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Steve Kuhn trio princier au Duc des Lombards

Publié le 28 novembre 2016 par Assurbanipal

Le Duc des Lombards

Paris, Ile de France, France

Mardi 7 novembre 2016, 19h30

Steve Kuhn: piano

David Wong: contrebasse

Billy Drummond: batterie

Plus de 5 ans que je n'avais entendu Steve Kuhn en concert et c'était déjà au Duc des Lombards. Ses accompagnateurs ont changé, pas lui.

Il conclut son propos introductif par ces mots qui résument son art: " Relax. Have a good time quietly ". Nous parlons ici de l'ancien pianiste de Kenny Dorham et Art Farmer pour les trompettes, Stan Getz et John Coltrane pour les saxophones ténors, Pete la Roca pour la batterie. Respect.

Un standard. Du genre de ceux que jouait Bill Evans. C'est dans cette lignée là mais plus viril dans l'attaque. Tempo assez rigide. Trio soudé. Le bassiste impulse, le batteur cl;iquète et les doigts courent sur le piano. Ca coule de source. Ca swingue, c'est fluide, bref c'est du bon jazz. Solo de contrebasse léger, sautillant, bien soutenu par le batteur toujours aux baguettes, souple et précis. Une bonne onde se diffuse. Ca repart en trio. C'était " Four " ( Miles Davis).

" Two by two " (Steve Kuhn). Un blues souple et sophistiqué mais avec une rythmique en rang, deux par deux. Ca avance d'un bon pas. Roulements de tambour ponctués par la contrebasse. Ca tourne bien et il y a du feeling. C'est tout bon.

" Adagio " (Steve Kuhn). Assez rapide. Le batteur scintille au baguettes. C'est fluide, gracieux et charpenté. Joli solo de contrebasse tranquille ponctué par les deux autres. Le batteur joue sec, viri. Pourquoi ne pas user des balais sur un Adagio?

Un air plus énergique. Un standard. Ca scintille joyeusement. Solo de contrebasse enfin accompagné aux balais subtilement et souplement. Billy Drummond sait jouer aux balais. C'est rassurant. Au lieu de faire " tic, tac ", il fait " tchic, tchac ". Ca change tout. Il repasse aux baguettes pour quelques breaks. C'était un standard " You stepped out of a dream ".

La ballade de la soirée. " I thought about You ". L'intro ressemble plutôt à " Round about midnight ". Billy Drummond caresse ses tambours aux balais. David Wong fait marcher sa contrebasse lentement et gravement. Steve Kuhn distille les notes. Le trio ronronne à souhait. Quel bon massage cérébral! C'est extra.

" Transe/ ? " Un medley de deux compositions de Steve Kuhn. Batteur aux maillets. Le pianiste lance des vagues de notes. Le trio attaque plus fermement. Steve Kuhn part dans une vague commune avec Billy Drumond aux baguettes. Solo de contrebasse, non accompagné, bien grave et profond. Le silence règne dans la salle. Du boulevard de Sébastopol, derrière les vitres du club, nous parvient la rumeur assourdie des automobiles. De la salle, le son discret de la climatisation. Le son de la contrebasse plane au dessus de cet ensemble. Personne n'applaudit la fin du solo. Le public est concentré. Le trio repart sur une nouvelle onde avec Billy Drummond aux baguettes. Nous surfons dessus. Effectivement, ça monte en transe, en vitesse et en puissance. Cliquetis de cymbales sous les baguettes. Billy Drummond nous joue la danse de la pluie. Solo cérémonial de batterie. Lentement, doucement, sans épate. Billy Drummond est un vrai musicien. Le piano repart, toujours dans un silence recueilli puis le trio nous emporte sur une nouvelle vague. Que d'ondes, que d'ondes! Beau final groupé, paroxystique.

Pas de rappel. Tout est dit.

Voici le podcast du concert grâce à la radio TSF Jazz.


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