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Librement en bas nylon

Par Gentlemanw
Librement en bas nylon

Bas nylon, Bas nylon à couture, Jarretelles et tant d'autres mots qui attirent nos regards, attisent notre passion, simplement habillent vos jambes. Subtil accessoire de finesse pour compléter votre robe, pour se glisser sous vos jupes, sujet sans fin d'articles et de commentaires sur le net, sur les réseaux sociaux, je reçois régulièrement des témoignages de femmes, de tous âges, de tous styles, plus rarement d'hommes.

Non pas d'un porteur de bas nylon, car à chacun sa sensibilité et ses us et coutumes.

Aujourd'hui je ne ferai que retranscrire les propos d'un homme parlant des femmes de sa vie, avec des pointes de nylon sur le parcours de son regard, sur le chemin des belles élégantes.

Une profonde sincérité, des mots mal assurés, mais des images clairement exprimées, cet homme avait quinze ans en 1960, juste adolescent en plein âge d'or des bas nylon, les décennies 50-60. Il a vu le monde changer, les femmes évoluer au gré des trente glorieuses, au sortir de la 2de guerre mondiale, dans une famille de la classe moyenne profitant du développement économique. Tant pour la diversité des nourritures dans les premiers supermarchés, la variété des tendances de la mode, accessibles plus facilement aux femmes, que dans un déménagement dans une vraie maison, avec une voiture flambant neuve dans le garage, une richesse nouvelle et humble, une vie de bonheurs simples, il a vécu au milieu de tout cela. Et tout jeune, il a croisé les femmes de sa vie, sa mère, ses trois soeurs, ses tantes et ses cousines, bien avant sa première petite amie, sa future femme, et quelques autres. Ce fût non pas un seul long email, mais plusieurs, certains complétant mes questions plus précises sur ses émotions.

Une première fois, très inconsciente, une première rencontre avec les bas nylon, une jeune soeur qui s'emmêlait avec son porte-jarretelle, une aide inopinée de la seule personne disponible lui. Mais ce fût juste un acte pratique, des attaches rebelles, des bas aperçus, une porte qui se referme. Le hasard fût ensuite sur son chemin avec des bas séchants sur un fil dans le petit jardin, un coup de vent trop fort, un geste volontaire pour les attraper, les ramasser et soudain, le premier contact sensoriel avec cette matière nylon. Finesse et douceur, un pied, une forme de mollet, un revers en haut, des lignes sur les bas noirs, sur les bas aux teintes variables de brun. Soudain, il a fait la relation avec leurs jambes, le voile fin sur la peau, les coutures verticales, les talons, les jupes. Plus encore la féminité et la grane variété de couleurs qui suivaient toutes les jambes vivant dans cette maison. Mais aussi chez sa grand-mère, chez ses tantes où il était souvent en vacances, les mêmes fils à linge pour un séchage léger. Il s'est amusé à en caresser le souffle de nylon, à remettre les paires associées par couleur, à lesplier pour faire plaisir, pour se faire plaisir en premier lieu. Le toucher totalement conquis. Mais déjà l'envie de comprendre ce mystère. L'adolescence,sson corps, le corps des autres. Des libertés différentes de nos générations actuelles, mais aussi des baisers légers ici et là, échangés à la va-vite ou après une sortie pour danser en revenant sur son scooter. Sa première fois, non n'allez pas trop vite ! la première fois où sa main s'est posé sur une cuisse, remontant sagement sous la jupe corolle, jusqu'au revers. La chaleur de la chair, de la peau, le pouls qui s'excite, l'absolue douceur sous les doigts, le cocktail parfait de la volupté.

