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Sarkozy: « vous êtes un petit calomniateur »

Publié le 02 mai 2012 par Stephane Zibi

François Hollande, qui a commencé le débat, a indiqué vouloir être le président de la justice, du redressement et du rassemblement. Immédiatement, Nicolas Sarkozy a attaqué son adversaire, l’accusant d’avoir des formules creuses et des propos classiques.

« Je ne distingue pas le vrai travail du faux;,  les syndicalistes qui ne plaisent pas des autres syndicalistes », a rétorqué M. Hollande, à propos du rassemblement. M. Sarkozy s’est défendu expliquant qu’il n’y avait pas eu de violence sous son quinquennat. « Il n’y a pas eu de division, il n’y a pas eu d’émeute, il n’y a pas eu de violence ».

« S’il n’y a pas eu de violence, le mérite en revient à la société français », a estimé M. Hollande, renvoyant M. Sarkozy a son bilan. M. Sarkozy a accusé M. Hollande de dépenser de l’argent pour soutenir des emplois existants et invoqué Martine Aubry qui avait effectivement critiqué les emplois aidés dans la primaire socialiste.

M. Sarkozy a donc proposé d’alléger le coût du travail et vanté la TVA sociale, la suppression de la taxe professionnelle.

Sarkozy a alors cité Axel Kahn, en écorchant son nom, candidat pour le PS à Paris, l’accusant d’avoir comparé le meeting du 1er mai à celui de Nuremberg et reproché à M. Hollande de ne pas l’avoir condamné. Puis Sarkozy a inventé qu’il avait été comparé à Laval et Franco. « Ce n’est pas vrai », a répondu Hollande. M.Sarkozy a alors repris la comparaison de Mme Aubry avec Bernard Madoff, escroc financier.

« M. Sarkozy, vous aurez du mal a passer pour une victime », a rétorqué M. Hollande.

L’on est passé à l’emploi, après ce début de débat très crispé. M. Hollande a renvoyé M. Sarkozy a sa promesse d’avoir un chômage à 5% en fin de quinquennat et accusé la France d’avoir un chômage en plus forte hausse qu’en Allemagne. Le candidat socialiste a alors vanté son contrat générationnel, qui exonére de charge sociales un jeune embauché pour un plus âgé gardé.

« Vos chiffres sont faux », a attaqué Sarkozy sur le chiffre du chômage citant les chiffres du BIT et énumérant des hausses du chômage plus forte ailleurs. « Avec l’Allemagne, votre comparaison est impitoyable », a accusé M. Hollande, rappelant que la droite était au pouvoir depuis 10 ans: « ce n’est pas la faute à Lionel Jospin, il y a dix ans ».

Il a aussi accusé M. Sarkozy d’avoir laissé les chômeurs sans formation.

« L’Allemagne a fait le contraire que la politique que vous proposez aux Français », a dit M. Hollande citant TVA sociale, accords compétitivité emploi.

« Vous n’êtes pas là pour donner les leçons, vous n’êtes pas là pour donnez les lecons », s’est agacé M. Hollande, auquel M. Sarkozy avait demandé de donner le déficit commercial hors énergie. Après avoir expliqué que le déficit commercial s’expliquait par l’énergie, M. Sarkozy en a profité pour attaquer le démantèlement prévu de la filière nucléaire. Il a ensuite reproché à M. Hollande d’avoir acheté des Ipad aux enfants de Corrèze tous fabriqués en Chine.

« Ce n’est jamais de votre faute » a accusé M. Hollande, estimant que la TVA sociale allait préléver le pouvoir d’achat. « Votre déficit du commerce extérieur est structurel », accusé M. Hollande vantant l’innovation, l’investissement et pas seulement la baisse du coût du travail. Il a fustigé la fin de la durée légale du travail imputée à M. Sarkozy.

M. Sarkozy est donc revenu sur le débat des primaires, et a appelé à son secours Emmanuel Valls, porte-parole de François Hollande, qui avait alors vanté la TVA antidélocalisation.

Nicolas SArkozy a vanté les accords compétitivité emploi.

« Vous êtes de la cour des comptes, vous êtes fâché avec les chiffres », a reproché M. Sarkozy qui a noté que M. Hollande n’avait pas voté contre le grand emprunt. « Vous vaez voté non à tout, vous avez été contre tout ».

