as cliqué sur la note de musique et que tu chantes avec moi sur cette playlist ! Bon, sinon, tant pis pour toi, et passons aux trois premiers titres qui mélangent de la fantasy plus ou moins dark et une dose d’Histoire assez passionnante.

Gate tome 1Gate, Au-delà de la porte #1 & 2 de Satoru SAO et Takumi YANAI chez Ototo : on commence par une bonne surprise. En effet ce seinen fourre-tout mélangeant guerre et fantasy ne paie pas de mine, car le graphisme de Satoru SAO est des plus classiques avec son chara-design tout droit sorti des années 80-90, entre Dragon Quest et Slayers pour les habitués du genre. Ça donne un petit coté old school et un peu de charme à l’univers pour les nostalgiques, car ce style de dessin se mélange bien aux codes de la fantasy avec ses chevaliers, ses magiciens, ses démons, elfes, etc.. Néanmoins, lors des premiers chapitres, ça donne des personnages très lambdas, qui sont loin d’enchanter le lecteur.

Ce n’est pas pour rien qu’Ototo a publié les deux premiers volumes ensemble, car il faut attendre un bon demi-tome avant que la mayonnaise ne prenne. Comme je le disais plus haut c’est l’univers, ou plutôt l’affrontement de deux univers très différents, qui va donner du sel à cette histoire. Tiens, d’ailleurs, je m’aperçois que je nous vous ai pas encore donné le pitch. Le voici : 20xx, un été dans le quartier de Ginza en plein cœur de Tokyo. Une mystérieuse porte donnant sur un monde parallèle apparaît brusquement. De celle-ci surgissent des monstres et des soldats d’un autre temps. Les Forces japonaises d’autodéfense, les FJA, interviennent et s’installent ensuite dans cet autre monde pour y entreprendre une mission d’exploration…

Vous pouvez lire un extrait sur le site de Ototo également.

Gate tome 2Deux mondes se confrontent donc, celui des forces militaires japonaises avec tout l’équipement moderne et les connaissances tactiques nécessaires, et une armée impériale à l’ancienne faite de soldats en armures, d’archers, d’elfes et de quelques créatures fantastiques comme des orcs et des dragons. Une fois passée la surprise – et le massacre de centaines de badauds qui se baladaient tranquillement à Ginza – les forces japonaises ripostent… et vont mettre quelques sévères raclées aux armées impériales du camp d’en face. Ils ont beau venir par dizaines ou centaines de milliers avec les meilleures lames et les meilleurs destriers, comment voulez-vous que ces soldats qu’un autre temps l’emportent face à une batterie de missile, des mitrailleuses, des grenades, des chars et des hélicos… On se demande donc qui, au sein de ce nouveau Monde, a choisi de faire apparaître cette porte menant sur notre Terre du 21e siècle, tant les premiers échecs sont cuisants.

Vu qu’il suffit d’un bazooka pour faire match nul avec un dragon cracheur de feu, les escadrons nippons envoyés en repérage au delà de la porte vont rapidement devenir des légendes et les nouveaux dieux de la guerre. Cela dit, on comprend quand même assez vite que, dans cette contrée moyen-âgeuse, tous ne sont pas des idiots et qu’il y a encore des puissances démoniaques mystérieuses qui ne sont pas sorties de l’ombre pour prendre part au combat. Idem du coté de notre Monde : l’accès à ce nouvel univers attise les convoitises et les autres pays comme la Chine et les Etats Unis sont impatients de ramasser le pactole de cette potentielle conquête. Tout est donc loin d’être joué et on finit par être assez curieux des prochains rounds.

Enfin, au delà de ce choc des civilisations inter-dimensionnel qui mélange action, tactiques de guerres et politique internationale, on profite aussi de situations assez comiques. En effet, le titre a le bon gout de ne pas trop se prendre au sérieux et joue des nombreux quiproquos possibles sur la rencontre de ces populations, et met pour cela, à la tête des forces humaines, un otaku fort sympathique. Si cette adaptation en manga de light novel n’a donc pas grand chose à voir avec Spice & Wolf ou Fate / Zero, elle n’en n’est pas pour autant dénuée de nombreux atouts… Au bout de deux tomes, me voilà tombé sous le charme !


