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Les Fatals Picards

Publié le 18 décembre 2016 par Lordsofrock @LORDS_OF_ROCK

Les Fatals Picards

Tout y est retranscrit ici, je n'ai rien effacé, et tu vas comprendre pourquoi je suis encore en position foetale. Je me suis sentie comme à un match de ping pong. Mais c'était tellement drôle sur l'instant et cela colle tellement au groupe, qu' enlever ces parties folles, aurait été un sacrilège et aurait rendu l'interview banale. Bon courage à toi qui osera la lire en entier wink

Salut les gars, vous avez l'air en forme ce soir, juste avant le concert de remerciement aux ululeurs ! On va parler un peu de vous et beaucoup de votre nouvel album, Country club. Sur les photos vous faites hyper guindés. Etes-vous devenu mature ? 

Jean-Marc : Mais ça fait longtemps qu'on est mature !

Yves : On est mature depuis le 2e en fait, on est assez précoce.

JM : Oui surtout toi à ce qu'on m'a dit (rires).

Paul : Non, c'est un album parmi d'autre, on progresse, on est content du résultat. Peut-être que le prochain on dira que c'est l'album de la maturité. 

JM : Nous sommes des éternels ado.

Yves : Cet album, particulièrement, on est vraiment content du résultat. 

Quels sont les changements par rapport aux autres albums ? 

Paul : Il y a un espèce de consensus. Sur les albums d'avant, on disait "ça c'est bien, ça c'est pas bien". Et là c'était une création collégiale, tout le monde à écrit et fait la musique. 

Yves : Puis, c'est un album que l'on a créé en pensant à la scène, parce qu'on n'est pas un groupe de studio. Donc il faut qu'on prenne plaisir à chanter les chansons sur scène. 

JM : Et on a testé quelque chose sur cet album, c'est l'enregistrement en live. Avant, on enregistrait guitare, basse, batterie séparément et on empilait les sons comme dans la plupart des albums. Mais là, on jouait tous en même temps.  

Paul : Il y a "Le reich des licornes", "le défibrillateur" ou "pourquoi" qui nécessitaient ce genre de traitement.  

Yves : Cela donne un son plus collectif et plus d'énergie à la chanson. 

Paul : C'est un son qui nous ressemble plus finalement. Au niveau de la démarche de création, de la manière de l'enregistrer, ce qu'on a mis dessus, les interludes, jusqu'aux titres et la jaquette, je trouve que c'est un album qui ressemble à  tout le monde. Même si on avance dans le même projet, on a des sensibilités différentes et ici, les nuances apportées nous correspondent bien. Il y a des trucs, un peu zouk qui te ressemble vachement à toi (montre Yves du doigt), des trucs un peu death metal pour Billy, et il y a des chansons un peu sexuelle et qui parle des animaux parce que Jean-Marc est membre de la SPA. 

Billy (qui cri au scandale) : Vous m'avez quand même refusé ma chanson zoophile, je l'ai un peu mauvaise ! 

Paul : Tu as réussi à la caser sur France Inter ! Promis elle ouvrira ton projet solo. 

On retrouve notre cher Bernard Lavilliers dans. Mais qu'est-ce qu'il vous a fait ? 

JM : On l'aime ! 

Paul : Moi, je crois à la vertu du leitmotiv. On aime bien que chaque album discutent avec l'autre, qu'il y ait des références les uns aux autres. Et puis Bernard Lavilliers, c'est quand même Dieu. Enfin, au dessus de Dieu, il y a Bernard Lavilliers ! Il faut noter aussi que l'auto-citage c'est quand même un truc archi cool. 

Yves : Surtout, il nous fallait une rime en "ier" 

Paul : Et puis la blague fonctionne bien avec le Poutinka. C'est un peu le concept de Bernard Lavilliers.

Billy : C'est une manière aussi de reconnaître que dans le concept de Poutine, il y avait déjà du Bernard Lavilliers.

On ressent une très grande liberté d’écriture et de composition. Il n'y a pas de limite? 

Paul : No censure mais il y a des limites. Tu ne trouveras aucun gros mots, pas de méchanceté,  de vulgarité et les trucs qui nous font pas rire. Après, il y a peut-être des chose qui nous font rire et pas les gens. Même si le sujet est grave ou moins, à partir du moment où cela ne nous fait pas marré, on ne le fait pas. En gros, le fil rouge des albums et sur scène, c'est quand même l'humour. Par exemple, la chanson zoophile de Billy, c'est original, il a le courage d'assumer ce qu'il veut faire, mais d'un autre côté ce n'est pas drôle. 

