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Des marchés émergents à nouveau attractifs… à condition d’être sélectif

Publié le 17 octobre 2016 par Vincentpaes
l’environnement est plutôt porteur pour les marchés émergents, qui profitent d’une phase de stabilisation, après avoir subi trois chocs majeurs en 2015 : la chute brutale des prix des matières premières, le ralentissement de l’économie chinoise et, pour certains d’entre eux, desdifficultés politiques. « Ces facteurs baissiers ont été partiellement évacués » constate Claudia Bernasconi, Economiste spécialiste des marchés émergents. Les cours pétroliers se sont stabilisés entre 40 et 50 USD ces derniers mois, ce qui permet aux pays exportateurs de matières premières, comme la Russie et le Brésil, de sortir lentement de la récession. Crédit : pays émergents par Shutterstock Crédit : pays émergents par Shutterstock Crédit : pays émergents par Shutterstock
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De son côté, la Chine bénéficie à court terme de perspectives économiques un peu plus robustes. « Par rapport à l’année dernière, les incertitudes sur l’économie chinoises se sont apaisées. L’objectif de croissance défini par le gouvernement, entre 6,5% et 7% en 2016, sera vraisemblablement tenu grâce aux effets des politiques budgétaire et monétaire mises en œuvre ». Claudia Bernasconi nuance cependant la situation économique du pays, encore exposé à plusieurs facteurs de risque. « L’expérience de mesures d’assouplissement monétaire agressives est assez aléatoire. A plus long terme, cela aggrave les déséquilibres, entre risque de bulles, endettement public et privé, et inefficience des entreprises d’Etat ». Ces dernières années, les autorités chinoises ont poursuivi deux objectifs qui peuvent s’avérer contradictoires : générer de la croissance tout en rééquilibrant l’activité économique en faveur de la demande intérieure. « Force est de constater que l’accent a surtout été mis sur la croissance, ces derniers temps ».  
 
Parallèlement, le maintien durable des politiques de taux zéro de la BCE ou de la BoJ, encourage la quête de rendement des investisseurs, qui reconsidèrent à la hausse leur exposition aux marchés émergents. « Les pays émergents ont bénéficié d’afflux de capitaux importants au troisième trimestre. Nous avons constaté qu’un cap a été franchi après le vote du Brexit, les investisseurs ont gagné en visibilité et n’ont pas hésité à se tourner vers les actifs des marchés émergents » observe Rishabh TiwariGérant du fonds Swiss Life Funds (LUX) – Bond Emerging Market Corporates.

Outre le Brexit, désormais acté, la Réserve fédérale américaine devrait être plus conciliante qu’attendu. Cet environnement est favorable aux marchés émergents. « En 2016, la Fed aura procédé à un relèvement de ses taux moins fort qu’anticipé en début d’année. Nous pouvons raisonnablement penser que la banque centrale américaine relèvera ses taux en décembre, puis une ou deux fois en 2017. Ce rythme particulièrement lent est un facteur positif pour les marchés émergents, dont certaines classes d’actifs ont pu se montrer sensibles par le passé, aux cycles de resserrement monétaire de la Fed » explique-t-il. La disparité des fondamentaux économiques d’un pays à l’autre, justifie une approche d’investissement hautement sélective. « Bien qu’elles se soient améliorées, les perspectives économiques de la Russie ou du Brésil sont bien moins dynamiques que celles de l’Inde, par exemple » compare Claudia Bernasconi. La Russie traverse une phase de reprise en forme de « L », avec une croissance qui évolue très faiblement depuis quatre trimestres. Cette tendance est liée au modèle économique du pays, mono-dépendant de la rente des matières premières. « S’il n’y a pas de rebond durable des prix pétroliers, la Russie aura du mal à retrouver des taux de croissance solides ».

De son côté, le Brésil est dans une situation intermédiaire. L’arrivée au pouvoir de Michel Temer insuffle une nouvelle dynamique politique et contribue à restaurer la confiance des investisseurs, mais tout l’enjeu est de parvenir à imposer des réformes structurelles. Michel Temer a déjà lancé des réformes pour combler le déficit fiscal du pays et geler les dépenses budgétaires, mais aura-t-il le soutien du congrès, qui reste divisé, pour aller plus loin dans la transformation du pays ? « Le Brésil est l’exemple type du pays pris au piège du ‘middle income trap’ (qui se définit par un ralentissement de la croissance et des difficultés structurelles pour passer de niveaux de richesse moyens à des niveaux élevés). Pour en sortir, il va devoir concentrer ses efforts sur l’innovation, une phase difficile du cycle de développement. Le Brésil compte par ailleurs un autre obstacle, celui de la faiblesse de son système d’éducation » ajoute-t-elle.

Compte tenu de l’hétérogénéité des marchés émergents, l’équipe obligataire de Swiss Life Asset Managers conserve une stratégie d’investissement de ‘bond-picking’. Cet univers recèle d’innombrables opportunités, à condition d’identifier les sources de valeur à l’échelle des titres. « Nous recherchons des obligations liquides, les moins sensibles possibles aux chocs exogènes et dont le rendement est attrayant. De ce point de vue, certaines obligations des marchés d’Amérique latine présentent aujourd’hui un meilleur profil de rendement ajusté au risque, comparé à d’autres titres des marchés émergents, mais aussi à d’autres segments du crédit, comme le high yield américain »précise Rishabh Tiwari. « Nous sommes toutefois prudents à l’égard du marché colombien, où le rejet de l’accord de paix avec les FARC pèse sur le sentiment des investisseurs. Nous préférons les obligations mexicaines, péruviennes ou brésiliennes, dont les perspectives de valorisation sont supérieures ». L’équipe de Swiss Life Asset Managers privilégie actuellement les obligations d’entreprise de notation investment-grade, libellées en devises fortes. Le segment noté BBB est jugé particulièrement attrayant.  
 

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