Drakengard tome 1Drakengard, Destinées écarlates #1  
de Jun EISHIMA, ZET et Taro YOKO chez Kurokawa : de la dark fantasy sans retenue avec sa dose de sang et de sexe (et pour les moins de 16 ans, donc), ce n’est pas si souvent dans les mangas et c’est assez récréatif, surtout avec un chouette coup de crayon. Cette adaptation de la licence vidéo-ludique Drakengard, surtout de l’épisode RPG sur PS3 , nous conte les aventures d’un beau et sombre guerrier, One, capable d’invoquer un dragon. Il est accompagné par Nero, elfe frivole qui aime autant jouer de l’arbalète que… de l’arbalète. Leur but : tuer tous ceux atteints de la maladie de l’œil rouge et détruire l’église des anges.

Dans le domaine de la Dark Fantasy, les challengers sont peu nombreux donc on accueille celui-ci avec plaisir. Il permettra aux fans du genre de patienter entre deux tomes de The Arms Peddler ou d’Übel Blatt. C’est plutôt de ce second que Drakengard se rapproche d’ailleurs avec elfes, dragon, magie et monstres. Néanmoins, avec une histoire qui va se terminer en seulement trois volumes, le scénario ne prendra sans doute pas une ampleur folle. Du côté des personnages, les mangakas ont eu le bon goût de se limiter principalement aux deux héros, dont la personnalité est rapidement limpide, autant par leurs actes que grâce à leur chara-design bien pensé. Si le récit ne s’éparpille pas trop on peut donc espérer un manga qui tient bien la route, en plus du plaisir des yeux sus-cités et d’une bonne dose d’action qui laisse peu de temps mort au titre. De la dark fantasy correctement ficelée, pour ceux qui aiment quoi !

divci-valka-1-komikku
Divci Valka  
de Kouichi OHNISHI chez Komikku : et un nouveau titre historique, un ! Après les combats normands au XIVe siècle dans Hawkwood chez Doki-Doki, on reste quasiment à la même époque mais on s’envole à Prague pour, devinez quoi, une guerre de religion !

Tout commence en 1415, en plein cœur du Saint-Empire Romain Germanique, quand un théologien du nom de Jan Hus finit sur le bûcher pour avoir proclamé haut et fort la corruption de l’église et les malversations du pape de Pise, Jean XXIII. Il faut dire qu’avant de finir rôti sur la place public pour hérésie, Jan Hus avait de plus en plus de partisans, et le futur Roi du Saint-Empire, Sigismond, devait gérer une crise de l’église qui dure depuis pas loin de 40 ans et qui met un sacré bazar en Europe, avec plusieurs papes et plusieurs courants religieux qui se déchirent et qui affaiblissent le pouvoir global des religieux (ça s’appelle le Grand Schisme d’Occident pour les plus curieux). Bref, ce n’était pas vraiment le moment qu’un théologien viennent rajouter une couche de défiance par là dessus. Donc, hop, au bûcher !

Le soucis c’est qu’en brûlant un homme aimé, on en fait un martyr et on pousse des peuples à se révolter. Les partisans de Hus, les hussites, finissent donc par s’opposer aux catholiques bien plus frontalement que dans un simple débat d’idées : en 1419, 4 ans après la soirée barbecue avec l’ami Jan, on atteint le point de rupture. Un autre Jan, Jan Zelivsky, grand prêtre hussite, mène une attaque en plein Prague avec quelques fidèles et ils tuent des conseillers catholiques en les balançant par les fenêtres. Simple et efficace, ça. Une défenestration à un méchoui partout. Mais le nouveau Pape censé unifier la chrétienté, Martin V, et ce cher Roi Sigismond le prennent assez mal (susceptibles hein ?) et ils partent donc en guerre contre les hussites. Voilà le contexte de cette histoire qui nous fait vivre l’embrasement de cette région que l’on connait sous le nom de Bohême, et qui correspond à l’actuelle république Tchèque.

Le manga débute en 1420 quand l’armée du Roi débute son éradication des hussites. Une jeune fille du nom de Sarka s’avère la seule survivante du massacre de son village et elle va croiser la route de Jan Zizka, chef de guerre hussite et personnage historique qui sera le fer de lance de l’armée hussite dans la guerre qui s’annonce. Il fera de cette survivante un symbole pour motiver les troupes et enclencher la revanche.

divci valka

© Kouichi Ohnishi 2013 / Futabasha Publishers Ltd.

