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Opinion: Les Emplois de solidarité, un échec presque total!

Par Haykel

© pixarno - Fotolia.com.jpgQui dit Emploi de solidarité, dit précarité. Avec un salaire mensuel à partir de 2900.- net on ne peut aller loin. Au contraire, on accumule les dettes sans pour autant entrevoir le bout du tunnel. Pas d’avenir pour ce genre d’employés « au rabais » qui font le même travail que d’autres employés payés des fois le double. Ils sont des centaines à Genève à galérer, leur nombre avoisine les 800 et travaillent dans des associations ou institutions privées à but non lucratif qui font de leur mieux pour contenir les frustrations générées par ce statut. Pas de plan de carrière et pour certains qui sont animés par une ambition de gravir les échelons c’est l’enterrement. D’ailleurs ce n’est pas le but des EDS d’offrir un plan de carrière.

Le département de l'emploi, des affaires sociales et de la santé dont dépend les EDS bouge mais il a les mains liées. Le conseiller d’État Mauro Poggia a mis la pression sur les employeurs afin que ces derniers instaurent des programmes de formations pour permettre aux employés en EDS de se former, de changer d'orientation professionnelle et enfin de retrouver un emploi sur le marché ordinaire. Facile sur le papier! Une partie des personnes en Emploi de solidarité peut physiquement et

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intellectuellement s’investir dans des formations, alors que l’autre catégorie est rattrapée par l’âge. Comme on le sait à Genève comme ailleurs, les quinquagénaires ont peu de chance d’intégrer le marché ordinaire de l’emploi même s’ils sont qualifiés. Combien sont-ils dans ce cas? Un bon nombre.  Ils sont condamnés à rester dans ce système et attendre l’âge de 60 ans pour avoir une gratification de 250.- chf par mois! D’ici là déjà fragilisés ils augmentent les statistiques de l’absentéisme à coup de dépression, de maladie et d’accident! Les Emplois de solidarité ont montré leur limite et à défaut de sauver ce système complètement miné par la politique il faut avoir le courage de le supprimer car on est entrain de pérenniser la précarité.
On peut se poser des questions au sujet du maintien de ce magnifique marché parallèle de l’emploi qui offre de la main d’œuvre bon marché à des employeurs qui font de l’utilité publique leur fond de commerce. Je cite  un article publié par la Tribune de Genève le 5 janvier 2016. « Sous
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l’injonction du Secrétariat fédéral à l’économie (SECO) et à la demande du Conseil d’Etat, le Grand Conseil a retiré à l’Etat, le 18 septembre, la responsabilité de fixer lui-même le niveau des
salaires des EDS. Afin que Berne considère que ce sont de «vrais emplois» (ce qui donne droit potentiellement aux indemnités de chômage), c’est donc aux employeurs de s’y atteler. ». A ce jour, aucune augmentation de salaire de qui que ce soit n’a été enregistrée.
Les dirigeants des entreprises qui emploient les EDS sont réduits par manque de moyens à proposer à leurs employés de recourir à une carte de réduction chez Caritas pour s’approvisionner en denrées alimentaires à moindre coût. Précaire tu es, précaire tu resteras.  

A ceux qui pensent q
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ue c’est un système provisoire qui permet aux personnes fragilisées une insertion socio-professionnelle pour un retour sur le marché principal de l'emploi c’est faux. Rares ceux qui retrouvent un emploi dans le circuit ordinaire, ils représentent en moyenne moins de 15%. Le salaire minimum de 2900.- net est attribué aux employés sans qualifications. Mais la qualification ne tient compte que d’un seul critère, la possession d’un CFC ou équivalent. L’équivalent veut dire entamer de longues démarches d’équivalences couteuses ou avoir un « CFC d’équivalence européenne de préférence d’un pays où on connait le système éducatif ». L’expérience passe à la trappe! Vous avez beau travailler pendant une vingtaine d’années dans le privé par exemple avec un poste de cadre mais une fois tomber au chômage puis accepter un
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travail en EDS tout le parcours professionnel est effacé d’un seul coup. Et vous voilà avec un salaire minimum de 2900.-. Comment peuvent-ils vivre à Genève avec un tel salaire sans perdre sa dignité ou devenir tricheur?  Certains ont choisi la filière de l’Hospice qui offre à ses bénéficiaires le payement du loyer, de l’assurance maladie et une somme décente pour vivre en contrepartie d’un travail à 50% dans une association ou institution privée à but non lucratif. Ceux qui refusent le confort de cette aide sociale se retrouvent en EDS avec un vrai faux emploi qui demande énormément d’investissement...pour 2900.- net par mois. Est-ce raisonnable? Le sort de ces employés de solidarité n’intéresse personne. La population genevoise va bientôt atteindre les 500.000 habitants, les 800 personnes occupant un emploi de solidarité ne pèsent pas lourds dans la balance!

Et demain est un autre jour!


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