JM et Billy en chœur : Mais si c'est dôle ! 

Paul : Ta gueule ! 

Billy : En plus, cette chanson il faut imaginer un grand piano à queue blanc au milieu d'un champ. 

JM : Dans piano à queue, il y a queue. 

Billy : Notre liberté, elle tient aussi à notre modèle économique, on est presque indépendant, on fait ce que l'on veut, on a de compte à rendre à personne. Personne ne peut nous obliger de faire les chose ou de ne pas les faire. 

JM : Dans la limite aussi à la prise de risque. 

Billy : C'est nous 4 aussi qui nous limitons. On peut s'autocensurer mais ça reste au sein du collectif. 

Mais du coup je m’inquiète pour vous. Il part en sucette cet album. Des licornes ??? 

JM : Ah, tu ne l'as pas saisi ! 

Paul : Si tu avais internet ou Facebook, à part des trucs de chat, tu as des licornes 

Dans ce cas là, pourquoi pas une chanson sur les chats ? 

Yves : Hello Kitty n'existe plus, c'est les licornes maintenant. 

Billy : En plus, on voulait une chanson percutante à la fin de l'album. On ne voulait pas un début d'album sur les chapeaux de roue et les chansons plus calme à la fin. On voulait qu'à la dernière chanson, tu te dises "Ah ouai il se passe encore un truc". 

Paul : Puis "Le Reich des Licornes" c'est quand même un titre vraiment cool. 

Billy : Puis c'est un truc qu'on aime bien au niveau de la thématique puisque c'est l'injonction au bonheur. On est dans une société où souvent on nous demande d'être heureux, puis c'est hyper orthonormé, tu es heureux parce que tu as fait ci ou ça. 

Paul : Orthonormé (rires)?!! Orthodentiste tiens ! 

Yves : Orthophoniste 

Paul : Orthographe 

JM : Ortholent 

Paul : Ortos, Atos et Aramis ! (Fou rire général) Mais que diable es-tu venue faire dans cette galère (dit-il voyant mon visage décomposé, incapable de reprendre le contrôle de l'interview) ? 

Billy (en essayant de revenir au sérieux) : C'est ça les Fatals Picards! Il y a plus de choses dedans que ce que l'on peut penser. 

JM : Oh, et si on faisait une chanson sur les ortho ? 

Yves : Comme "Le Magnet du Jura" ou "Le Défibrillateur", il y a des trucs des fois, il ne faut pas chercher. 

Justement en parlant du magnet, j'ai dû écouter une bonne dizaine de fois l'album pour comprendre toutes les subtilités ! 

Paul : Non mais tu vis au fin fond de la Lozère dans un bunker ? Tu ne connais pas le principe de la licorne, que tout le monde aime les licornes sur internet et que tout le monde s'envoie des trucs de licornes tous les jours, des émoticônes de licornes, des photos, des tee-shirt de licornes, des pantoufles de licornes, des licornes gonflables, des taies d'oreiller licornes… 

Mais c'est des trucs de princesse ! 

Paul : Non, c'est des trucs de tout le monde ! 

JM : Mais tu habites au moins dans la 15e, toi ! 

Billy (rires) : Tu es à la Motte Piquet Grenelle, ce n'est pas possible ! 

Yves : Nous on aime bien surfer sur ces trucs là. 

JM (avec un ton très sérieux) : Alors moi j'ai appris que les licornes, c'est un truc sexuel. J'ai lu ça l'autre jour, ce serait des femmes qui seraient intéressées par le triolisme. 

Paul : Moi je pensais que les meufs qui disent "Je suis une licorne", elle étaient dominatrices et qu'elles n'hésitaient pas à… voilà… à l'aide d'un objet ceinture, pénètrerait leur amour/mari pour son plus grand plaisir et le sien. 

Yves : En plus, on le dit dans la chanson "si tu n'as pas la queue, tu n'as pas la corne" 

Paul : C'est bon tu comprend mieux les choses ? 

Oui, merci pour cette explication, je ne soupçonnais pas ce genre de rapprochement.

Paul : Oh, tu n'as pas de ceinture ? 

Yves : Alors profites-en c'est le quartier (le concert était donné au Divan du Monde, dans le quartier de Pigalle) 

Billy (sur un ton sérieux) : Je te propose un parcours artistique. Tu vas au musée Cluny du moyen âge, tu vas voir la tapisserie "La dame et la licorne" et après tu regardes le bronze de Dali qui s'appelle "La licorne" et tu comprendras mieux de quoi il s'agit. 

