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Festival Fantasia 2016 – Les goûts et les couleurs ne se discutent pas

Par Julien Leray @Hallu_Cine

Le moment tant attendu est arrivé. La programmation du Festival Fantasia 2016 vient enfin d’être dévoilée, et avec elle, une flopée de films de tous horizons à ne plus savoir qu’en faire.

Éclectique et international, les mots sont lâchés, et avec eux, des métrages, courts comme longs, de tous horizons, qui animeront trois semaines durant le festival.

Bien loin de ceux assez guindés (pour ne pas dire ampoulés) parcourant l’année, le Festival Fantasia se place, lui, avant sous l’angle de la passion, pour le très comme le franchement moins bon.

Ont pu ainsi cohabiter des œuvres aussi précieuses que Millenium Actress, Thirst, Midnight Meat Train, et d’autres totalement Z ou bien bisseuses. Le charme de la diversité, dans laquelle il est impératif de s’immerger, oser découvrir et picorer, sortir de sa zone de confort de spectateur sûr de ses goûts, pour finalement découvrir des perles undergrounds, à petits budgets, ou mal distribuées, à côté desquelles on serait ainsi malheureusement passé.

Caractéristique notable, finalement assez rare, et ce pour notre plus grand plaisir : l’accent mis sur les films de genre, de la science-fiction minimaliste au métrage de super-héros japonais complètement barré, en passant par du polar coréen sanglant et dérangeant, et du thriller fantastique hispanique. Un rêve de geeks, et d’amateurs et amatrices d’œuvres chantres d’une contre-culture encore vive, probablement moins la marotte de cinéphiles plus élitistes dans leur approche du média. Qu’importe : le public est, lui, bel et bien là.

Autre spécificité, la primauté – traditionnelle – de l’Asie sur la sélection, qui occupera une nouvelle fois une place de choix cette année, avec cinquante longs-métrages présentés sur un total de cent quarante-cinq.

De manière plus globale, ce ne sont pas moins de quarante pays qui auront droit de cité au cours de ces vingt jours de festival (du 14 juillet au 3 août), un événement cosmopolite finalement vitrine et miroir de Montréal.

Sans vous détailler de manière exhaustive un programme que vous pouvez quoi qu’il en soit consulter par ici, voici cependant une sélection (forcément subjective) des projections qui risquent de faire événement :

  • Creature Designers : The Frankenstein Complex de Gilles Penso et Alexandre Poncet, documentaire rendant hommage aux concepteurs d’effets spéciaux, et dont l’hôte de la projection ne sera ni plus ni moins que Guillermo Del Toro en personne ! Oui, forcément, on signe les yeux fermés. Rendez-vous est pris sans faute le 15 juillet prochain.
  • Blood Father, qui marquera le retour en force de Mel Gibson dans un premier rôle n’étant pas sans rappeler celui de Max Rockatansky. Seule ombre que l’on espère insuffisante pour doucher notre enthousiasme : la présence derrière la caméra de Jean-François Richet, dont les Mesrine et Assaut sur le Central 13 nous auront tout sauf convaincus. À confirmer le 3 août.
  • Antigang de Benjamin Rocher, co-réalisateur de Goal of The Dead (« oh ! ») et de La Horde (« ah…. »), dont les premières images promettent un savoureux mélange de polar, film d’action, et de décomplexion totale, avec un Jean Reno manifestement en pleine forme, que l’on n’avait pas vu à pareille fête depuis… Les Visiteurs 3 Léon ?… Début des hostilités le 31 juillet.
  • Psychonauts, the Forgotten Children (rien à voir avec le jeu de Tim Schaffer), film d’animation espagnol d’Alberto Vázquez et et Pedro Rivero, dont le trait et l’animation n’est pas sans rappeler un certain Limbo, avec lequel il a également l’air de partager un certain goût pour l’angoissant et le macabre. Frissons à prévoir le 23 juillet.
  • Don’t Breathe qui sera projeté en qualité de film de clôture le 3 août. Réalisé par Federico Álvarez, notoirement connu pour avoir réalisé le remake d’Evil Dead (très discutable sur le fond, mais intéressant sur la forme), Don’t Breathe semble, au vu de ses premières images, être un huis-clos nerveux, tendu et oppressant, très premier degré mais d’une grande efficacité. On attend évidemment d’en voir plus pour définitivement juger.
  • Let Me Make You a Martyr de Cory Asraf et John Swab, thriller aux forts relents gothiques et ésotériques, qui marquera le passage devant la caméra de Marilyn Manson. Manson qui sera d’ailleurs présent lors de la projection. Forcément, on signe. Projection le 22 juillet.
  • I Am Not a Serial Killer de Billy O’Brien, avec le grand Christopher Lloyd qui sera lui-aussi présent le 2 août prochain. Un beau cadeau pour tous les amateurs de Doc Emmet Brown.
  • À la recherche de l’Ultra-sex, film de science-fiction improbable et barré monté à partir de séquences de films érotico-pornos par les inénarrables Nicolas et Bruno ! Le 24 juillet risque d’être chaud.

Mais Fantasia, ce n’est pas seulement la réunion de têtes d’affiche à même de fédérer et flatter dans le sens du poil les cinéphiles. Ce sont aussi des initiatives et de nouveaux projets à même de mettre en valeur le cinéma, son histoire, et son héritage.

À ce titre, notons le lancement de la section Mon premier Fantasia qui prendra place au Musée McCord de Montréal, portée par Claude Robinson (célèbre dessinateur québécois, créateur de Robinson Curiosité). Une section à destination des enfants de quatre à dix ans, mais aussi évidemment des plus grands.

Enfin, la section Genre du pays, dont la raison d’être est avant tout de proposer un « devoir de mémoire doublé d’une curiosité kitsch » (dixit Marc Lamothe, codirecteur général du festival), proposera la projection de Délivrez-nous du mal, premier film de Jean-Claude Lord, et dont la sortie en 1966 avait provoqué moults remous et controverses. Une bonne occasion de s’immerger dans l’atmosphère sociale et politique québécoise de l’époque.

En somme, un programme dense, riche, extrêmement varié, au sein duquel vous devriez sans aucun doute trouver de quoi vous contenter !



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