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Pourquoi écrivons-nous sur le net ?

Publié le 08 janvier 2017 par Triton95

Bien sur il y a facebook, dont la plupart des posts sont vraiment dispensables, et ne valent pas la communication que permettait les simples discussions de bistrot autrefois, mais pourquoi écrivons-nous sur Internet ? Avant cette révolution, la France était l’un des pays où l’on trouvait le plus de manuscrits chez les particuliers, une nation littéraire en somme.

L’écrit provient d’une différence ressentie, entre le monde auquel nous aspirons, et le monde réel dans lequel nous devons vivre. L’écrit se loge dans cette anfractuosité, dans cet écart.  Notre vie moderne est éclatée entre nos lieux de vie, de travail, ces couches sociales non miscibles entre lesquelles nous passons, sans synthèse possible, ces mondes superposés, ces rôles. L’écrit, c’est pouvoir décrire cette contradiction, rassembler les morceaux du miroir brisé, pour leur donner un sens.

Il est en fait peu de gens qui écrivent vraiment sur le net, on y « forwarde » plutôt des images, des articles, des bouts de texte écrits par d’autres, des textes formatés pour être transférés, parce qu’ils jouent d’une d’une sorte de fausse critique, des évidences usées à force de circuler, des sites se sont spécialisés dans leur diffusion. Les fausses évidence ont trop circulé pour accrocher encore, aucune surprise, spontanéité ne pourrait leur donner un côté humoristique, comme ces blagues éculées que l’on mettait autrefois pour enrober certaines friandises.

Écrire procède d’une vraie recherche, d’une volonté d’aller au fond des choses, de ne pas accepter le monde comme allant de soi, mais en accepter aussi la lourde contradiction, la douleur d’une harmonie, d’un bonheur impossible.

Sur le net, on dispose ainsi d’un dernier terrain vague pour descendre dans certains abimes, et en remonter le diamant des choses comprises, que l’on peut mettre à la vue de tous, même si le net perd alors sa capacité de résonance, qui semblait infinie pour les banalités, mais qu’il semble perdre dès qu’il s’agit de poser des questions de notre temps, en dehors du « bourdonnement ».



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