On suit donc une révolte du peuple – l’armée de Zizka étant constitué de paysans – et le mangaka choisir de donner une place prépondérante aux femmes dans son récit… d’où le titre Divci Valka que l’on peut traduire par « la guerre des filles » en VF (d’où le sous-titre la guerre des pucelles, aussi). Ce titre s’inspire d’ailleurs d’une veille légende Tchèque du VIIIe siècle qui mélange une armée féminine d’amazones et la fondation de Prague (et du peuple Tchèque au passage). Le mangaka superpose cette légende au conflit des hussites et confie aux femmes une arme encore nouvelle à cette époque, mais qui va peu à peu faire ses preuves : le pist’ala ou flûte en slave, qui deviendra le bien connu pistolet. Comme vous pouvez le constater on apprend plein de choses dès ce premier tome, aussi bien dans le récit, qui n’est pas avare pour autant en scène d’action, que dans les captivants bonus en fin d’ouvrage qui s’intéressent autant aux faits historiques qu’au folklore et aux populations de l’époque.

Un titre qui rappelle donc Wolfsmund, pour son monde cruel et sans pitié et ses inspirations historiques et folkloriques, mais qui s’en écarte par un graphisme un ton en-dessous et un chara-design plus (trop ?) juvénile. Malgré cet aspect visuel comme petit point faible, on obtient un bon premier volume dans lequel on se plonge rapidement. La série compte actuellement six tomes au Japon et elle est toujours en cours, de quoi développer aussi bien les personnages que le récit, ce qui nous promet le meilleur… On en reparlera très certainement dans ces colonnes. Rendez-vous à Japan Expo pour le tome 2 !

Feuillettes moiiii, découvre moiii-ahaaa

On passe à deux titres qui ne paient pas de mine mais qui méritent qu’on aille au-delà de leur couvertures…

12 ans Glénat12 ans de Nao MAITA chez Glénat : Le shôjo kodomo, ou du moins pour les jeunes adolescentes, ce n’est pas mon truc d’habitude. C’est souvent un tas de fantasmes de princesse, de love story surjouées et de situations abracadabrantesques qui me saoulent rapidement. Pourtant découvrir l’amour à 12 ans est en soi une aventure incroyable, surtout si on y ajoute tous les changements morphologiques de l’adolescence et les histoires d’amitiés qui deviennent parfois compliquées. Mais voilà, pas besoin d’en faire des caisses ni de nous sortir des vampires ou des milliardaires pré-pubères pour raconter une histoire captivante. Et ça, justement, c’est un peu ça le pari du manga de Nao MITA.

12 ans, c’est l’âge de Hanabi, qui n’a toujours pas embrassé de garçon et qui se demande aussi bien comment que pourquoi. Elle se demande aussi quand est-ce que, comme sa meilleure amie Yui, ses premières règles vont arriver. Pendant ce temps Yui se demande, elle, pourquoi elle est tombée amoureuse du garçon qui n’arrête pas de l’embêter…

Des situations banales comme vous le voyez, mais c’est aussi ça qui les rend touchantes et crédibles. Elles sont traitées avec simplicité, de l’humour et pas mal de douceur. Le graphisme est globalement épuré et tout repose sur le chara-design (rond, mignon et réussi) et les émotions, qui sont mises en valeurs par quelques trames bien choisies, en fond. Scénario et visuel misent donc sur la justesse et ne cherchent jamais à nous en mettre plein les yeux avec des rebondissements ou des effets de lumières qui viendraient surjouer l’instant.

Enfin, si 12 ans est appréciable, c’est qu’il peut aussi bien faire écho aux interrogations pratiques comme romantiques des jeunes filles du même âge, qu’aux souvenirs lointains des adultes et parents qui se remémoreront leur propre passage par cette fin de l’enfance. Moi j’avoue que je n’ai pas des masses de souvenirs de cette époque (c’était il y a 25 ans, excusez du peu T_T) mais ça m’a donné envie de filer l’ouvrage à ma nièce qui vient d’avoir 10 ans et qui se posent sans doute, déjà, plein de questions sur ce qui l’attend ! Pour vous faire une idée, direction les premières planches sur le site de Glénat.
Seven_Short_StoriesSeven Short Stories 
de Nakaba SUZUKI chez Pika : Les side stories c’est pour les fans. C’est ce qu’on dit souvent et c’est régulièrement vrai, mais on s’amuse rarement autant que dans le format d’origine, surtout lorsque ces spin-off sont des expériences de jeunesses compilées sur un tome ou deux. Dans ce type de recueil on y voit souvent un graphisme balbutiant, des personnages ou une narration pas encore bien maîtrisés… des erreurs de jeunesse en somme. Dans Seven Short Stories, on est donc agréablement surpris de découvrir quelques courts récits qui regorgent déjà de nombreuses qualités… et on savoure d’autres facettes de SUZUKI qui sont plutôt amusantes.

