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7 Paroles de blogueurs (1)

Publié le 24 mai 2008 par Zoridae
[Désormais tous les dimanches (à peu près) je citerai 7 paroles de blogueurs qui m'ont plu, touchée, emballée, inquiétée, interrogée...]
7 Paroles de blogueurs (1)Balmeyer :

"Mon voisin porte une barbe blanche. C’est Victor Hugo. Ce n’est pas facile, il blogue comme un Dieu. Je l’entends, taper frénétiquement « Waterloo, Waterloo, Waterloo, Morne plaine ! ». Il chantonne, il sifflote, il est content. Moi je regarde mon écran. Rien. Les courbes baissent. Mon taux de très beaux billets s’écroule comme un attaquant italien dans la surface de réparation, c’est dommage, je venais juste d’avoir une prime de série."
Nefisa :
"Il fait si chaud que les vitres gondolent... dehors le monde est tout changé. Ou peut-être que c'est moi..."
Nicolas :
"(...) il y a des volets que je ne comprends pas. C’est tout ce qui tourne autour des différentes tendances au sein du PS. Mon seul but de blogueur (à la limite de l’influence de PMA !) et de citoyen (à la limite de portée de ma voix dans les bistros !) est de faire en sorte que les socialos reprennent les rênes des affaires de l’état pour une société plus juste et une économie qui marche.


Ainsi quand je vois les Mélanchonistes (par exemple) critiquer les Strauskahnien (par exemple) parce qu’ils portent des caleçons à rayure alors que les caleçons à poids sont beaucoup plus jolis, je trouve toujours qu’ils le disent trop violemment et que ça passe pour une insulte, une grave critique."
Dorham :

"Nue comme un ver, précautionneusement étendue sur moi, pour respecter la fragilité de mon corps, nos deux sexes moites et repus en contact l’un avec l’autre, les jambes enlacées, étendues elles aussi, en travers du lit, elle a chuchoté dans mon oreille : « je m’allongerai à coté de toi et j’attendrai que ça passe. Tout passe, même la mort »."

Eric Chevillard :
"Simulant un malaise, je m’effondrai tout d’une pièce dans les herbes hautes de mon jardin. Mes gémissements ne tardèrent pas à attirer la Mort qui toujours rôde aux alentours. Comme elle se penchait sur moi avec concupiscence, je me relevai d’un bond et pris la fuite en zigzaguant ; elle se lança à ma poursuite, enragée, donnant devant elle de grands coups de faux : mon jardin sauvage fut bientôt net comme un gazon anglais ; puis je congédiai sans façons la moissonneuse lorsqu’elle refusa de mettre l’herbe en bottes."

Otir :
"Ce qui m'arrête à chaque fois, finalement, c'est de m'être interrompue.


Je me souviens de ces moments dramatiques et pénibles où, assise petite fille au piano pour dérouler une invention de Bach ou bien une Fantaisie de Mozart, mes doigts butaient sur une difficile combinaison mal intégrée dans leur mémoire. J'étais alors incapable de "sauter" et passer à la suite, et devais plutôt reprendre dès le début avec le risque d'avoir surtout mémorisé le blocage au même endroit, invariablement.
Je suis faite pour la course de fond : ne pas s'arrêter surtout et continuer sans relâche."

Lib :

"Les phrases de Julien Gracq s’enroulaient autour de moi, une par une, belles, impénétrables pour la plupart. A la page 42, je me sentis étouffer. J’eus beau me moquer un peu, rebondir à coté du sens comme une charmante idiote, la voix de mon homme semblait ne plus pouvoir s’interrompre. Une litanie exaltée, voilà ce que je subissais, alors que d’autres femmes dans d’autres lits, s’endormaient paisiblement après avoir joui une fois, deux fois, trois fois. Misérable injustice.

A la page 54, je relevai ma nuisette et m’assis sur sa bouche, pour qu’il se taise. Juste pour qu’il se taise.
Et il se tût."

Illustration : Art and Ghosts


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