Manuel Valls : Une impopularité à toute épreuve !

Du côté des sondages, rien ne s’améliore pour François Hollande, encore moins pour Manuel Valls dont la cote de popularité a encore baissé selon un sondage TNS Sofres One Point pour le Figaro Magazine.

78 % des Français n’ont pas confiance en le premier ministre

À un an des prochaines élections nationales, celui qui aurait pu se considérer comme une alternative à la candidature de François Hollande cumule les mécontentements grandissants, et sombre dans les abîmes où flotte déjà son président. Selon le sondage paru dans le Figaro Magazine, 78 % des personnes interrogées déclarent ne pas faire confiance à Manuel Valls. Seulement 18 % de bonnes intentions pour ce mois, contre 43 % en décembre dernier : 6 mois de dégringolade.

Au niveau des électeurs de gauche, c’est 15 points en moins, ce qui confirme la contestation grandissante vis-à-vis de son action et de la politique gouvernementale qu’il conduit. Une baisse de popularité quasi générale, puisque même chez les électeurs déclarants voter pour d’autres partis la baisse est palpable. Et Manuel Valls se rapproche de plus en plus de l’impopularité historique de son prédécesseur Jean-Marc Ayrault qui été crédité de 16% de bonnes opinions.

La tête de l’État sous la pression de la rue

Si le contexte post-attentat a pu donner une embellie à l’exécutif, l’état de grâce n’aura été qu’éphémères. Tant Manuel Valls que François Hollande n’arrivent pas à regagner la confiance des Français, et perdent même de plus en plus de leurs électeurs traditionnels avec le conflit social qui s’installe dans la durée contre la loi Travail.

Le problème est que malgré les bons résultats du chômage, une croissance qui semble reprendre, la crédibilité de l’action gouvernementale n’est tout simplement plus au rendez-vous. La gestion un peu hésitante de la crise des agriculteurs a lancé le bal des cadeaux « électoraux » accordés au début de l’année. Pour garder un peu de fermeté, Valls ne veut pas reculer sur la loi Travail, mais subit une pression impressionnante de toute part – patronat inclus – qui s’enlise négativement. Nul doute que l’action de la CGT ne fait que mettre de l’eau sur le feu et que l’incapacité du gouvernement à sortir de la crise le fragilise d’autant plus.

Une année électorale qui s’annonce compliquée pour Valls

Sans conteste, il est certain que la situation politique du premier ministre est loin d’être enviable. La question de son départ a souvent été évoquée, simplement pour lui donner l’occasion de sortir la tête haute et de se dégager, d’une certaine manière, du bilan très mitigé du quinquennat. Mais ce type de stratégie n’est pas simple à mettre en œuvre et le gain politique n’en serait pas forcement intéressant, car il impliquerait de se détourner de ses soutiens, si minces soient-ils.

La montée en puissance d’Emmanuel Macron est une ombre de plus pour Valls, qui n’incarne plus auprès des Français la jeunesse et l’indépendance contrairement à son ministre des finances. Le contexte de menace terroriste, la crise migratoire sont aussi peu favorables à une reprise de la confiance dans le gouvernement qui n’arrive pas à endiguer la montée de l’extrême droite, et de la droite. Seul côté positif : la bataille des primaires qui va se jouer du côté du parti républicain qui pourrait permettre à la gauche de faire un score honorable.

Ce qui est certain, c’est qu’au PS les critiques et frondes sont de plus en plus présentes et qu’il est probable que des calculs politiques soient déjà en cours pour contrebalancer les bilans très mitigés du quinquennat. Un genre table rase pour laisser la place à une nouvelle gauche, histoire de ne pas renouveler la douloureuse expérience des élections qui ont vu Jean-Marie Le Pen au second tour d’une élection présidentielle, suite au bilan d’un Lionel Jospin peu apprécié lui non plus.

Source de la photo : lexpress.fr