On profite d’abord de l’une des autres versions de Seven Deadly Sins, où est rejoué le chapitre de la rencontre entre Méliodas et Elizabeth. La version est assez différente, dans le chara-design et la personnalité des protagonistes, mais c’est déjà bougrement bien dessiné. On y repère, aussi, le goût prononcé de SUZUKI pour les jolies filles : ces nouvelles sont d’ailleurs un vrai défilé de canons en tous genres qui ont autant à nous offrir de par leur physique craquant, alléchant voir divin, que par leur caractère, parfois bien trempé, parfois plus touchant ou tout simplement amusant.

Seven Short Stories est aussi riche de nombreuses thématiques : deux romances, un mix western – SF délirant, une histoire très courte de radis complètement loufoque, une comédie qui mélange patinage artistique et héros de baston et enfin les genèses de SDS mais aussi d’une autre série, inédite en France : Ultra Red… que j’aimerai bien essayer du coup, car  cette première version est plutôt sympathique. Bref, ce one-shot n’est donc pas le titre du siècle mais s’avère un excellent divertissement qui permet de découvrir un auteur qui n’a pas que Seven Deadly Sins à nous offrir. Quelques pages en extrait, pour finir de vous convaincre :

Deux titres ooooriiiginaux, des récits qui te collent à la peauuu ♫

Le premier est passionnant par son propos et sa thématique « du papier au numérique » et le second est carrément une expérience de lecture (et de traduction, aussi). On finit donc avec les titres les plus surprenants du lot !


bienvenue-protect-01Bienvenue chez Protect de Miso SUZUKI chez Akata : Passionnant celui là, il me rappelle des discussions sur le marché du manga que j’ai parfois dans les interviews éditeurs. L’histoire commence avec le stage en entreprise de la jeune Nanami. Elle arrive au sein de la société Protect, une boite de consulting en médias numériques dirigée par un homme aussi extravagant que génial : Jungorô Yamada ! Première mission pour notre jeune fille : remettre sur pied la carrière d’un mangaka anciennement célèbre mais aujourd’hui dans l’impasse, pendant que Jungorô lui-même devra proposer un nouveau business model à un éditeur venu lui demander de l’aide pour y voir plus clair dans un marché culturel en pleine révolution.

Internet et la nouvelle économie de la culture, voilà un thème des plus passionnants et qui touchent tous nos loisirs : manga, littérature et jeu vidéo sont au programme de ce premier tome et ils ne seront sans doute pas les seuls. Le bilan du système éditorial classique n’est pas reluisant et notre expert comme sa stagiaire partent donc en quête de toutes les solutions possibles : changement du rapport entre auteur et éditeur, indépendance et nouvelle relation au lecteur, auto-production et droit d’auteur… Tous les aspects de cette nouvelle donne sont passés à la loupe pour savoir si elles sont de vraies bonnes idées, viables sur le long terme, où si ce ne sont que des fantasmes qui s’empilent dans l’Eldorado casse-gueule de la nouvelle économie.

Si on ajoute l’excentricité du génie de service ainsi que des personnalités intéressantes chez tous les personnages secondaires, le tout saupoudré d’un peu d’humour, on obtient donc un cocktail parfait entre un Que Sais-Je et un Bakuman version seinen. Si vous appréciez les interviews éditeurs de ce blog, c’est un titre en 3 tomes qui est fait pour vous. Vivement le second tome, qui sort ce mois-ci, et qui nous parlera de l’impact des smartphones sur le jeu vidéo !

Pour vous faire une idée, jetez un œil à la preview, sur le site d’Akata.

