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Interrogations sur le climat politique

Publié le 30 octobre 2016 par Jean-Emmanuel Ducoin
Chacun aura compris que la tâche historique qui nous incombe reste de reconstruire la gauche, si possible en un temps record, de renverser la table, d’en finir avec l’hégémonie du Parti socialiste...
Interrogations sur le climat politiqueJuppé-Sarkozy, Hollande-Valls, primaires à gogo dont l’une d’elles serait, nous dit-on, jouée d’avance, sans parler de ces controverses sécuritaires nourries par une actualité «police» et «migrants» abondante, et nous voilà mangés par trois interrogations au moins. Primo: à qui profite la course quotidienne aux sondages? Secundo: qui a intérêt à l’hystérisation idéologique du débat public? Tertio: les polémiques concernant le président de la République à la suite de ses confidences au long cours – pour certaines accablantes – faites à deux journalistes sont-elles factices ou tactiques, ce qui, en tous les cas, accable l’action politique? La plupart des commentateurs semblent tellement accaparés par l’écume des politicailleries du moment qu’il y a tout lieu de penser qu’ils en oublient une quatrième question, peut-être la plus fondamentale: et si les Français étaient moins sensibles qu’on ne le croit aux discours dominants et se préoccupaient plus des thèmes économiques et sociaux, du chômage et de leurs conditions de vie de plus en plus précaires, et moins aux battages médiatiques incessants qui ignorent les vraies souffrances du peuple? Ce qui nous apparaît comme une évidence est bel et bien, selon nous, le point de départ à partir duquel doivent se fonder nos réflexions, afin de ne pas se laisser embarquer dans des débats mortifères conditionnés par les promoteurs du pire : l’ultralibéralisme (de droite comme de «gauche») ou le lepénisme, sinon l’un avec l’autre. Chacun aura compris, en effet, que la tâche historique qui nous incombe reste de reconstruire la gauche, si possible en un temps record, de renverser la table, d’en finir avec l’hégémonie du Parti socialiste, bref, de changer le rapport des forces en réactivant l’espoir d’un authentique et radical changement de société qui étoufferait les peurs de nouvelles déceptions et autres trahisons à gauche, si bien incarnées par Hollande et Valls. Le premier ministre ne manque d’ailleurs pas d’air en appelant la gauche à « se rassembler », après en avoir humilié les fondamentaux… La gauche de transformation sociale autour d’un front commun, elle, est capable de porter ce rassemblement. Et plus encore, l’espoir.  [EDITORIAL publié dans l’Humanité du 31 octobre 2016.]

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