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Ken Loach et Gary Marshall : la même langue, mais deux planètes différentes !

Publié le 25 mai 2016 par Toulouseweb
 

Ken Loach et Gary Marshall : la même langue, mais deux planètes différentes !


Le cinéma, c’est comme la place du Capitole ces jours derniers : deux mondes qui n’ont aucun rapport entre eux s’y croisent... Je m’explique : samedi soir, 19h30, devant l’entrée des spectateurs du Théatre du Capitole, se pressait le public allant voir « L’italienne à Alger » de Rossini. Tenues chic, âge moyen respectable, situation sociale bien établie... et, à dix mètres de là, les préparatifs d’une nouvelle « Nuit debout » : ambiance alternative-guinguette – néo 68. Pas vraiment le même public, pas vraiment les mêmes rêves...
La semaine cinématographique (du mercredi au mardi) qui vient de se terminer présente quelques analogies avec cette situation : à Cannes, dimanche soir, un public huppé a assisté au couronnement, pour la deuxième fois, de Ken Loach, avec le film « Moi, Daniel Blake », qui a donc permis au cinéaste anglais de recevoir pour la deuxième fois de sa carrière la Palme d’Or. Un film célébrant les luttes sociales, qui a laissé sur leur faim les gens qui avaient découvert, dans les années 70, les premiers films de Loach, tels que « Family Life », ou « Kes », beaucoup plus novateurs dans la forme que ce film assez convenu, mais qu’Olivier Besancenot a dû adorer, s’il l’a vu.
Trois jours après, c’est-à-dire mardi 24, avant-première de « Joyeuse Fête des Mères », de Garry Marshall, à l’UGC un film bénéficiant au générique de la présence de Jennifer Aniston et de Julia Roberts, qui se faisait rare ces temps derniers. Garry Marshall ? Mais oui, c’est lui qui a réalisé... il y a 26 ans ! ... le célèbre « Pretty Woman », énorme succès commercial. Autant le dire : pas la moindre lutte sociale, pas le moindre conflit de travail dans ce film... Mais ça, vous vous en doutez ! Par contre le charme acidulé de « Pretty Woman » s’est un peu évaporé dans cette histoire à l’eau de rose célébrant les valeurs américaines éternelles, avec au premier rang la famille (famille blanche et propre sur elle, bien entendu), dans laquelle on accepte quand même un indien ( de l’Inde ), un peu comme une pièce rapportée. C’est long, sucré, douçatre, sans surprises, avec malgré tout Jennifer Aniston qui donne un peu d’épaisseur à son personnage, pendant que Julia Roberts joue comme si elle était déjà momifiée. Un peu inquiétant...
Un film anglais d’un côté, un film américain de l’autre la même langue, l’anglais. Oui, mais Winston Churchill disait : « Les anglais et les américains ? Deux peuples séparés par la même langue... »
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