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Iran, Cuba, Myanmar : À bas les frontières !

Publié le 19 juin 2016 par Edelit @TransacEDHEC

Iran, Cuba, Myanmar : À bas les frontières !

Levée des sanctions internationales, démocratisation en marche et ouverture économique : voilà les ingrédients d’un savoureux cocktail financier, à déguster au bord de la plage à la Havane ou sur une terrasse de Téhéran. Boudés pendant des décennies, mis au ban des nations, isolés économiquement, l’Iran, Cuba, mais aussi le moins médiatique Myanmar, font aujourd’hui rêver nombre d’investisseurs qui y voient des eldorados pleins de promesses. Faut-il se lancer dans l’aventure ? Quel pays offre les perspectives les plus alléchantes ? Faites vos bagages et suivez le guide !

Trois pays, trois approches

Investir dans un pays fraîchement débarqué dans l’économie mondiale présente plusieurs avantages qui devraient vous donner l’eau à la bouche. C’est tout d’abord le sentiment de fouler une terre quasi vierge : qui ne veut pas être un pionnier ? Soyez-en certains, les premiers arrivés seront les premiers servis et ce sont eux qui se constitueront les plus jolis monopoles sur l’économie locale.

Ensuite, les années d’isolement qu’ont vécu plus ou moins difficilement ces pays leur ont laissé une marge appréciable de développement et de croissance dont ne bénéficient pas mêmes les émergents, aujourd’hui en voie de stabilisation.

Enfin, que ce soit l’Iran, Cuba, ou le Myanmar, chacun de ces pays possède de réels atouts qui ne manquent pas de susciter l’intérêt des entreprises occidentales et de réveiller le conquistador qui sommeille en elles. Gare à la précipitation ! Chaque économie est unique, et qui veut faire fortune dans ces territoires jusqu’ici inaccessibles doit se munir d’une stratégie bien rodée.

Iran, Cuba, Myanmar : À bas les frontières !

Cuba la farouche

L’île, sous embargo américain depuis 1962, voit s’alléger de jour en jour les restrictions commerciales qui pèsent sur son économie, grâce à l’impressionnante politique de rapprochement menée par Obama. Le congrès du parti communiste cubain qui aura lieu en avril 2016 doit dessiner une nouvelle feuille de route pour le pays : autant dire que les investisseurs sont pendus à ses lèvres ! Si Cuba pourrait bien devenir un eldorado touristique (vous pouvez désormais y réserver un logement via Airbnb), l’île n’a pas à offrir uniquement sa beauté tropicale : elle est particulièrement performante dans l’industrie pharmaceutique et les biotechnologies. Les télécommunications sont aussi promises à un bel avenir.

Malgré l’enthousiasme des Occidentaux, la transition vers l’économie de marché s’avère ardue pour un pays socialiste qui n’a toujours pas abandonné la planification. Par ailleurs, l’issue des élections américaines, qui se tiendront en novembre prochain, pourrait changer la donne et refroidir le climat d’amitié instauré par Obama.

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L’Iran aguicheur

Avec la levée des sanctions à son encontre, l’économie iranienne va enfin pouvoir respirer. Le pays avait beaucoup souffert de la désertion d’entreprises étrangères, notamment les compagnies pétrolières. Le chômage avait explosé, le déficit s’était creusé, la croissance était négative, l’inflation grimpait. Mais tout ça est bientôt terminé ! L’Iran a désormais accès à quelques 100 millions de dollars d’avoirs qui jusqu’à présent étaient gelés. Les investisseurs, qui se précipitent à Téhéran depuis janvier, devraient apporter de quoi soulager un peu cette économie fragilisée. Le monde entier lorgne évidemment sur le pétrole iranien, et l’Etat compte bien augmenter sa production significativement — au grand dam de l’OPEP qui aurait voulu faire prendre quelques dollars au baril de brut…

Outre le pétrole, l’Iran a un autre atout : sa population. Jeune, éduquée et surtout forte de 80 millions de personnes, elle constitue un marché affriolant pour le secteur des biens de consommation.