Halcyon Lunch tome 1Halcyon Lunch de Hiroaki SAMURA chez Casterman : Ce n’est pas l’envie qui me manque de me lancer dans l’Habitant de l’infini, mais faute d’argent et de place sur les étagères c’est avec plaisir que je découvre finalement Hiroaki SAMURA par ces autres œuvres. Après l’intriguant one-shot SNEGUROCHKA qui nous mélangeait politique, Russie et thriller, voici une histoire en deux tomes d’un tout autre genre… Et sans doute le truc le plus barré que j’ai lu depuis un an ou deux, bourré de référence culturelle de tous poils – y en a pas mal sur Jojo d’ailleurs, mais pas que – et dont le synopsis annonce, de toute façon, la couleur : La vie de Gen, chef d’entreprise quadragénaire, est retombée comme un soufflé raté. Gen a la dalle, mais il est réduit à pêcher sa pitance dans les eaux bourbeuses d’une rivière. Sa rencontre avec Hyos va changer le menu. La jeune fille est dotée d’un curieux coup de fourchette (ou de baguette): elle est capable d’avaler tout et n’importe quoi et de le régurgiter pêle-mêle, donnant vie à des créatures aussi monstrueuses que grotesques…
Là où n’importe qui ferait la fine bouche, Gen voit dans l’apparition d’Hyos une chance d’ajouter une étoile au guide de son existence. Mais il découvre très vite qu’en cuisine, une terrible menace plane sur la Terre…
Bon appétit, Gen.

« Un Festin comique de science-fiction en deux services. » comme l’annonce Casterman, et que je résumerais moi-même comme : « un gros bordel où les idées les plus folles s’entre-mêlent pour, au choix, vous faire exploser de rire ou vous sucer le cerveau ». Oui oui, tu lis ça et, pouf, plus de cerveau, parce c’est sans queue ni-tête et que ça part dans tous les sens. En même temps avec Hyos dont l’estomac est relié à une galaxie lointaine et qui régurgite des chimères dignes d’un nouvel épisode sous acide de Godzilla VS Megacheloutra… Forcément ça ne pousse pas à la rationalité. Il faut donc persister cher lecteur. Si tu as l’habitude de lire des trucs étranges – et bouddha sait qu’il en existe des trucs nippons étranges – ça ne devrait pas trop te poser de problèmes. Sinon, fait comme moi et accroches-toi, ça vaut le coup.

Halcyon_Lunch_tome_2En plus de croiser des moments de pur génie what-the-fuckesque qui te vaudras de bons fou-rires, comme le bon de commande parodique de Casterman pleine page pour empêcher une nudité frontale de jeune fille encore mineure, tu finiras par t’attacher à la petite troupe de personnages, Gen et Hyos en tête mais aussi à Ryuta, Metako, Shinji, le chien ASCII (infortunée créature…) et la seconde extra-terrestre du nom de Triazole. Ils sont tous à coté de leurs pompes et certainement pas des modèles de réussite… Mais ils sont aussi très éloignés des clichés qu’on nous sert habituellement, même si le mangaka adore les faire jouer avec.

À travers leur différente aventures, avec un dictateur, avec des amis clochards ou pour sauver notre planète, c’est finalement leur humanité et leur conception du bien et du mal qui finira par vous convaincre. Et c’est pareil pour tout le reste de l’ouvrage, à savoir sa narration comme sa mise en scène folle et inattendue : une fois qu’on a pris l’habitude on ne s’en passe plus. Pour te dire la vérité mon bon lecteur, j’ai failli lâcher prise trois fois lors de la lecture du premier tome, pour le revendre ou le filer à un rédacteur qui l’apprécierait, mais maintenant les deux tomes sont placés bien au chaud dans mes étagères entre l’édition collector de Thermae Romae et les ouvrages de la Collection Latitudes, le rayon des titres dont je ne me séparerai probablement jamais.

Halcyon Lunch, en fait, c’est une aventure à essayer… et qui pourrait bien vous marquer.

PS1 : Bravo au traducteur, pour le travail accompli sur les blagues et la cohorte de références plus ou moins obscures !

PS2 : et donc faut vraiment que je me lance dans l’Habitant de l’infini moi, vivement l’édition collector en juin !

Et voilà pour ces lectures… De tous ces titres et d’autres, il en est question, en images et commentaires, sur les réseaux sociaux comme Instagram, Facebook ou Twitter pour des impressions post-lecture à chaud. Rendez-vous au prochain épisode, on parlera très probablement de shôjo !


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