Magazine

La Manufacture des Belles Enveloppes de Chris Oliveros - chronique Epistolaire

Publié le 18 octobre 2016 par 7bd @7BD
couverture de La Manufacture des Belles Enveloppes de Chris Oliveros
Titre: La Fabrique des Belles enveloppes Auteurs : Chris Oliveros (scénario et dessin) Editeur : Delcourt collection : Outsider Année : 2016 Pages : 104
Résumé : Jack Cluthers se bat pour sauver son entreprise artisanale de belles enveloppes. Les commandes tarissent, les dettes augmentent, les paiements n'arrivent plus. Avec sa secrétaire Patsy et son assistant Herschel, il tente de relancer la société mais Jack, petit à petit, sous le stress pesant de cette situation inextricable, commence à perdre pied...
Mon avis : Une histoire sur le combat d'un patron de PME pour sauver sa boîte est bien dans l'air du temps. Et cette histoire nous vient pourtant du Canada ! La chute de Cluthers advient lentement et il faut s'habituer à la structure de l'histoire où le rêve se mêle à la réalité tant et si bien qu'on finit par perdre pied tout comme le héros, à ne plus pouvoir différencier les deux. L'homme part à la dérive et cette dérive impacte autant son usine que son couple. Sa femme perd petit à petit celui qu'elle a aimé. Mais a-t-elle été là ou bien est-ce une galerie de souvenirs que Jack revit ? Aucune réponse ne sera donnée dans cette histoire, c'est à vous de faire le tri. Autant certains moments sont clairement issus de l'imagination de Jack, autant d'autres sont peut-être vrais. Cette histoire est-elle présente, passée ? Peu importe, car ce qui compte, c'est la chute d'un homme qui ne sait plus quoi faire pour gagner du temps. En effet, l'important n'est plus de redresser la boîte, mais de gagner quelques jours pour trouver une solution qui permettra de gagner quelques jours de plus pour trouver une solution... Et ainsi de suite.
Jack mène une course contre la montre, une course perdue d'avance ? Peut-être, à vous de le découvrir en parcourant cette histoire.
Page extraite de La Manufacture des Belles Enveloppes de Chris Oliveros
Pour moi, les dessins peuvent être un frein à l'immersion dans ce récit. Tout d'abord car la patte graphique de Chris Oliveros est très stylisée, très caricaturale. Les dessins sont simplifiés à tel point que j'ai parfois du mal à reconnaître Jack, à le différencier des autres. L'auteur a une solution simple, la veste du héros, à nulle autre pareil grâce à un petit détail de poids... Mais ça ne suffit pas toujours à éviter une trop grande confusion. Le noir et blanc n'aide pas à s'y retrouver non plus, car aucun repère de couleur ne viendra vous sauver. Mais cela permet parfois l'apparition de contraste fort entre des fonds noir et d'autres blancs, marquant l'isolement de Jack dans cette société qui le dévore. Il est parfois difficile de s'y repérer et quand l'imaginaire de Jack prend la main, rien ne vous l'indiquera (mais ce choix, à la limite, est très intéressant car il nous plonge vraiment au côté de Jack). Les décors ouvrent des espaces qui favorisent les transitions, des moments d'escapade où les sommets des immeubles nous font un peu oublier la triste réalité. A moins qu'ils ne nous y gardent discrètement attachés... La composition est standard, les pages tournent autour d'un format gaufrier de trois bandes de trois cases avec des variantes descendant à deux bandes de deux à trois cases. Le cadrage perd pied au moment où Jack perd également la tête, offrant alors de curieuses perspectives, raccord avec les situations elle-mêmes.
La Manufacture des Belles Enveloppes est une histoire triste, dure sur le monde d'aujourd'hui et je regrette un peu que le graphisme, assurément rempli de bonnes idées, pêche néanmoins par fois à me garder dans l'histoire. Mais allez donc voir par vous-même en feuilletant cette BD chez votre libraire.
Zéda perdu dans la manufacture de Cluthers !
La Manufacture des Belles Enveloppes de Chris Oliveros - chronique Epistolaire
David
Inscrivez vous à notre newsletter :

Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


7bd 7128 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte