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J'aime les cadeaux

Publié le 23 décembre 2016 par Gauchiste

En ce temps de fêtes, un billet un peu plus personnel, une fois n'est pas coutume (on verra). Pourquoi je n'aime pas les cadeaux ?

C'est vrai, enfin, quoi ! Tout le monde aime les cadeaux. Un cadeau est une surprise emballée, et tout le monde aime les surprises ! Je revois cette copine qui me demandait si j'aimais les surprises... attendant fermement une réponse positive, parce que si c'est une « bonne » surprise, on aime forcément ça.

D'une part, les cadeaux ne sont des surprises que si on ne s'attend pas à les recevoir, donc pas le 25 décembre. Ensuite, pour ce qui est des surprises, non, désolé, je hais les surprises. Par définition, il est impossible d'être certain qu'elle sera bonne, ou alors, ce n'est plus une surprise. Et les mauvaises surprises, j'ai eu ma part.

Lorsque j'allume une télé, je n'ai que des mauvaises surprises. Lorsque Pôle Emploi ou la CAF me contacte, c'est généralement une surprise pire qu'une facture, dans laquelle on s'attend à ce qu'on va trouver. Lorsque je décroche mon téléphone pour un emploi, pour un entretien, ce n'est jamais une bonne surprise. Le pire n'étant pas toujours lorsque je suis recalé.

Quand j'ouvre un cadeau, c'est pour avoir un vêtement trop grand, un aliment que je ne mange pas, une BD que j'ai déjà, un film que j'ai téléchargé la veille, un rideau de douche Simpson que je ne peux même pas accrocher chez moi ou un chargeur de téléphone avec la mauvaise prise. La pire surprise : m'emmener dans un magasin en me disant : « achète ce que tu veux ». Mettre le feu, j'ai le droit ?

L'obligation sociale de faire des cadeaux à des moments dédiés (Noël, anniversaires, invitations, mariages...) est une rente pour l'industrie, car le rythme de la vie impose qu'on sous-traite le cadeau en achetant quelque chose (on n'offre jamais du temps), rétablissant alors les différences sociales dans le protocole d'offrir. Pour celui qui reçoit, le cadeau est pratiquement devenu un dû. Et pour celui qui offre, il est donc une obligation : offrir pour ne pas faire le paria, mettre le prix juste de la valeur des gens, trouver une idée originale mais pas trop et sur commande, ce qui est bien souvent mission impossible que l'on connaisse ou non la personne.

Juste offrir un dessin, ça ne serait pas mieux ?

Je ne dis pas que je n'aime aucun cadeau. Certains cadeaux me sont précieux, car hautement symboliques. Mais ces cadeaux n'ont pas la particularité de tomber à Noël. Ils sont rares. Quelles sont les chances d'un cadeau imposé d'être une « bonne surprise » ?

Il y a cent façons de faire plaisir, mais franchement, pourquoi offrir quelque chose d'aussi peu personnel qu'un achat ?

Si vous voulez m'offrir un cadeau, je suis nécessairement impliqué. Alors voilà ma participation.


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