Néanmoins, le climat n’est toujours pas idéal pour faire des affaires. La corruption est courante, les tensions sociales sont assez fortes, et des sanctions vont subsister, avec des différences de régime entre Etats-Unis et UE.

Le Myanmar secret

Depuis la victoire de la Ligue Nationale pour la démocratie, le parti d’Aung San Suu Kyi, aux élections générales de novembre 2015, l’avenir s’éclaircit pour le petit voisin de la Thaïlande et du Laos, longtemps aux mains d’une impitoyable junte militaire. Les Américains, imités par les Européens, ont décidé de lever leurs sanctions qui consistaient principalement en une restriction de l’aide financière, des interdictions de visa et une interdiction d’importer des produits birmans. Les affrontements interethniques entre majorité bouddhiste et minorités musulmanes se sont quelque peu apaisés avec la signature d’un cessez-le-feu en octobre dernier. Le pays demeure très pauvre, son économie peu diversifiée est essentiellement agricole et sa main-d’œuvre sous-qualifiée peut décourager les entreprises étrangères. Mais il doit tout de même retenir notre attention. Le Myanmar possède d’importantes ressources naturelles. C’est notamment un gros producteur de pierres précieuses (on lui doit 90% de la production mondiale de rubis). La croissance du pays a été de 8,5% entre 2014 et 2015. Par ailleurs, les réformes entreprises par le gouvernement devraient mener à une libéralisation du secteur bancaire facilitant l’investissement. Bref, le Myanmar est en plein ouverture ouverture ; il a déjà créé trois zones fiscales attractives. Sur ces terres, gare toutefois à la concurrence asiatique : membre de l’ASEAN, le Myanmar réalise presque tous ses échanges avec la Chine, la Thaïlande et la Corée.

Iran, Cuba, Myanmar : À bas les frontières !

Top 5 des secteurs où investir

  1. Les infrastructures. Cuba, l’Iran et le Myanmar ont un même point faible : des infrastructures insuffisantes et de mauvaises qualités. Leur ouverture économique devrait les transformer en de gigantesques chantiers. Les gros projets ne manquent pas : aéroport, barrages, routes… Tout reste à construire (ou reconstruire). La course aux contrats est lancée !
  2. L’énergie. Le grand gagnant est ici l’Iran, qui regorge de pétrole. Mais les deux autres ne sont pas en reste ! le Myanmar possède du pétrole et du gaz, et Cuba des mines (le nickel lui rapporte tout de même 1 milliard de dollars annuels d’exportations).
  3. Les biens de consommation. Encore une fois, cap sur l’Iran ! Avec ses 80 millions d’habitants, le pays a de quoi faire rêver, notamment son secteur automobile. Peugeot prévoit d’ailleurs d’y faire son grand retour. Le marché devrait doubler en dix ans. Plus pauvres, Cuba et le Myanmar ne doivent pas être négligés. La consommation privée représente 80% du PIB birman. Et les Cubains, longtemps privés de tous produits étrangers, ont certainement hâte de goûter au Coca !
  4. L’agriculture. Le riz est le principal produit agricole du Myanmar, qui est également connu pour sa production d’opium… mais je ne vous conseille pas de vous lancer là-dedans. Le pays a déjà adopté les variétés de riz à haut rendement, c’est donc un terrain fertile pour les biotechnologies. Pour ce qui est de Cuba, on ne présente plus son rhum et ses cigares: l’île est l’un des plus gros producteurs mondiaux de sucre et de tabac. Enfin, l’Iran n’a peut-être pas les conditions idéales pour l’agriculture, notamment à cause du manque d’eau, mais il saura se consoler avec son produit phare : le caviar !
  5. Le tourisme. Avec ses pagodes majestueuses et sa jungle envoûtante, le Myanmar a un potentiel touristique indéniable. Cuba quant à elle allie les atouts classiques de l’île paradisiaque à un héritage historique et architectural qui attire déjà de nombreux touristes. Enfin, l’Iran millénaire possède des vestiges inestimables. Quelle chance, puisqu’il se trouve que les structures hôtelières y manquent cruellement !

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