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le grand bleu

Publié le 02 juillet 2016 par Modotcom

le grand bleu
sur trois cents billets de blogue
j'ai bien dû en écrire cent sur l'audace
et sur le goût de faire pleins de choses
et bien sûr la nécessité de vivre vieille
pour compléter ma bucket list
je suis de moins en moins attirée
par les nouveaux projets
car à défaut de tout essayer superficiellement
pour dire que je l'ai fait
ou pour savoir si j'aime ça ou non
j'essaye de plus en plus de les limiter
car ça demande du travail de l'effort
car je ne réussis pas toujours facilement ce que j'essaye
et je ne suis pas capable de livrer toutes les commandes
auxquelles m'engagent mon enthousiasme et mon intérêt
cependant
à défaut d'évoluer dans la nouveauté
ce que je vais tenter de faire
est d'éviter de me scléroser
quand je parle du trait le plus vilain
de la vieillesse
et je le dis avec un grand dédain
c'est bien celui-là
dans lequel notre vie se rapetisse
parce qu'on a peur
parce qu'on ne veut plus
je vais donc continuer d'oser
d'oser à être meilleure
à affronter mes peurs
à ne pas dire non
à ne pas lâcher là où habituellement j'arrête
jeudi je nageais et j'étais fatiguée
j'allais arrêter en plein milieu d'une longueur
et puis je me suis dit non
je me suis dit que j'étais capable
et j'ai continué
et j'ai arrêté plus loin
il y a pleins de trucs qui me font peur dans ma vie
alors qu'il s'agit de capacités dont j'ai besoin
je serais heureuse de les réussir
avant même d'entreprendre du nouveau
engager une conversation avec un inconnu
dans un coquetel professionnel
après trente ans de carrière
j'en suis toujours incapable
c'est quelque chose que j'aimerais réussir
avant de mourir
je n'ai pas à justifier pourquoi
je veux tout simplement dépasser
ce petit bloquage psychologique
je ne veux plus être gênée
être flexible dans mes plans plutôt que rigide
être capable de m'adapter aux humeurs
et à la température
ça doit faire une décennie que j'y travaille
je ne lâcherai pas ce trait-là
écouter plus et écouter attentivement
quand les gens me parlent
et réfléchir
pouvoir changer d'opinion
et ne pas rester campée
je ne veux plus avoir de préjugés
être empathique
sans nécessairement aller vers les autres
mais au moins les recevoir
dans mon coeur avec sincérité
c'est l'endroit le plus serré chez moi
l'ouverture du coeur
je le sais et il est dur à ramollir
je n'irai pas jusqu'à y planter un couteau
pour le pétrir
mais j'ai besoin de sentir
et d'être meilleure
sans vanité
mais sincèrement
je ne cours plus après la nouveauté
je veux juste m'améliorer
dire okay je peux faire mieux
arrêter de penser que je ne suis pas capable
que je ne le veux pas parce que c'est comme ça
je vais oser être entière
je vais oser continuer de croire
que c'est possible
je me regarde aller
et ce que je dois le plus surveiller
est de ne pas fermer moi-même
les portes de la vie
mais de continuer à marcher  droit dedans
avec le port altier et l'humilité
la semaine dernière je me suis regardée dans la glace
et me suis fait croire
que j'avais douze ans de moins
j'ai tenté de me souvenir
de ce que je faisais à trente-six ans
puis je me suis rappelé que j'étais encore une floune
il n'y a pas si longtemps
je vais garder ça en tête
cette énergie et cet enthousiasme
à plonger dans la vie
et je vais maintenant l'appliquer
à me connaître davantage
à plonger au fond de moi
et arrêter de flirter superficiellement avec le quotidien
et je serai encore plus fière
de ce que j'apprendrai
de ce que j'accomplirai.

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