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[Critique] Star Trek : Sans Limites

Par Régis Marton @LeBlurayphile
[Critique] Star Trek : Sans Limites

[Critique] Star Trek : Sans LimitesStar Trek - Sans Limites

Titre original : Star Trek - Beyond

Un film de : Justin Lin

Avec : Chris Pine, Zachary Quinto, Simon Pegg, Zoe Saldana, Idris Elba, Anton Yelchin, Sofia Boutella

Une aventure toujours plus épique de l'USS Enterprise et de son audacieux équipage. L'équipe explore les confins inexplorés de l'espace, faisant face chacun, comme la Fédération toute entière, à une nouvelle menace

Les enjeux de Star Trek Sans Limites sont gros. Nous arrivons au troisième épisode du " semi-reboot " lancé par J.J. Abrams. Une saga qui fête ses 50 ans cette année. Il est alors question pour cet opus de rendre hommage à 50 ans d'aventures spatiales, tout en offrant un film qui se renouvelle suffisamment pour continuer de développer la franchise. Le film se devait donc de trouver un équilibre entre le fan-service et la cohérence avec les épisodes précédents. Le passage de flambeaux d'Abrams à Justin Lin devait peser à ce dernier. De ce fait, la conscience de ces enjeux et la pression qu'ils génèrent sont important pour en comprendre les aboutissants. Le changement d'équipe n'a pas eu lieu qu'au niveau de la réalisation. Lin a notamment amené son chef opérateur des Fast and Furious, Stephen F. Window. Mais surtout le scénario a été écrit par Simon Pegg et Doug Jung. L'un est réputé pour être un vrai geek. Tandis que l'autre est principalement scénariste de télé. Alors que vaut ce nouveau ?

La prise de pouvoir par Justin Lin

Star Trek Sans Limites est incontestablement conscient des enjeux qu'il a générés. Cela se ressent dans un film qui a opté pour la bonne vieille aventure spatiale. Ce est un film d'aventure, qui revient aux enjeux pacifistes et optimistes de la série originelle. Un choix justifié par les 50 ans de la saga. L'action se déroule 3 ans après la fin d'Into Darkness alors que nos héros sont au beau milieu de leurs explorations des confins de l'univers. Tandis qu'ils voyagent, Kirk s'interroge sur l'utilité de leurs actions. À ce questionnement, Lin y répond clairement en optant pour une ligne directrice différente de celle d'Abrams : l'émerveillement. Visiter l'espace et repousser les frontières est quelque chose de merveilleux. Alors, par exemple, quand nos héros arrivent dans la base spatiale Yorktown, le réalisateur multiplie les mouvements de caméra ample afin d'insister sur la beauté d'une telle station. Il considère la science-fiction comme un assouvissement de fantasmes technologiques qui méritent toute notre attention. Il nous laisse en profiter pendant quelques minutes, car Yorktown n'existe encore que sur un écran de cinéma. En délaissant ses personnages à plusieurs reprises, surtout dans les premières minutes, il affirme sa vision de . Une vision aventureuse, simple, impressionnante et invraisemblable, plus fidèle donc.

Si Justin Lin prend le pouvoir efficacement, il retire, paradoxalement, le charme d'Abrams en réinjectant celui de la série. Cette fois-ci plus de lens-flare, aucun. Plus de violence dans le montage non plus. Star Trek Sans est plus doux, plus aseptisé. Ce qui se justifie notamment par l'arrivée du chef opérateur attitré du réalisateur : Stephen F. Window. Certains avaient peur de voir cet épisode se transformer en " Fast and Furious de l'espace ". Si certains vont le penser ouvertement, il s'agit simplement de la patte de son réalisateur. Qui, si elle est discrète et pas transcendante, peut se reconnaître, notamment lors des scènes d'actions. Car ce , malgré sa légèreté, est aussi un film d'action. Ainsi on reconnaîtra le style de son réalisateur dans les combats au corps à corps. Ce qu'il n'y avait pas dans les deux premiers. On va compter trois séquences d'action majeures dans le film qui sont assez audacieuses. Notamment la dernière qui, dans une course poursuite spatiale, se lâche totalement pour notre plus grand plaisir.

Retour aux sources

Malgré tout, ce Star Trek Sans Limites n'est pas parfait. Ainsi, on lui reprochera principalement un problème de rythme. Le montage, certes aéré, semble maladroit par moments. Par exemple en coupant maladroitement (et volontairement) le regretté Anton Yelvich au début du film. Ce montage réduit aussi l'impact de la première grande scène d'action, qui arrive trop tôt. Sa puissance et sa violence aurait mérité d'arriver plus tard. Ainsi l'incident déclencheur arrive trop tôt, nous empêchant d'être impressionné par celui-ci. L'événement est très prévisible, et tout l'enclenchement de l'histoire devient alors prévisible.

La légèreté de l'intrigue aussi fera penser à un épisode de série TV. L'intrigue est très linéaire, très simple et respecte un schéma basé sur le quotidien. Tout ce que fait une série TV donc, à savoir la mise en scène d'un quotidien peu ordinaire. Tandis que le cinéma tient de l'événementiel. Star Trek Sans Limites met bien en scène un événement, mais en réduisant son impact, il empêche une remise en question forte des personnages. Kirk réfléchit sur lui-même au début du film et trouve une réponse à la fin. Mais au milieu, durant l'intrigue à proprement parlé, il n'y a aucun développement du personnage. Ce qui était la force des films d'Abrams et qui justifiait les " infidélités " faites à la série. Malgré cela, la force du film sera de mettre en avant les personnages secondaires.

On appréciera alors la volonté d'instaurer une nouvelle dynamique entre les personnages. Ne se concentrant plus cette fois-ci sur la relation Kirk/Spock. Ici, on relèvera le duo Bones/Spock qui offre parmi les moments les plus drôles du film. Mais aussi Kirk et Chekov, qui s'affirme enfin un peu plus. Offrant, par la même et indirectement, un joli au-revoir au talentueux Anton Yelvich. Enfin le duo Scotty et Jaylah fonctionne très bien en introduisant un personnage féminin fort. De plus Star Trek étant une saga progressiste on saluera l'audace (qui ne devrait pas en être une !) de confirmer l'homosexualité d'un de ses personnages.

Conclusion

Star Trek Sans Limites est un blockbuster qui réussit à concilier les enjeux d'hommages et de renouvellement de la saga. Même si l'opus est un peu maladroit il n'en reste pas moins un divertissement honnête et sincère qui nous fera retrouver des personnages que nous apprécions grandement. Notons un magnifique hommage, très sincère et bien mené, à Leonard Nimoy.

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