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Boxeur Ali & Mister Clay volait comme un papillon et piquait comme une abeille

Publié le 04 juin 2016 par Charles Bwele @blog_e_sphere
Dévoré par la maladie de Parkinson depuis la fin de sa carrière, The Greatest s'est finalement éteint à 74 ans après avoir déjoué tous les pronostics médicaux. Dans les années 1960-1970, cette très photogénique légende planétaire a incarné l'âge d'or des poids lourds et inspiré plusieurs générations de boxeurs par sa vitesse, son jeu de jambes et ses esquives. Outre sa chorégraphie pour gants et cordes, ce gourou de la punchline métaphorique avait su s'attirer la sympathie du public et était devenue une icône de la lutte des Afro-Américains pour les droits civiques.
Boxeur Ali & Mister Clay volait comme un papillon et piquait comme une abeille
Son mythique combat contre George Foreman en 1974 à Kinshasa, au Zaïre (actuelle République Démocratique du Congo) de Mobutu Sésé Séko, imprégné par l'ambiance à la fois électrique et bucolique d'une époque, avait largement dépassé le cadre sportif et reste un souvenir marquant pour certaines générations plus ou moins branchées d'Africains – tels que mon père, mon feu grand-père et divers grand-oncles - qui avaient vécu le match... en l'écoutant à la radio. Ce fut un régal de le découvrir dans les archives sportives, dans plusieurs documentaires TV, ainsi que dans l'excellent film Ali qui doit beaucoup à la remarquable – et peut-être l'unique  – interprétation de Will Smith.
Boxeur Ali & Mister Clay volait comme un papillon et piquait comme une abeille
Mohammed Ali avant de reprendre son titre grâce à une victoire sur Foreman le 30 octobre 1974 : « Vous croyez que le monde a été choqué par la démission de Nixon? Attendez que je botte le cul de George Foreman. Je vole comme le papillon, pique comme l'abeille, ses poings ne peuvent pas toucher ce que ses yeux ne voient pas. Là, tu me vois, là tu me vois pas. George croit qu'il peut, mais je sais qu'il ne peut pas. Je me suis déjà battu contre un alligator, j'ai déjà lutté avec une baleine. La semaine dernière, j'ai tué un rocher, blessé une pierre, et envoyé une brique à l'hôpital. Je suis tellement méchant, je rends la médecine malade. »
Boxeur Ali & Mister Clay volait comme un papillon et piquait comme une abeille
Lors d'une manifestation contre la guerre du Vietnam à Chicago en 1967 :« Dans le ring, il y a un arbitre pour arrêter le combat si un combattant risque d'être trop blessé. La boxe n'a rien à voir avec la guerre et ses mitrailleuses, ses bazookas, ses grenades et ses bombardiers. »  

Muhammad Ali: His Life and Times (Thomas Hauser) :« Je n'oublierai jamais le 25 février 1964. Quel jour incroyable. Après pas mal de combats expédiés chez les amateurs et les pros contre des demi-portions, me voilà en face de Sonny Liston. Je suis terrifié, il ne me considère même pas. Je ne suis qu'un combat de préparation de plus pour le champion du monde en titre. Sincèrement, je le pensais aussi. En salle de presse, je faisais le mariole pour évacuer ma tension. J'épatais les journalistes en étant vaniteux et provocateur. Liston souriait, et je lui ai dit que je volais comme le papillon et que je piquais comme l'abeille ! Je lui ai également dit qu'il ne pouvait pas frapper ce que ses yeux ne pouvaient pas voir ! Bien sur, je jouais l'intox totale, persuadé que je ne ferais pas long feu sur le ring...Et avant de quitter la presse, Liston m'a jeté un "je vais te démolir" qui me glaça le sang...
Pourtant, au 8eme Round du combat, Liston abandonnait. J'exultais, j'étais devenu le champion du monde ! Le moment rêvé absolu pour tout boxeur qui se respecte. Je fanfaronnais, moi Cassius Clay. 15 mois après, c'était l'heure de la revanche. Mais cette fois, tout était différent. J'étais le champion du monde incontestable et incontesté. En conférence de presse, j'annonçais que j'allais battre Liston au premier round, dans la première minute. Et le pire, c'est que j'ai réussi à le faire. J'ai su à ce moment là que j'avais marqué l'histoire du Sport à tout jamais.
L'autre grand moment de ma carrière a été ce combat contre George Foreman à Kinshasa, au Zaïre. Au bout d'un combat épique, dans lequel j'en ai bavé, j'ai réussi à mettre George K.O en l'épuisant. J'étais devenu entre temps Mohamed Ali, un homme libre débarrassé de son nom d'esclave. C'était une belle revanche après tout ce qui s'était passé, mon interdiction de combattre pendant 4 années et même de la prison parce que j'ai refusé d'aller combattre au Vietnam... »  

En savoir + :
  1. Mohamed Ali, légende de la boxe, est mort (Le Monde)
  2. The Outsized Life of Muhammad Ali (The New Yorker)
  3. Boxe : 30 octobre 1974 à Kinshasa, le jour où Muhammad Ali entra dans la légende (Jeune Afrique)
  4. From Cassius Clay To Muhammad Ali : A Life In Pictures (The Guardian)


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