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Frantz de François Ozon

Publié le 08 septembre 2016 par Fromtheavenue
Frantz de François Ozon
C'est toujours un plaisir de découvrir en salle chaque nouveau film de ce réalisateur. Une fois de plus, nous allons nous répéter. Mais François Ozon continue à se renouveler, de nous étonner. Et c'est une très belle réussite pour Frantz. Un film sur l'art du mensonge, le mensonge de l'Art. Un mensonge qui fait du bien paradoxalement pour les personnages du film, qui cache une profonde souffrance. 

Pour son 16ème film, François Ozon décide d'adapter une pièce de Maurice Rostand, déjà adapté par Lubitsch dans son film Broken Lullaby en 1932 (il va falloir d'ailleurs mettre la main dessus rapidement!). Il choisit un autre regard, celui d'une jeune femme allemande (jouée par Paula Beer, une révélation !) qui au sortir de la première guerre mondiale, vient se recueillir sur la tombe de son promis, Frantz, mort au combat. Mais elle n'est pas la seule à venir poser des fleurs sur celle-ci et fait la rencontre d'un jeune soldat français (Pierre Niney).

Une histoire qui nous a touché par les thèmes qu'il aborde : le mensonge mais aussi le pardon, le deuil, la mémoire et la nécessité d'avancer, de vivre même si cela semble impossible face à l'atrocité d'une guerre.    

Frantz est un film très esthétique, la photo est sublime. François Ozon choisit le noir et blanc pour filmer. Il ne s'empêchera d'insérer la couleur de manière originale et judicieuse. 

Le noir et blanc vient surtout des repérages. J'avais vraiment envie que le spectateur rentre dans cette période, et qu'il y ait un effet de réalisme et de vérité. Comme toute notre mémoire de 14-18 est en noir et blanc, puisque tous les documents que l'on connaît le sont, vu que nous étions au début du cinéma, j'ai pensé que c'était une manière d'être encore plus imprégné dans cette époque. C'était aussi un choix esthétique car le récit se déroule dans une période de deuil et de souffrance, à cause de millions de morts dans toute l'Europe. On a du mal à l'imaginer en couleurs.

Mon goût naturel va vers la couleur et que j'adore le Technicolor. Et j'étais frustré que certains décors soient en noir et blanc, notamment lors de la promenade dans la nature qui est inspirée des tableaux de Caspar David Friedrich, un peintre romantique allemand, donc j'ai décidé de faire entrer de la couleur à certains moments de bonheur, comme si la vie reprenait. Mais je l'ai fait de manière plus sensorielle que rationnelle ou logique. (source).

Quant aux acteurs, ils portent admirablement le film. Pierre Niney sait jouer de son mystère, dégage une très belle sensibilité. Paula Beer, est à la fois naïve et forte. Son personnage évolue, s'ouvre. Un très beau duo. 
La musique de Philippe Rombi est toujours aussi belle, discrète au début, s'épanouissant au fur et à mesure du film. 

Un très beau moment de cinéma, que nous poursuivrons nous l'espérons dans quelques jours avec le nouveau film de Xavier Dolan, Juste la fin du monde.

Site officiel de François Ozon


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