Magazine Musique

Usher « Hard II Love » @@@½

Publié le 16 septembre 2016 par Sagittariushh @SagittariusHH
usher-hard-ii-love - Soul/R&B/Funk

Usher « Hard II Love » @@@½

Laisser un commentaire

Pas sûr qu’Usher ait terminé sa traversée du désert. Chanteur r&b parmi les plus influents de sa génération avec ses classiques 8701 et Confessions, il peine à convaincre depuis 2007 avec trois albums r&b pas du tout au niveau et fricoté avec la pop et l’eurodance de supermarché de David Guetta. Une lueur d’espoir surgit avec le très bon single « Good Kisser » avant de replonger dans le silence, puis revenir manifester cette année pour la cause avec la chanson « Chains » (en compagnie Nas et Bibi Bourelly).

La trop longue attente a tout de même altéré notre patience, d’autant plus que ces deux extraits ne sont même pas prévus au tracklisting de son huitième album. De quoi faire la gueule, exactement comme sur cette affreuse pochette. Comment ont-ils pu valider un truc aussi hideux chez Sony? À croire qu’il a tout essayé pour qu’on arrête de s’intéresser à lui, et c’est là qu’on fait un lien presque comique avec le titre de ce nouvel album, Hard II Love (‘difficile d’aimer’, NdT). Et ça tristement marché à la vue des maigres scores de ventes avec l’équivalent de 38 000 albums vendus… Y a-t-il quelque chose à sauver?

Tout d’abord, Hard II Love est album de rhythm’n blues suivant les codes stylistiques du moment, se portant sur un choix les auteurs et producteurs sollicités par la plupart des artistes urbains ces derniers mois mêlés à des valeurs sûres du genre (Frank Dukes, Metro Boomin, D’Mile, Frank Dukes, The Dream, Partynextdoor…), et des featurings à la page, au hasard Young Thug et Future. De toute façon, vous n’échapperez pas aux rythmiques et aux phrasés caractéristiques de la trap music (« Make U A Believer« , le single « No Limit » et son clin d’oeil à Master P), ce serait un coup à se mettre hors-jeu. Autrement Hard II Love n’a rien de bien repoussant, si ce n’est « Crash » et « FWM » qui feront pour quelques uns d’entre nous trop single radio sur les bords avec leurs arrangements pop, et un Usher qui monte dans les aigus sur « Crash » à en faire hérisser les poils (ce qui dans ce contexte-là n’est pas toujours bon signe en réalité).

Un petit peu d’autotune sur le sensuel « Bump » dont l’intensité peut facilement faire grimper le mercure. La patte de The-Dream se fait sentir sur l’interprétation d’Usher dans des notes assez hautes sur cette chanson. La collaboration avec Partynextdoor sur « Let Me » est plutôt réussie, on ne pourra pas en dire autant de « Champions » composé avec Raphael Saadiq, très (trop?) pop également. Evidemment qu’on aurait préféré de gros bangers à la place cela dit on ne pourra pas lui enlever le fait qu’il fait ça très proprement, comme un vrai pro. Enfin des titres comme « Missing U« , « Mind of a Man » ou les huit minutes de « Tell Me » démontrent que sans être au top, Usher demeure encore en 2016 un grand du R&B, avec les majuscules en couleur or cette fois.

Soyons francs : aucun grand standard ne semble jaillir de Hard II Love, de morceaux du calibre de ceux qui ont fait la grandeur de cet artiste dont l’immense talent ne s’est finalement pas écorné malgré des choix qui lui ont permis de subsister commercialement et gagner de nouveaux fans. Ce n’est pas l’album rêvé cependant, la qualité est bien présente, on parle d’un album de r&b qui se situe au-dessus de Here I Stand, se rapprochant petit à petit du type de r&b qu’on attend de lui, c’est dire s’il revient de loin.

Accompagné par des producteurs dans l’air du temps, Usher n’est pas du tout largué et mieux, s’est repris en main, c’est le plus important. À ses anciens fans qui se sont sentis délaissés ces dernières années de lui refaire confiance, mais ce n’est pas gagné.


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Sagittariushh 4688 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Magazines