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Interview de Johana Gustawsson

Par Livresque Du Noir @LivresqueduNoir
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Je serai Canadienne, je pourrai vous dire que je suis tombée en amour de la plume de Johana Gustawsson . Mais je suis une petite Française pur jus (enfin c’est ce que l’on me dit ) donc je ne peux que vous dire que j’ai rencontré Johana lors du salon Quai du Polar à Lyon cette année. J’ai rencontré une personne si gentille, agréable, avenante que j’avais très envie qu’elle vous touche également. Et puis son livre est l’un de mes gros coups de coeur ! Si vous n’avez pas lu ce roman, surtout ne tardez pas ! Block 46 est un petit bijou .

J’espère que vous êtes bien installé et présentable car on a RDV avec Johana 🙂


Quelle lectrice « jeunesse » étiez-vous ?

J’étais une passionnée des Comtesse de Ségur, des bibliothèques rose et verte, et surtout d’Agatha Christie découverte à 7 ans. Son fameux détective Belge moustachu est mon premier grand amour… littéraire !

Interview de Johana Gustawsson

(je comprends la moustache cela donne une certaine classe !)

Pouvez-vous nous parler du livre qui vous a le plus marqué ?

Les Fleurs du Mal de Baudelaire, chaque poème est une déclaration d’amour au genre. Et Cyrano de Bergerac de Rostand… j’en ai les frissons rien qu’en écrivant son nom !

Interview de Johana Gustawsson

Un baiser, mais à tout prendre, qu’est-ce?

Un serment fait d’un peu plus près, une promesse

Plus précise, un aveu qui se veut confirmer, 

Un point rose qu’on met sur l’i du verbe aimer; 

C’est un secret qui prend la bouche pour oreille, 

Un instant d’infini qui fait un bruit d’abeille, 

Une communion ayant un goût de fleur,

Une façon d’un peu se respirer le coeur,

Et d’un peu se goûter, au bord des lèvres, l’âme!

Comment en êtes-vous arrivée à l’écriture ?

J’ai été journaliste pour la télévision et j’ai quitté ce média car je voulais écrire ; la presse fut la première étape qui me rapprocha de la plume. En 2010, j’ai écrit la biographie de la comédienne Laëtitia Milot, puis nous avons collaboré sur un second opus, un roman noir cette fois, On se retrouvera, paru chez Fayard Noir en 2013. C’est d’ailleurs chez Fayard que j’ai rencontré mon éditrice Lilas Seewald, celle que j’appelle « ma Fée de Plume ». Lorsqu’elle est partie chez Bragelonne pour y diriger la collection thrillers et qu’elle m’a proposé de devenir la première auteure francophone qu’ils éditeraient dans la collection, , j’ai évidemment dit OUI!

Dans quelles conditions écrivez-vous ?

J’écris en écoutant de la musique classique ou en silence, et selon une routine militaire : je suis en tête à tête avec mon ordinateur de 9h à 16h et je rajoute quelques heures le soir jusqu’à 23h ou minuit, lorsque je suis en retard sur mon planning d’écriture, comme en ce moment ! Je suis incapable de travailler dans des cafés : j’aime le silence de mon bureau avec mes thés, cafés et grignotages à proximité et à volonté (fromage et pain, mes addictions à moi).

Vous abordez l’histoire des camps de concentration en Allemagne dans votre roman, c’est un pari risqué vu le nom de roman qui traite de ce sujet. Était-ce primordial pour vous que l’action historique se passe là-bas?

Les années de détention de mon grand-père à Buchenwald ont hanté notre histoire familiale ; l’envie d’écrire à ce sujet a toujours été présente, mais elle a ressurgi lorsque mon père est tombé gravement malade, en 2009. Certainement un désir de permanence, d’éternité, alors que je me sentais déracinée. Et nous savons bien que seuls les mots sont éternels… A l’époque j’écrivais Je voulais te dire, le livre d’entretiens avec la comédienne Laëtitia Milot, et je travaillais encore comme journaliste. J’ai donc dû juguler ce désir d’éternité, jusqu’à ce qu’il devienne dormant. Lorsque je suis tombée enceinte de mon fils, ou plutôt lorsque j’ai réalisé que j’allais devenir mère, ce désir s’est matérialisé. J’ai alors cherché comment mêler – avec une honnêteté historique – cette sale page de notre Histoire avec mon genre favori : les romans policiers. Et la gestation de Block 46 a commencé. Vous disiez que c’était un pari risqué. Vous savez quoi ? C’est certainement la naïveté et/ou l’enthousiasme du premier roman, mais je n’y ai pas pensé ! Et heureusement d’ailleurs, sinon la peur m’aurait certainement paralysée ! Je me suis juste jetée à corps et cœur perdus dans la construction de mon histoire en passant énormément de temps à me documenter. Et en y prenant un plaisir fou.

On dit souvent qu’un auteur sème un peu de lui dans ses personnages. Lequel vous ressemble le plus ?

J’ai créé Alexis Castells, une de mes deux héroïnes en pensant à Stéphane Bourgoin qui, très jeune a, lui aussi perdu sa petite amie aux mains d’un tueur en série… Alexis est celle qui me ressemble le plus de par son métier : elle écrit. Mais nous sommes tellement différentes en termes de personnalité et de physique…


Quel est le rôle d’un auteur pour vous ?

Etre auteur c’est créer un univers, y inviter les lecteurs et le partager avec eux, au point que cet univers devienne le leur.

Je vous offre la possibilité de rencontrer l’auteur (encore vivant ou non) de votre choix, lequel choisissez-vous?

Je ne vais pas respecter les règles, car je vais vous en donner deux : Agatha Christie et Sir Arthur Conan Doyle. Un « Afternoon Tea » avec ces deux monstres sacrés du crime…

Interview de Johana GustawssonInterview de Johana Gustawsson

(Pas besoin de les présenter ! Et puis vous devinerez aisément qui est Agathe et Arthur )

Si vous pouviez ôter un défaut à l’humanité

J’ôterai une déviance terrible. Une déviance qui me retourne l’estomac, me rend malade de colère et de tristesse : la pédophilie.

Quel personnage de fiction aimeriez-vous être ?

Clarice Starling en semaine et Khaleesi (Game of Thrones) le weekend !

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Clarice Starling, mais si, souvenez-vous la fameuse stagiaire dans le Silence des Agneaux

Interview de Johana Gustawsson

Donc pour le week-end, on change de couleur de cheveux ! Un très chouette personnage !

La musique ou chanson qui vous donne des frissons? 

Clara Claytone et RJ Ellory and the Whiskey Poets. Ecouter mes amis chanter me donne des frissons… Puis j’aime aussi beaucoup Francis Cabrel, Melody Gardot, Luz Casal, Svante Thuresson et Lisa Ekdahl. Frissons garantis.

Interview de Johana Gustawsson

Avez-vous un projet en cours que vous aimeriez partager avec nous?

Oh oui : je suis en train d’écrire Mör, la prochaine enquête d’Emily Roy et d’Alexis Castells qui sortira chez Bragelonne Thrillers en mars 2017. Cette fois, l’enquête du passé n’aura pas lieu en 1944, mais en 1888, dans le Londres de Jack l’éventreur…

( rhalalalala mais pourquoi j’ai posé cette question !!! Que c’est loin mars !! )

Un grand merci pour vos réponses, je vous laisse le mot de la fin.

Je suis tombée sur citation qui m’a énormément touchée aujourd’hui, je la partage avec vous :

« ma mère était mon premier pays. Le premier endroit où j’ai vécu. »

Nayyirah Waheed


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