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Plus cher de se déplacer à Beyrouth qu’à Paris !

Publié le 17 juin 2008 par Tanialoue

Comme partout dans le monde, les prix à la pompe augmentent aussi au Liban. Le ministre de l’Energie et de l’Eau, Mohammad Safadi, avait bien essayé d’aider les consommateurs en décidant, il y a deux semaines, de ne pas répercuter la hausse des cours de l’or noir sur le prix de l’essence. Mais il a été rattrapé par les records successifs du prix du baril de pétrole. Maintenant proche des 140 dollars, cela fait mal. Très mal. Surtout dans ce pays où plus d’un million de personnes, sur les 3 millions qu’il comporte, vivent en-dessous du seuil de pauvreté. Et rien ne semble pouvoir enrailler l’ascension des prix de l’essence : + 25 % la semaine dernière !

Samedi, le service dans lequel j’étais est tombé en panne. Pas de station service à l’horizon. J’ai voulu lui prêter mon téléphone portable pour qu’il appelle quelqu’un qui pourrait l’aider, mais personne n’en possède un autour de lui. Il me dit de descendre, je sors mon portefeuille. Et refuse que je lui paie la course : « non, vous n’êtes pas à l’endroit où je suis supposé vous amener ». Je lui ai alors expliqué que je tenais à payer et j’ai déposé l’argent sur le fauteuil avant de sortir. Il m’a alors remercié du regard.

A plus de 40000 livres libanaises le plein d’essence, par jour, pour les services et taxis, cela devient rapidement difficile. Le gouvernement a alors décidé il y a quelques semaines d’augmenter le prix de la course. Elle n’est non plus à 1500 livres, mais à 2000. Soit une augmentation de 100 % depuis janvier 2008 ! Une hausse pourtant jugée insuffisante selon beaucoup de chauffeurs. Et qui se révèle être un véritable coup dur pour nombre d’usagers.

Dans un article publié dans l’Orient-le Jour, le président de l’Association des consommateurs, Zouhaire Berro, a déclaré que pour une personne qui touche le salaire minimum, soit 330 dollars (récemment augmenté), « la part des dépenses en transports publics représente désormais entre 20 et 33 % de son salaire ». Pour moi, il était moins cher de me déplacer à Paris en utilisant le métro que maintenant à Beyrouth. A 2000 livres le trajet, je dépense au moins 4000 livres par jour, et ce au moins cinq jours par semaine, et 4 semaines par mois : 80000 livres, soit 53 dollars, soit 34 euros, par mois. Le prix de mon pass Naviguo à Paris ! La carte orange était autour des 50 euros. Sauf, que dans mon calcul, j’exclu les déplacements pour me rendre à mes entretiens et mes interviews, ainsi que ceux du week-end ! Mais je peux m’estimer heureuse, j’habite dans le centre de Beyrouth!!


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