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Tory Lanez « I Told You » @@½

Publié le 19 août 2016 par Sagittariushh @SagittariusHH
tory-lanez-i-told-you - Soul/R&B/Funk

Tory Lanez « I Told You » @@½

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Cet album, j’y suis allé en traînant des pieds. Jusqu’à cette rentrée, Tory Lanez n’était qu’un nom qui revenait souvent dans un beef avec Drake, comme si Toronto n’était pas suffisant pour que deux artistes puissent co-exister. Puis Told You So est sorti et je me suis arrêté à cette pochette où je découvre sa tête, on dirait Anderson .Paak avec une beu-bar, alors que les autres ont l’air d’apprécier son disque. Alors voilà

Petit tour par Wikipedia qui lui consacre carrément une page rien que pour sa discographie, listant la quantité importante de travail fourni depuis 2008/2009 quand il s’est lancé dans la musique avant d’en arriver à ce premier album studio en major (Mad Love Records/Interscope). Oui il a une discographie, une très longue page même, avec un seul album au compteur. En tout cas il y a des gens qui ont passé du temps dessus, à se demander si ce sont réellement des bénévoles.

Autrement, Tory Lanez est rappeur/chanteur, avec ce rêve en tête : « one day I’ll be the greatest artist in the whole world ». La première caractéristique qui me vient en tête ne concerne pas son talent mais ‘narcissique’, suffisamment  pour nous raconter sa life avant ou après chaque morceau, genre qu’est-ce qu’on en a à foutre sérieux… En tout cas c’est bon, on a bien compris qu’il a un égo comme ça, et que je vais être saoulé de longues minutes pour un storytelling pas intéressant.

Autre caractéristique, assez rédhibitoire à mes yeux : c’est un caméléon. On a vu le récents cas de Young Thug, qui a largement pompé le Lil Wayne sous codéine et autotune, ou bien le cyborg Travi$ Scott, qui change de mode Kid Cudi/Swae Lee/ASAP Rocky à volonté, et ce type de profil n’est pas prêt de s’arrêter. Arrêté au micro de Charlamagne The God, l’animateur radio  l’a coincé en racontant que son style ressemblait drôlement à du Trey Songz ou Fetty Wap. Ce qui semble irréfutable à l’écoute de « Flex » (plutôt bon) qui nous questionne sur l’influence notable de Trey Songz dans le r&b, ou alors « To D.R.E.A.M. » , « Dirty Money« , là où Fetty Wap mériterait d’être rétribué. Ou bien les deux à la fois (« Friends With Benefit« ), pas simultanément non plus hein. Personnellement j’ajouterai aussi The-Dream pour le falsetto (« Guns & Roses« , « High« ) et Drake (« Question Is« ), à moins qu’ils aient le même fournisseur de rimes. Mais ça m’étonnerait fort.

Musicalement, il n’y a plus beaucoup de sens de dire qu’il est à cheval entre trap et r&b, Tory Lanez s’inscrit dans le boulevard trap’n b que Bryson Tiller a grand ouvert l’an dernier. La recette n’en est pas moins efficace, entre samples « à l’étouffé » et les rythmiques trap qui se démocratisent. Parmi les concepteurs, Benny Blanco, Play Picasso, Cashmere Cat, Happy Perez ou bien Two Inch Punch (Jamie Lidell, James Vincent McMorrow, Jessie Ware, Sam Smith…). Quelques bons titres jaillissent de cette mêlasse, comme « Flex« , « Loners Blvd« , mieux, « Cold Hard Love« , encore mieux « Say It » avec ce sample qui me rend absolument nostalgique. Retour à mes années collège, en 1995 avec les « If You Love Me » de Brownstones, un groupe féminin de r&b signé chez MJJ (le label de Michael Jackson) qui faisait groover bande FM à l’époque. J’en perds totalement mon attention de l’écoute tellement l’effet est puissant.

Pas convaincu pour un sou, je m’expose au risque de ne pas porter un avis favorable à I Told You, levant un carton rouge pour le manque d’identité musicale de Tory Lanez, particulièrement parce que je n’apprécie pas le principe de copier ce qui fonctionne surtout de manière aussi flagrante. Déso mais pas déso. Tant pis si mon avis est critiquable et tant mieux si ça marche pour lui.


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