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“Faites du bruit pour la culture” Joey Starr. Et qu’en pense Michel Serres ?

Publié le 22 juin 2008 par Lilzeon

Citoyen !

Je m’étais arrêté d’écouter du rap français assez rapidement, vers la première fin des IAM et NTM. Et hier soir, qu’ouïs-je, ingénu, alors que je faisais le babysitteur de luxe dans une ville sans taxi (entre midi et deux…) ? J’entends Joey Starr hurler “faites du bruit pour la culture“.

Alors on connait tous les affaires dans lesquelles il a été impliqué, “toute ma vie, j’ai rêvé d’être une hotesse de l’air…” (ou pas) néanmoins le monsieur a un discours parfois lumineux :

“Vous parlez de collectivité, de citoyen, d’engagement, de militantisme, des mots qui ont un sens…

Joey Starr. On a oublié que ces mots avaient un sens. Ce sont des mots utiles. On a oublié parce qu’on vit dans une société où les jeunes, malheureusement, pensent d’abord à avoir leur I-pod, leurs baskets et leur machin, et un beau jour, ils se réveillent et il faut travailler. Travailler, ce n’est pas juste pour ta gueule mais aussi pour la collectivité. Beaucoup se réfugient dans la victimisation et ça me saoule. Dans les quartiers, dans les coins défavorisés, beaucoup s’en sortent et ne sont pas dans une logique de ghettoïsation ou de victimisation. On est dans un pays où on a la chance de pouvoir faire des choses, où tout n’est pas complètement fermé. Sûr que si on reste groupé, à cracher par terre toute la journée en disant : « C’est la merde, c’est la merde », on n’ira pas bien loin. Il reste pas mal de choses à faire. Il faut se battre, mais je ne connais pas un secteur dans la vie où il ne faut pas se battre.”

A l’heure où on a tendance à parler de Myspace et autres systèmes de distribution que comme de nouveaux business models, il était de bon ton d’entendre cette petite phrase choc au milieu de ce PAF un peu atone. Et que la culture, ça sert d’abord à créer de l’art et du lien social.

Ce qui me donne envie de citer de suite Michel Serres au sujet de la culture :

“J’aimerais d’abord parler de la nature : lorsque j’ai dit « c’est un ensemble donné, ou une intégrale donnée de bifurcations issues du grand récit », j’ai omis de dire que ces bifurcations sont toujours en écart par rapport à un équilibre. C’est-à-dire, la nature étant par définition une naissance, c’est toujours un déséquilibre. Par conséquent, quand on prétend vouloir dit « préserver l’équilibre naturel », on ne s’aperçoit pas qu’on fait un contresens inouï entre le nom et l’adjectif. Nature veut dire toujours déséquilibre, toujours. « Natura », ce qui naît, c’est ce qui est en déséquilibre par rapport à ce qui était et qui ne favorisait pas la naissance. Et par conséquent ce déséquilibre amorce chez nous une culture qui est nécessaire pour s’adapter au dit déséquilibre. Au fond je ne serais pas opposé à avoir de la culture cette définition- là, fidèle précisément parce que chaque fois qu’il y a une nouvelle conception de la nature, hop ! jaillit tout d’un coup une nouvelle culture. Je l’ai dit pour la Renaissance et j’aurais pu le dire pour le au Vème siècle avant Jésus-Christ chez les Grecs : nouveau corps, nouvelle terre, nouvel univers, nouvelle culture aussitôt.

De quoi nous rassurer dans notre modernité liquide…Et d’en appeler à être vigilant ET proactif !


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