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Rattrapages cannois, 2 : Apprentice, La Fille inconnue

Par Timotheegerardin
Rattrapages cannois, 2 : Apprentice, La Fille inconnue
Apprentice, de Boo Junfeng
Ce portrait d'un apprenti bourreau dans une prison de Singapour ne convainc qu'à moitié. La partie descriptive, disons documentaire, est plutôt réussie. La dénonciation de la peine de mort ne se lit qu'indirectement, au travers des problèmes d'intendance du métier de bourreau : avoir une balance en état de marche, de la corde du bon diamètre, savoir faire des noeuds pour tuer sans douleur ou utiliser les bons mots pour préparer les condamnés. Mais la véritable histoire d'Apprentice, celle du jeune Aiman fasciné par le métier de bourreau alors que son père a lui-même été exécuté, ne va malheureusement nulle part une fois les enjeux révélés. Une impasse qu'illustre bien le dernier plan, condamnant le personnage principal à sa propre incertitude.
Rattrapages cannois, 2 : Apprentice, La Fille inconnue
La Fille inconnue, de Jean-Pierre et Luc Dardenne
L'avantage chez les frères Dardenne, c'est que les questionnements moraux ne se drapent pas de mystères. Il n'y a que des évidences, et la détermination du personnage joué par Adèle Haenel. Jenny est une jeune généraliste qui apprend un jour qu'une jeune fille ayant sonné la veille à son interphone a été retrouvée morte. Ce soir-là elle aurait pu ouvrir, elle n'a pas ouvert. Jenny fait part de son sentiment de culpabilité à qui veut l'entendre, et entreprend de mener une petite enquête en montrant un peu partout la photo de la victime. La réussite de La Fille inconnue tient en grande partie au jeu d'Adèle Haenel, à son visage buté qu'il s'éclaire à quelques rares moment : le film ne parle que de ces problèmes d'expression, d'images sur lesquelles il s'agit de mettre des mot. Une fille inconnue dont il faut trouver le nom. Jenny fait du secret médical un prétexte pour jouer le rôle de prêtre et de policier, soit les deux fonctions où on écoute des confessions. Toute la dimension sociale du film tient à ces passages du non-dit au dit : une idée toute simple, pas spécialement neuve, mais qui fait un film aimable.

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