Il y a eu d'autres découvertes, d'autres dessous caressés, d'autres corps, surtout d'autres rêves, des revues achetées sous le manteau, des photos et des pin-up. Du bonheur avec diverses approches, mais aussi son regard amoureux sur les jambes environnantes, celles de ses études, de ses amies, de belles inconnues dont le souvenir est encore marquant. Malgré des décennies, un revers sombre, une jupe plus courte dans la fin des années 60, le début des années 70, des jarretelles, du nylon charmeur. Mais aussi la folle génération des minijupes et l'incontournable collant. Plus de jambes dans son paysage, moins d'imaginaire sensuel au final.

Mais heureusement, il y a toujours des irréductibles, gaulois ou plutôt gauloises à porte-jarretelles, celles qui préférait le confort et le pratique des bas. A l'époque il n'avait pas compris cet argument, avec le temps, les saisons, les amours, il a mieux assimilé cette liberté. De mode, de vie, de femmes, il l'aimé tout particulièrement cette Françoise, cette étudiante aux idées franches, au discours libéré, prête à la révolution pour être l'égal de l'homme pour son travail, mais avec ses bas à couture. Partie dans le Nord, il ne la suivra pas, et plus tard, ses propres études finies, il épousera une belle élégante, très féminine, en collants souvent pour s'habiller court, mais convertie aux bas nylon sous les préceptes glamour de Chantal Thomass dans les années 80 puis 90. A deux, ils se feront le plaisir commun d'acheter de la lingerie, avec des essayages complices, avec des folies comme ce premier corset sur-mesure, si peu tendance avant de le redevenir dans la mode. Guêpières, serre-tailles, porte-jarretelles et bas, toujours plus de bonheur dans la finesse, dans les multiples versions vintage et plus actuelles, avec toujours ces palpitations particulières pour lui en offrant un cadeau à sa femme, en observant son regard, son sourire, et en apercevant quelques heures plus tard les dentelles, le voile au-dessus de fins talons. Une vision, une passion partagée, une approche toujours glamour de la mode, avec d'autres vêtements, avec d'autres détails comme des gants, des jolis sacs à main, des chapeaux parfois. Un regard toujours amoureux sur elle, même quand la maladie l'a affaiblie, quand elle a douté de sa féminité, perdu un peu d'elle, mais aussi un levier de reconquête à deux de cette dualité des corps, de leurs contacts charnels d'abord visuels, puis phtographiques, puis tactiles, puis fusionnels. Oui la lingerie, la sensualité, la féminité, la volupté, tous les ingrédients ont servi leurs bonheurs, leurs hauts et leurs bas, mais il se souvient ému de cette étape de doutes, et de cette vérité dans ses propos d'aidant, de mari toujours séduit, dans le réconfort sur la vérité de ce qu'elle ne voyait plus d'elle. Ses jambes sont devenues encore plus un atout de séduction, montrées, assumées, conquérantes.

Cet homme a toujours aimé les jambes, parfois il a touché d'autres paires, il me l'a avoué à demis-mots, mais il a été ému, il l'est toujours, en la voyant se déplacer avec son allure, sa silhouette en nuisette de soie, ses bas et ses jarretelles dessous, en transparence, enfilant une nouvelle petite robe noire, celle de grand-mère élégante. Aujourd'hui il voyage dans le temps, reprenant les pièces du puzzle d'un accessoire anodin de mode, devenu une clef de son bonheur commun. Un peu fétichiste dit-il, emporté par les bas nylon caressés hier encore, les observant devant lui montant les marches pour aller au théâtre, conquis par ce mystère renouvelé, toujours aussi subtil.

Une liberté d'être jolie, une liberté de montrer ses jambes toujours resplendissantes, gainées d'un voile de volupté, une liberté personnelle si forte dans un monde où ils trouvent que certains regards avillisent les femmes. Elle assume son choix, amuse certaines amies qui le savent, mais collants ou bas, c'est juste un détail caché. Tous deux rient encore quand certains jeunes couples commentent ce raffinement sur leur chemin.

HIer, aujourd'hui et demain, elle sera en bas nylon, lui saura toujours discrètement la complimenter, l'aimer.

Nylonement

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