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GROSSESSE: A mère fumeuse, risque d'enfant toxico ? – Translational Psychiatry

Publié le 09 décembre 2016 par Santelog @santelog

GROSSESSE: A mère fumeuse, risque d'enfant toxico ? – Translational PsychiatryAnomalies congénitales dont fentes labiales et palatines ou autres absences ou déformations physiques u forte réduction de capacité aérobie… Faut-il rappeler que le tabagisme durant la grossesse est associé à de multiples risques, parfois sévères pour l’enfant à naître ?Cette étude anglo-saxonne nous en révèle un nouveau, dans la revue Translational Psychiatry : une plus grande propension chez l’enfant, plus tard dans la vie, à consommer des substances illicites. En particulier, les enfants de mères fumeuses durant leur grossesse apparaissent ici comme plus susceptibles de consommer du cannabis…

Les chercheurs du King’s College London, de l’Exeter University, de l’University College London, de l’Université de Bristol et de la Georgia State University suggèrent précisément que le tabagisme pendant la grossesse pourrait affecter les gènes de l’enfant de telle manière que son risque de toxicomanie plus tard dans la vie, s’en trouverait accru.

Il s’agit, on l’aura compris, d’un impact épigénétique du tabagisme chez la mère, qui va donc affecter l’expression et non la structure de certains gènes. Ainsi, certaines variations épigénétiques à la naissance sont de nature à prédire le risque d’un enfant à consommer de l’alcool, du cannabis et du tabac à l’adolescence. Et certaines de ces variations épigénétiques semblent causées par le tabagisme maternel pendant la grossesse.

L’étude a suivi 244 enfants, de la naissance et jusqu’au début de l’âge adulte identifie et propose ainsi une voie épigénétique possible : les données génétiques ont été recueillies à différents moments de la période de suivi, les données d’usage (alcool, drogues, cigarettes) relevées aux âges de 14, 16 et 18 ans. Les chercheurs ont également pris en compte certains facteurs de confusion, dont ceux ayant pu affecter la mère avant la naissance, dont les problèmes de santé mentale, les événements stressants, ainsi que le tabagisme. Enfin, les chercheurs ont tenté d’identifier des corrélations entre l’activité de l’ADN et ces caractéristiques d’usage de substances. L’analyse montre que :

  • la variation épigénétique de certains réseaux de gènes, constatée par une analyse du sang du bébé à la naissance s’avère liée à une plus grande probabilité de consommer  » du tabac « , du cannabis ou de l’alcool à l’adolescence.

  • Cependant, ces variations épigénétiques ne sont plus détectables dans le sang prélevé chez les enfants à l’âge de 7 ans.

  • Les enfants dont l’ADN à la naissance porte cette variation épigénétique sont également plus susceptibles de commencer à utiliser des substances à un âge précoce.

  • Parmi les gènes porteurs de ces variations épigénétiques spécifiques, sont identifiés des gènes importants pour la croissance nerveuse, la signalisation et le développement, en particulier dans les parties du cerveau liées à l’addiction et à la toxicomanie.

  • Le lien le plus fort identifié est constaté entre ces variations épigénétiques (méthylation) et le tabagisme pendant la grossesse.

    En conclusion, le tabagisme durant la grossesse semble entraîner des variations épigénétiques chez l’enfant à naître corrélées à un risque de consommation plus élevée de tabac, de cannabis et d’alcool à l’adolescence…Un risque qui vient s’ajouter au large éventail d’effets nocifs du tabagisme maternel sur la santé du bébé à naître, dont ceux de fausse couche et de mortinaissance.

    Source: Translational Psychiatry December 6 2016 doi:10.1038/tp.2016.247 DNA methylation and substance-use risk: a prospective, genome-wide study spanning gestation to adolescence

    GROSSESSE: A mère fumeuse, risque d'enfant toxico ? – Translational Psychiatry
    Lire aussi: GROSSESSE et TABAGISME: Maman fume, bébé grimace


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