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Débat : Littérature et politique en Argentine

Publié le 17 novembre 2016 par Slal
Paris, Palais de l'Unesco du 8 au 10 juin 2006
Débat : Littérature et politique en marge des 30 ans du coup d'État en Argentine.

avec Milagros Ezquerro (médiatrice, Paris IV), Esteban Buch (EHESS), José García-Romeu (Université du Sud) et Guillermo Schavelzon (éditeur à l'époque). Traduction : Caroline Dourge-Bellut.

À lire sur le site du salon : Notas sobre la Marcha peronista, por Esteban Buch ; César Aira ; Laura Alcoba ; Eugenia Almeida ; Ricardo Piglia.
José García-Romeu est né en 1966 à Buenos-Aires. Maître de Conférences à l'Université du Sud (Toulon-Var), il poursuit un travail de recherche sur la littérature argentine contemporaine. Curieux également de sujets moins attendus, il a écrit plusieurs articles sur la littérature équato-guinéenne d'expression espagnole.

Dictature et littérature en argentine 1976-1983
La dictature militaire qui sévit en Argentine de 1976 à 1983 imposa aux intellectuels et aux écrivains ayant renoncé à l'exil des conditions hostiles à leur liberté d'expression.
Cette étude s'efforce de décrire d'abord la réalité sociopolitique que de ces années, déterminée essentiellement par l'idéologie et le discours de la dictature - issu d'un fond nationaliste déjà ancien - ainsi que par des pratiques brutales de répression (terreur, disparition, censure).
Elle se propose ensuite d'analyser les injonctions que le discours autoritaire adresse à la littérature de même que la façon dont cette dernière lutte, tout en produisant ses propres lois d'exclusion, pour préserver son autonomie menacée.
L'étude finale qui porte sur Respiration artificielle de Ricardo Piglia (1980), l'un des romans les plus marquants de la fin du XXe siècle argentine, tente de démontrer comment ce récit élabore une stratégie originale en s'abritant de la censure au moyen de la métaphore. La parole fragmentée des personnages, associée à des réflexions littératures critiques, offre une interprétation de l'histoire politique et culturelle, argentine et occidentale, aux antipodes de celle offerte par le discours officiel.
Esteban Buch est l'auteur, entre autres, de La Neuvième de Beethoven. Une histoire politique (Gallimard, Bibliothèque des histoires, 1999), ainsi que de Histoire d'un secret. À propos de La Suite lyrique d'Alban Berg (Actes Sud, 1994). Il enseigne à l'École des hautes études en sciences sociales.

Le « cas Schönberg » : avec cette expression, la critique musicale viennoise désigne, dès 1907, les controverses que déchaînent la figure et la musique du compositeur. Entre mars 1902, date de la création de son sextuor La Nuit transfigurée, et le concert du 31 mars 1913, où les oeuvres de ses élèves Berg et Webern déclenchèrent une quasi-émeute, la valeur de la « nouvelle direction musicale », selon les termes du rapport de police, n'a cessé de diviser le public de sa ville natale.
Les adversaires de Schönberg n'ont pas oublié Le Cas Wagner de Nietzsche, qui avait associé esthétique musicale et critique de la culture. Les métaphores politiques de leurs diatribes traduisent les inquiétudes du moment sur le cours du monde, mais s'y manifeste aussi la profonde perplexité que fait naître cette musique littéralement inouïe, s'affranchissant peu à peu de la tonalité jusqu'à devenir, vers 1909, purement atonale. La critique voit en Schönberg, bien avant ses amis qui préfèrent le décrire comme un héritier de la tradition, ce qui fera de lui la principale figure musicale du XXe siècle : un révolutionnaire.
Comment l'idée qu'il représente l'avant-garde musicale par excellence s'est forgée pour passer dans le sens commun, c'est ce qu'établit Esteban Buch en se fondant sur une analyse attentive de l'abondante presse de l'époque, en partie oubliée. Elle lui permet de poser un nouveau regard sur les avant-gardes historiques du XXe siècle.


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