« Je n’ai pas parlé d’impôt et de cotisation », a rétorqué M. Hollande à une salve de M. Sarkozy. « Quoi qu’il arrive, vous êtes content ».

« C’est un mensongne! », dit M. Sarkozy

« Lequel? » demande Hollande

« Que je suis content de moi », rétorque Sarkozy.

« C’est terrible d’avoir dans votre esprit le mot mensonge », a analysé M. Hollande, estimant que ses prévisions économiques étaient meilleures que celles du président, revues à la baisse. Il a estimé que la TVA, dont la hausse était prévue en octobre, péserait sur le chômage.

M. Hollande a inventé qu’à l’avenir le smic serait indexé sur la croissance, ce qui est déjà le cas. Il confirmé que le prix de l’essence serait bloqué trois mois et que la TIPP flottante serait réintroduite et confirmé la hausse de l’allocation de rentrée scolaire.

M. Sarkozy a de nouveau attaqué les syndicats, disant qu’en Allemagne, ils n’auraient pas appelé à voter pour un candidat.M. Hollande a répliqué que les syndicats étaient très liés au parti social démocrate.

M. Hollande a expliqué qu’il n’avait qu’un projet. « Il est à votre disposition. Moi je n’ai pas le vôtre », a prétendu M. Hollande. Nicolas Sarkozy a écrit une lettre aux Français.

« Deux centimes de moins sur l’essence, c’est un milliard d’euros de déficit en plus. Est-ce que cela vaut la peine », a demandé M. Sarkozy a propos du blocage de l’essence.

« Le blocage de trois mois, ce n’est pas une solution durable », a reconnu M. Hollande qui a reproché aux disrributeurs de stocker l’essence pour la revendre plus cher. « Ce n’est pas le contribuable qui paiera, c’est le distributeur ».

S’en est suivi un brouhaha sur les centrales nucléaires, sujet qui était censé être abordé plus tard.

Sur la dette, François Hollande a estimé que la dette publique avait doublé depuis 2002. « Voilà le bilan d’une équipe sortante depuis dix ans ». Et il a rappelé que M. Sarkozy avait dès 2007 été à l’Eurogroupe pour repousser le retour à l’équilibre de la dette. M. Hollande a souscrit l’obligation de revenir à l’équilibre en 2007.

Les niches fiscales seront plafonnées à 10 000 euros, l’isf rétabli, a estimé M. Hollande qui a reproché au gouvernement d’avoir augmenté TVA tout en réduisant ISF. . « C’est tout sauf l’équité et l’égalité ».

M. Sarkozy a appelé à son secours la cour des comptes, présidée par le socialiste Didier Migaud. Il a défendu la réforme des retraites. « Vous ne l’avez pas votée. Quel père la vertu vous faites ».

« Vous pensez que vous pouvez tout me dire », s’est agacé M. hollande, après que M. Sarkozy l’a eu accusé de mensonge et de calomnie. M. Sarkozy a dit qu’il ne citerait pas Fabius, lequel avait traité M. Hollande de fraise des bois. Hollande l’a accusé de citer sans cesse les socialistes, après Aubry et Valls.

L’on est reparti sur le bouclier fiscal qui profite aux riches, qui reçoivent, selon M. Hollande un chèque du fisc. « Je ne vais citer des noms, ce sont vos proches », a expliqué M. Hollande, qui a fini par citer Mme Bettencourt.

M. Sarkozy a alors prononcé le nom de  Matthieu Pigasse, banquier associé chez Lazard et actionnaire du Monde.

« Moi, je veux que les très grandes fortunes fassent des chèques au trésor public, c’est la justice fiscale ».

« Moi je protège les enfants de la République, vous vous protégez les plus privilégiés, c’est votre droit », a accusé M. Hollande après avoir évoqué la politique éducative de Nicolas Sarkozy.

« Vous voulez moins de riches, moi je veux mois de pauvres », a déclaré M. Sarkozy. « Il y a plus de pauvre et plus de riches plus riches » a rétorqué M. Hollande. Le chef de l’Etat sortant a voulu rappeler les 4000 euros, seuil de la richesse évoqué avant 2007 par le socialiste. M. Hollande s’en est sorti en rappelant qu’il avait fixé à 1 million d’euros le seuil de taxation à 75%.

Lorsque M. Sarkozy s’est affligé du niveau record des impôts et des prélèvements obligatoires, M. Hollande l’a renvoyé à son bilan.

