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Critique en avant première – Tous les garçons aiment Mandy Lane

Par Bebealien

Le fait de parler de Never Back Down hier, avec Amber Head dans un des rôles principaux, m’a donné envie de vous parler de ce petit film, qui devrait sortir cet été en France. J’ai eu l’occasion de le découvrir à la cinémathèque lors du festival Mad Movies, et ce fut une très bonne surprise. Pour une fois qu’un slasher présente des personnages non caricaturaux et arrive à avoir un vrai message…

Tous les garçons aiment Mandy Lane – Enfin un slasher intelligent !

Mandy Lane est une adolescente discrète qui attire tous les regards. Les garçons ne cessent de se lancer des défis idiots pour essayer de l’impressionner, et l’un d’entre eux en est même mort. Un garçon de son école décide d’organiser un week-end dans un ranch. Mandy Lane accepte vite car c’est une bonne occasion pour elle de se faire des amis. Pour les garçons c’est un bon moyen d’approcher enfin la belle. Pour les autres filles, c’est peut-être enfin pouvoir mettre la main sur les garçons qu’elles convoitent. Mais une fois la nuit tombée, un mystérieux invité commence à éliminer ceux qui s’approchent trop de Mandy…

Ne pas se fier à l’affiche très série B. Ceci est un BON film !

Pour rappel auprès des deux du fond qui ne suivent pas, un slasher est un film où un tueur dont l’identité est dissimulée s’amuse à décimer son prochain avec tout ce qui lui tombe sous la main. Son prochain y est souvent incarné par un florilège de pom pom girls décérébrées et/ou de joueurs de football américain sous stéroïdes.

Dans Tous les garçons aiment Mandy Lane, Jonathan Levine s’amuse à tordre le coup à tous les poncifs inhérents au genre en prenant un contrepied quasi-systématique à toutes les situations. Son script s’intéresse tout d’abord à de vrais adolescents avec de vraies personnalités de leur âge. On est loin des clichés habituels. Les filles pensent aux mecs et réciproquement. Mais ici c’est avant tout la timidité, la méconnaissance du sexe opposé, de ses attentes et de ses mécanismes qui prime.

Mandy (Amber Head) court pour échapper au tueur

D’ailleurs Levine prend son temps pour poser ses personnages avant de rentre dans le vif du sujet. Il contrevient également très vite à la règle des slashers en dévoilant rapidement l’identité de son boogeyman. Le film bascule à ce moment là du terrain du film d’horreur vers celui d’une étude acide de la jeunesse américaine, de sa fascination pour la violence et de sa difficulté pour s’exprimer.

Dans une certaine mesure, on pense aux films de Larry Clark (mettant toujours en scène des adolescents en prise avec le monde réel) ou à des films comme Elephant de Gus Van Sant. Forcément, avec un tel traitement, Tous les garçons aiment Mandy Lane surprend. Le spectateur s’attendant à un slasher basique sera particulièrement surpris.

Amber Head et Whitney Able, la fille que tout le monde désire et la fille qui aimerait être désirée

Mais surtout, la vraie valeur ajoutée du film réside dans son interprète principale, Amber Head. Loin des clichés de la fille facile ou de la fille timide, elle joue un vrai personnage complexe, tiraillé par son envie de plaire qu’elle refreine vu les comportements absurdes qu’elle provoque chez la gente masculine. Un rôle difficile, exigeant, qui demande de manier des émotions subtiles. Amber Head prouve en un film qu’elle est une grande actrice. Espérons que des réalisateurs sauront exploiter son talent et ne se contenteront pas d’exploiter bêtement son image de jolie blonde.

Mandy se fait draguer une fois de plus…

Le film a une date de sortie qui n’arrête pas de changer et qui est pour le moment fixée au 23 juillet. Je ne saurai que trop recommander d’aller voir cette petite perle qui pour une fois ne prend pas les adolescents pour des crétins décérébrés et dresse un portrait amère de l’âge ingrat. Une grande réussite qui donne envie de voir le prochain film de Levine.


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