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Démission d’Emmanuel Macron : la vérité n’est pas celle que l’on veut nous faire croire...

Publié le 03 septembre 2016 par Albert @albertRicchi
Démission d’Emmanuel Macron : la vérité n’est pas celle que l’on veut nous faire croire...Au lendemain de la décision d’Emmanuel Macron de démissionner de ses fonctions de Ministre de l’Economie, tous les médias, presse écrite, chaînes d’infos en continue ainsi que la droite et Les Républicains, la gauche et le PS, et même François Hollande à demi-mots, présentent cette démission comme un coup de poignard dans le dos du président de la République et comme la preuve d’une ambition personnelle démesurée. Mais la réalité semble toute autre car le président de la République et Emmanuel Macron pourraient bien avoir pris cette décision de concert… Le 15 mai 2012, Emmanuel Macron devient secrétaire général adjoint de l'Élysée. Il seconde le nouveau secrétaire général, Pierre-René Lemas. Il est notamment l'un des artisans, voire à l'origine du pacte de responsabilité et de solidarité et du crédit d'impôt pour la compétitivité et l'emploi.Le 10 juin 2014, l’Élysée annonce qu'il quitte le cabinet de François Hollande et que Laurence Boone reprend les dossiers économiques et financiers. Son titre et rang protocolaire de secrétaire général adjoint de l’Élysée n'est en revanche pas conféré à celle-ci, qui ne reprend que le titre de chef du pôle économie et finance. Le secrétaire général de l’Élysée Jean-Pierre Jouyet indique alors qu’Emmanuel Macron quitte la présidence « pour mener des projets personnels dans les domaines de l’enseignement et de la recherche ». Le 26 août 2014, il est nommé ministre de l'Économie, de l'Industrie et du Numérique dans le gouvernement Valls II en remplacement d'Arnaud Montebourg. Devenant ainsi le plus jeune ministre de l’Économie depuis Valéry Giscard d'Estaing dans le premier gouvernement de Georges Pompidou en 1962, il est alors qualifié par certains médias et acteurs politiques d'« anti-Montebourg » et de « symbole » d'un virage social-libéral de l'exécutif. Le protégé de François Hollande aurait donc, en donnant sa démission deministre de l’Economie, trahi son tuteur en voulant se présenter à la prochaine élection présidentielle. Cette explication fait les beaux titres de la presse et des médias audio-visuels mais elle est un peu facile car c’est mal connaître l'art du double langage et les contorsions politiques de François Hollande.Emmanuel Macron sera-t-il candidat ?Il y a quelques mois à gauche, on assistait à un débat à propos d'une éventuelle primaire de la gauche. Dans un premier temps, l’exécutif gouvernemental et le Parti socialiste se montraient réservés, voire opposés à l’idée même d’une primaire, le président sortant, candidat naturel de la gauche, ne pouvant s’abaisser à respecter cette règle.Peu de temps après, changement de pied de la part de Jean-Christophe Cambadélis Premier secrétaire du PS et de Manuel Valls, Premier ministre, qui ont ressorti cette idée de primaire, avec sans doute l’accord préalable de François Hollande. L'organisation d'une telle consultation pour désigner le candidat du PS à l'élection présidentielle avait désormais toutes les vertus.Que s’est-il passé entre ces deux épisodes ? Les sondages confirmant une dégringolade dans les intentions de vote, la candidature de François Hollande n’est plus considérée comme certaine.  La chute de la popularité du Président est telle qu'elle le met à un niveau jamais atteint sous la Vème République. La possibilité que François Hollande ne puisse atteindre le deuxième tour de l’élection présidentielle est plus que probable. Certains sondages indiquent même qu’au premier tour, Jean-Luc Mélenchon pourrait dépasser François Hollande, ce dernier arrivant alors quatrième derrière Marine Le Pen, le candidat de droite et Jean-Luc Mélenchon. Avec son départ du gouvernement, Emmanuel Macron pose certes des jalons pour 2017 et bouscule le calendrier du PS qui se maintenait dans une position attentiste. Pour autant, le dirigeant d’« En Marche » ne lève pas toutes les interrogations sur son avenir. Va-t-il se présenter ? Contre François Hollande ? Ou pour favoriser la réélection de ce dernier parce qu’il attire des électeurs qui ne viendraient pas forcément se reporter au premier tour sur le nom du président de la République sortant.Depuis le changement de cap sur la primaire, la réflexion personnelle de François Hollande a sans doute encore fortement avancée. Sa décision finale, qu’il doit annoncer officiellement mi-décembre, pourrait être en fait déjà prise et communiquée à Emmanuel Macron. Dans tous les cas, l'échec cuisant du quinquennat est déjà acté par bon nombre d'observateurs politiques, y compris au sein même des proches du président de la République. Et de deux choses l’une : soit François Hollande ne se présentera pas et Emmanuel Macron pourrait se lancer dans la campagne présidentielle en tant que candidat, soit François Hollande se présente néanmoins et Emmanuel Macron, avec son mouvement en marche, se mettra à son service et le soutiendra.Dans les deux cas, il était important qu’Emmanuel Macron démissionne de ses fonctions pour être plus libre. François Hollande se réserve donc encore quelques semaines de réflexion mais soutient certainement le parcours de son chouchou. Les deux hommes, au cours de leur discussion privée, ont sans doute avalisé cette démission d’un commun accord…

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