M. Hollande lui a aussi reproché d’avoir supprimé 12000 postes de policiers; « Et après vous vous étonnez qu’il  y ait de la colère ».

Le débat s’est ensuite engagé sur la réforme de l’école. M. Hollande a reproché à M. Sarkozy de ne payer les professeurs que 25% de plus pour 40% de présence de plus dans l’établissement. Il a indiqué qu’il créerait des postes dans l’éducation nationale et la police.

M. Sarkozy a voulu répondre. « Il faut vraiment qu’on  avance, M. Sarkozy », a osé Mme Ferrari. Le chef de l’Etat a expliqué qu’on ne payait pas pareil des heures de cours et de présence.

Laurence Ferrari a introduit le débat sur la zone euro. M. Hollande a estimé « regrettable »  qu’une agence ait dégradé la note de la France. « Il y a nécesité de nous remettre dans les clous », a concédé M. Hollande avant d’afficher ses propositions pour la croissance: la création des eurobonds -dont Mme Merkel ne veut pas-, la mobilisation de la BEI et des fonds structurels et la création d’une taxe sur les transactions financières. Sur la BCE, M. Hollande a dénoncé une situation où la BCE prêtait sans limite à 1% aux banques qui reprêtent ensuite à 6% aux Etats. « La banque reçoit un crédit à 1% et reprête à 6%. Je refuse », a attaqué M. Sarkozy.

« La France n’a jamais emprunté aussi peu cher qu’aujourd’hui », s’est défendu M. Sarkozy. M. Hollande a renvoyé M. Sarkozy a son double discours sur Zapatero. « Parlez de vous, prlez de votre politique », a exigé M. Hollande.

« Si on veut être indépendant des amrchés financiers, mieux vaut ne pas avoir des montagnes de dettes à rembourser », a expliqué M. Sarkozy. « Monsieur Hollande invente le fil à couper le beurre », a reproché M. Hollande, estimant que M. Sarkozy n’avait pas créé la taxe sur les transactions financières. « Vous avez supprimé l’impôt de bourse et vous l’avez rétabli » a reproché M. Hollande.

M. Sarkozy a défendu le sauvetage de la Grèce, refusé les Eurobonds, qui reviendraient à faire financer par la France et l’Allemagne la dette des autres.

« La BCE, ils ont plutôt bien travaillé avec le traité de Maastricht », a jugé M. Sarkozy. « L’Europe ne s’en est pas sortie »,a estimé M. Hollande, jugeant possible une résurgence de la crise.

« En Europe, on ne fait pas des oukazes », a déclaré M. Sarkozy, qui menace de sortir unilatéralement de Schengen. M. Hollande le lui a rappelé.

M. Hollande a accusé M. Sarkozy de ne rien avoir obtenu de l’Allemagne. M. Sarkozy a cité gouvernement économique, prêts de la BCE. « Pourquoi rabaisser la France? », lui a demandé M. Sarkozy, qui a invoqué sa qualité de président de la République.

Acculé sur Silvio Berlusconi, M. Sarkozy a dit que celui ci n’appartenait pas au même parti que lui, ce qui est faux: UMP et Forza Italia sont membres du PPE.

22h37. Le débat passe à l’immigration.

Hollande prend M. Sarkozy a contrepied et attaque M. sarkozy sur la hausse de l’immigration légale, passée à 200 000 par an. Il lui a reproché son échec sur l’immigration choisie puis sa volonté de diviser par deux l’immigration légale. M. Hollande ne veut pas d’immigration de travail mais est favorable à l’immigration des étudiants. Sur les conjoints de Français, « nous ne pouvons pas contester à un Français de faire venir son conjoint ».

M. Sarkozy a contesté les chiffres et en appelle aux observateurs, qu’il fustige depuis des mois. Mais au lieu de parler de l’immigration légale, il est abordé d’abord l’immigration illégale et son souhait de confier leur sort au juge administratif. M. Hollande le lui a fait remarquer. « La question du juge n’a rien à voir avec l’immigration légale », a noté M. Hollande.

M. Sarkozy a dénoncé l’ambiguîté sur les centres de rétention, dont il voulait que leur passage par centre de rétention soit l’exception. « Vous louvoyez, M. Hollande », accusé M. Sarkozy.

