Magazine Culture

ANGLE MORT : Le nouveau Nabil Ben Yadir

Publié le 09 décembre 2016 par Misteremma @misteremma

Personnellement, je considère Nabi Ben Yadir comme l'un des plus grands réalisateurs belges actuel, et certainement bien plus que d'autres qui squattent les podiums de prix m'as-tu-vu à l'international.

C'est dire l'attente (peut-être trop grande) que j'avais en allant voir son troisième long métrage intitulé Dode Hoek / Angle Mort. Il est important de garder les deux noms (celui en néerlandais et celui en français) car ce film est bilingue, il est totalement belge dans son approche (de la complexité de la Belgique). L'intrigue se passe à Anvers, à Charleroi et à Bruxelles.

Anvers était évidemment incontournable puisque c'est le lieu du commissariat. Charleroi n'était pas simple parce qu'on tournait dans des lieux qui n'avaient pas l'habitude de recevoir des tournages. On a tourné à Marchienne-au-Pont et à Gosselies, dans des endroits où les seuls caméras qui y venaient étaient celles des JT des faits divers.

L'intrigue, justement, venons-en : C'est l'histoire de Jan Verbeck, un commissaire anversois qui a nettoyé la ville et qui quitte son boulot de flic pour s'engager en politique dans un parti aux affiches jaune et au lettrage noir. Pour sa dernière soirée, ses collègues ont en plan d'enfer : attraper son ennemi juré, Ozgür. Mais voilà il s'agit d'un piège...

Je suis sorti du film extrêmement perplexe et 24h plus tard, je ne sais toujours pas quoi en penser. Alors d'abord, je parlerais du casting : Jan Decleir, Ruth Becquart et David Murgia qui sont parfaits. L'interprétation de Peter van den Begin (Jan Verbeeck) est magistrale. Soufiane Chilah (Dries) est une véritable révélation. Mais j'ai un problème avec l'approche politique du film. Dois-je aimer Jan Verbeeck ou non ? ... et c'est justement le propos de Nabil : rendre un type imbuvable sympathique.

J'avais envie de faire un film sur un personnage horrible et dur, quelqu'un que je serais le dernier à vouloir rencontrer et me demander ensuite comment je pourrais m'attacher à lui. Comment avoir envie de suivre un personnage qui tient des propos auxquels je ne m'associe pas ? Mon héros allait être le méchant et forcément, les gens en face de lui devenaient les gentils. Le fait de tout inverser était intéressant. Je pense que Disney l'a compris à un moment donné : ils ne font plus un film sur la Belle au bois dormant mais sur la sorcière Maléfique interprétée par Angelina Jolie. Les héros ne sont plus des personnages parfaits, beaux et intègres. Et ces méchants sont intéressants car nuancés.

Mais il y a aussi et surtout le scénario qui part en vrille complète. Le réalisateur nous donne des situations peu crédibles ou pas réalistes : Jan Verbeeck est victime d'un accident mais la voiture qui le percute n'existe pas. Une maison explose et l'appartement où se trouve Jan Verbeeck - deux blocs plus loin - saute aussi alors que le reste du quartier reste entier. Dries, le fidèle adjoint de Verbeeck, débarque dans un meeting politique d'un parti d'extrême droite sans être inquiété alors qu'il est couvert de sang. Etc.

Et nous voici, 24h après la vision presse. Je vous écris et je vous le redis je reste perplexe. Le film est une réussite mais...

Plus d'infos :
Sortie cinéma : 25 janvier 2017
Les propos du réalisateur transcrits dans cet article proviennent du dossier de presse.
Interview de Nabil Ben Yadir dans le cadre de son film Les Barons
Interview de Nabil Ben Yadir dans le cadre de son film La Marche


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Misteremma 42529 partages Voir son profil
Voir son blog