JM : Après, tu lis "Tintin et le secret de la licorne". 

Les Fatals Picards

Vous arrivez à concilier vie de famille et vie de scène ? 

Billy : Bah regarde, là je vais chercher ma fille dans 5 minutes, elle va assister au concert. 

JM : On y arrive parce qu'on gère nous même notre tournée. On a décidé de tourner sur l'année et non pas de faire des sessions de 60 jours d'affilée où on ne voit personne. En gros, le week-end on n'est pas là mais en semaine, on est chez nous. Donc on y arrive. 

Yves : C'est un rythme à prendre. 

Paul : C'est un bon équilibre. Je suis content de cocooner et d'être à la maison et je ne culpabilise pas de regarder "Les Feux de l'Amour" et "La Croisière s'Amuse" et enchaîner sur un épisode de "Charmed".  

JM : C'est très licornes ça. 

Yves : Si tu nous voyais la semaine, faire nos ménages, nos lessives, nos courses. 

JM : Pas moi, j'ai ma femme de ménage. 

Paul : Moi je n'ai pas de femme de ménage. 

Yves : Moi non plus, c'est moi ma femme de ménage. 

Paul : Je fais le ménage, les lessives, les courses, je m'occupe des papiers. Mais d'un autre côté je mange ce que je veux le soir. Et t'inquiètes pas que je ne me prive pas de faire des trucs de taré. Parce que chez moi on ne mange pas de cordon bleu. Enfin si on mange mais ça vient du traiteur. 

Et là chacun donne son avis sur le ménage. La discussion tourne même au cours de cuisine. Paul m'explique comment faire un bon cordon bleu maison. 

On vous parle encore de votre prestation aux victoires de la musique ? Cela vous a fait du bien ou du mal ? 

JM : Oui, cela nous a fait du bien. Avant l'eurovision on commençait à fonctionner, à faire des salles de 200, 300, 500 personnes. Et après l'eurovision, on a explosé. Cela nous a permis d'avancer dans notre carrière. 

Même en étant avant-dernier du classement ? 

JM : Oui, cette année là tu es invité chez Ruquier, chez Cauet, donc il y a des gens qui regardent et qui accrochent. 

Jean-Marc, c'est connu, le batteur n'est pas toujours bien reconnu dans un groupe. Tu as sorti ton 1er album, tu avais besoin de t’affirmer plus ?  

JM : Non, en fait il y a un gars qui m'a offert un chanson, je ne savais pas quoi en faire. Je me suis dit que j'allais enregistrer, puis il y a 10 morceaux. Je me suis régalé à le faire. 

Paul : Et puis tu avais cette envie viscérale de chanter. 

Pourquoi mode romantique, lover ? 

JM : Alors ça c'est ma perversion. J'adore la chanson française et j'aime la chanson romantique. 

Paul : La variété guimauve en fait 

Faut-il s'attendre bientôt à d'autres albums ? 

Paul : Non, ça va! Déjà on va digérer celui-là ! 

JM : Mais oui bien-sûr, j'ai envie de continuer. Mais là, je joue mon premier concert solo le 24 Janvier à l'européen et je veux  le présenter pendant pleins d'autres concerts. 

Lequel est le plus fou ?  

Yves : C'est Paupau, sans hésitez ! 

Paul : Tout le monde a sa folie. Moi je suis plus extraverti, c'est tout. Mais je suis un fou gérable. 

JM : A la différence de pleins de groupes de rock, même si sur scène on est déjanté, dans la vie on n'est pas comme ça. 

Paul : Je te rappelle que la semaine j'ai quand même mon ménage, les courses et la petite ! 

Qui est le plus fatals? Le plus picards ? 

Yves : Oh la question de merde !  

JM : Aucun de nous n'est Picard.

Paul : Le plus picard, c'est Billy qui se trouve à Lille. Et on est tous fatals d'une certaine façon. Physiquement, on est tous plus ou moins fatals, chacun son style et tous les styles se recoupent. En fait, on est un peu comme Bioman, chacun a son petit vaisseau et on s'assemble pour former les Fatals Picards.

Encore merci les gars, pour cette interview mémorable. J'en n'attendais pas moins avec vous !

Les Fatals Picards sont en tournée pour 2017. Toutes les dates et actualités à retrouver sur leur site.



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