Sur le droit de vote des étrangers, M. Hollande a rappelé M. Sarkozy à ses anciennes prises de position. M. Hollande soumettra cette proposition à la majorité des trois cinquièmes, ce qui implique le soutient au Parlement d’une partie de la droite. Sinon, c’est le peuple qui tranchera.

M. Sarkozy a enchaîné sur la montée du communautarisme. « Pourquoi laissez vous entendre que les étrangers non européens sont musulmans? », a demandé M. Sarkozy, qui s’est trouvé embarrassé. Il a enchaîné et expliqué que l’immigration était africaine et musulmane. « La France traite mieux les musulmans en France que les chrétiens en orient », a dit M. Sarkozy, accusant Hollande de ne pas avoir voté la loi sur la Burqa et le PS d’avoir pris la poudre d’escampette. M. Hollande a demandé si les citoyens français musulmans faisaient une pression communautaire.

Sur les piscines, M. Hollande a indiqué qu’il s’agissait pour les femmes en surpoids. »Il n’y a pas d’hommes en surpoids », a demandé M. Sarkozy, qui a accusé M. Hollande de ne pas avoir voté la loi sur la burqa. Ce dernier a précisé qu’il avait voté la résolution sur la Burqa et attaqué M. Sarkozy qui ne voulait pas de la loi sur le voile de 2003 sous Jacques Chirac.

Sur le nucléaire, M. Hollande a précisé: « une seule centrale fermera. Fessenheim. C’est la plus vieille centrale de France ». Il a ajouté qu’elle était en zone sismique. M. Hollande a mis en avant le choix entre investir pour prolonger les centrales et investir dans les énergies renouvelables. M. Sarkozy lui a reproché d’avoir vendu les ouvriers de Fessenheim. « Citez moi une autre centrale en zone sismique? », a demandé M. Hollande, qui a vanté le saut technologique de l’EPR.

Petite transition sur le rôle d’un président de la République. M. Sarkozy cite Mitterrand et Jospin: on a tout essayé, sur le chômage; l’Etat ne peut pas tout, sur Vilvorde.

Hollande ne veut pas « etre président de tout et responsable de rien ». Il a dit qu’il ne collecterait pas des fonds pour son parti, il ne traitera pas son premier ministre de collaborateur. Il ne nommera pas les chefs de télévision. Il réformera son statut pénal

Sarkozy a rétorqué sur la présidence normale. « Votre normalité n’est pas à la hauteur des enjeux ».

« Dites la vérité », a demandé M. Hollande accusant M. Sarkozy d’avoir récolté des fonds à l’hôtel Bristol. M. Sarkozy a été photographié à la sortie de cet hôtel.

« Vous avez eu une présidence partisane, partiale et vous en payez aujourd’hui les comptes », a dit M. Hollande.

M. Sarkozy s’est défendu en invoquant ses nomination, avec les nomination à la SNCF, la cour des comptes, au conseil constitutionnel.

Puis est venu le débat sur DSK

Nicolas Sarkozy: « Je n’ai pas de leçon à recevoir d’un parti qui s’est rangé avec enthousiasme derrière Dominique Strauss-Kahn? »

François Hollande: « C’est vous qui l’avez nommé au FMI »

M. Hollande explique qu’il n avait aucune information sur sa vie privée

« Ponce Pilate », rétorque M. Sarkozy.

Puis, comme il se faisait tard, on a abordé l’international, dont l’Afghanistan.

Maintenant, la conclusion.

3 minutes pour François Hollande:

« Ce débat a été utile », commence Hollande, sur de son fait. Il a cité les engagements de 2007 de Sarkozy sur le pouvoir d’achat, la sécurité, etc; « Je veux changer », a déclaré M. Sarkozy. « Est ce que les Français veulent continuer une politique qui n’a pas marché et ouvrir d’autres risques, ou changer: faire du redressement de notre pays la grand cause ».

« Que les Français n’aient pas peur », a dit M. Hollande. « Les lois seront appliquées, la gestion sera saine. Je ne veux pas porter la peur, même pas la peur de votre propre reconduction ».

Sarkozy veut parler aux électeurs de Marine Le Pen; « Il n’y a pas de sous-citoyens pour moi ». Mais aussi à ceux de Bayrou qui ont pour priorité les déficits, alors que Hollande refuse la règle d’or.

72 minutes dix sept secondes chacun. C’est fini.

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