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L’abattage rituel de Gorge Mastromas, par Le Théâtre de l’Argument

Publié le 24 novembre 2016 par Onarretetout

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Au tout début, quand le public entre, les comédiens sont alignés au bord de la scène, devant le premier rang des spectateurs. Six acteurs et actrices et un musicien. Un plateau (qui tournera) et des chaises de part et d’autre. La compagnie, donc, est devant ce décor et raconte, à plusieurs voix, la conception, la naissance et les premières années de Gorge Mastromas. Rien d’original jusqu’à cette question à l’heure du premier choix qui se présente à lui : « Bonté ou lâcheté ? » 

Et puis, arrive le moment de l’entrée dans le monde des affaires et de la première trahison, le mensonge comme moyen d’agir, d’acquérir de l’argent et du pouvoir. Et même de l’amour. Mensonge suprême, jusqu’à se réinventer une vie. La réalité va-t-elle le rattraper ? Rien n’est moins sûr. Il est très riche, il n’a pas besoin de serrer la main de ses pairs (s’il en a), il les reconnaît tout de suite. Et les autres, les moins riches, il n’en a cure. Les comédiens nous entraînent dans le tourbillon d’un récit qui s’incarne peu à peu jusqu’à ce que le personnage de Gorge Mastromas, qui n’est qu’un élément de la parole au début, prenne l’aspect d’un des comédiens, quand l’abjection est à son comble, quand il va plonger dans la solitude, au fond du décor, côté cour. Et les dernières paroles proférées par celui qui le quitte seront dites hors plateau, à côté des spectateurs. Après ça, c’est à nous de jouer !

Avec : Serge Biavan, Maxime Coggio, Christophe Danvin, Adèle Haenel, Paul Moulin, Gilles Nicolas, Aurélie Vérillon 

Texte: Dennis Kelly; traduction: Gérard Watkins; mise en scène: Maïa Sandoz

Photo : Danica Bijeljac

J'ai vu ce spectacle au Théâtre-Studio d'Alfortville (94)


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