Les chers panneaux solaires de Ségolène Royal

#SégolèneRoyal #energiesolaire

29/06/2016

En campagne pour les élections régionales, Jean-François Macaire et Alain Rousset ont visité l'entreprise en mai 2015. - (Photo d'archives)L’ex-Région a dépensé sans compter pour permettre à VMH Energies de s’installer à Châtellerault. La production doit reprendre en juillet.Parmi les nombreux cadavres découverts dans les placards de l'ex-Région Poitou-Charentes, Alain Rousset a eu la mauvaise surprise d'apprendre que le conseil régional devait 2,8 millions d'euros pour la réalisation des travaux d'aménagement des anciens locaux de New Fabris, à Châtellerault. Ségolène Royal s'était engagée à les financer, en 2012, afin d'accueillir le fabricant de panneaux solaires VMH Énergies au sein de sa Nouvelle Fabrique Écologique. Sans jamais régler la note.La facture a fini par être payée en mai dernier et la communauté d'agglomération du Pays châtelleraudais qui avait alerté le nouveau président a bien été remboursée de l'avance qu'elle avait faite. Le dossier n'était pas pour autant encore tout à fait réglé. Il y a quinze jours, le cabinet d'Alain Rousset avouait d'ailleurs ne pas avoir fait toute la lumière." Si on lui imposait la vente, on la condamnait à la liquidation "Car le président de la Nouvelle-Aquitaine a également appris qu'une convention de crédit-bail avait été signée par Jean-François Macaire, président de l'ex-Poitou-Charentes, le 31 décembre dernier, à la veille de la fusion avec l'Aquitaine et le Limousin. Et ce, alors qu'il était censé expédier les affaires courantes depuis le 13 décembre, date du second tour des élections régionales… La Région confirmait ainsi la vente des locaux avec ce système de crédit qui s'apparente à de la location longue durée pour un peu plus de 2 millions d'euros sur quinze ans avec un taux d'intérêt annuel de 2 %.
Après le rachat du site pour 800.000 euros, en 2010, à quelques semaines des élections régionales, les 250.000 euros de travaux de dépollution, les 600.000 euros injectés dans la Société publique locale (SPL) chargée de conduire la reconversion du site industriel et les 2,8 millions d'euros de travaux (récemment réglés), il s'agissait là d'un nouvel effort consenti par la collectivité.
Initialement, VMH Énergies, fondée par d'anciens cadres d'IsoDelta, à Chiré-en-Montreuil, devait en effet louer ces locaux à la Région pendant dix-huit mois avant de les racheter pour 1,6 million d'euros. La société qui n'avait payé que 139.114 euros de loyers depuis 2013 sur un total dû de 486.900 euros n'était toutefois pas en mesure de procéder à l'acquisition.
« Le 31 décembre ? C'est possible, je sais que j'ai signé ce document fin décembre mais je ne me souviens pas de la date ; on finissait le travail », explique Jean-François Macaire. « Peu importe la date. L'installation de VMH Énergies s'est bien déroulée mais l'entreprise a rencontré des difficultés pour financer l'achat de l'immobilier. Si on lui imposait la vente, on la condamnait à la liquidation et on supprimait des emplois. La Région n'est pas du tout perdante. »
Conseiller régional PS élu dans les Deux-Sèvres, Pascal Duforestel a été élu à la présidence de la SPL lors du dernier conseil d'administration. Et lui aussi veut positiver : « Les retards de paiement des loyers ont été inclus dans la convention du crédit-bail, les mensualités sont maintenant payées dans les délais et la Région récupérerait tout en cas de défaillance de l'entreprise », explique-t-il.Deux ans de travailAlors que VMH Énergies est au chômage technique depuis dix mois, la Région se montre optimiste. L'entreprise châtelleraudaise peut une nouvelle fois remercier Ségolène Royal, ministre de l'Ecologie et de l'Energie, puisqu'elle a remporté des appels d'offres lancés par la Commission de régulation de l'énergie (CRE) pour cinq projets de toitures photovoltaïques et trois chantiers de centrales au sol, soit 95.000 panneaux solaires à fabriquer et deux ans de travail assurés.
« On a des raisons d'y croire », assure Pascal Duforestel. « D'autant que la diversification engagée avec la petite méthanisation semble bien fonctionner. » Si bien que la Région souhaite maintenant dissoudre la SPL, estimant que la reconversion du site est assurée.
De fait, toujours selon le conseil régional, la production devrait reprendre dès le mois de juillet tandis que les effectifs passeraient de 35 à 50 salariés. C'est bien. Même si on est encore loin des 250 à 300 emplois annoncés au départ.Baptiste Bizehttp://www.lanouvellerepublique.fr/Vienne/Actualite/Economie-social/n/Contenus/Articles/2016/06/29/Les-chers-panneaux-solaires-de-Segolene-Royal-2767043