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Ze bilan lectures 2016 d’Ellettres

Par Ellettres @Ellettres

Tout d’abord je vous souhaite une bonne année 2017, remplie d’amour, d’enthousiasme et de paix. Et que vos lectures vous transportent !

#lemoyendetransportlepluséconomiqueetleplusécologiquedumonde

Pour une fois j’ai voulu formaliser une année de lectures (même si certaines n’ont pas eu de destin bloguesque). Grâce au blog, j’ai une vision panoramique de ce que représente une année de lectures et je me souviens bien mieux de chacune d’elles. Alors que si l’on fait confiance uniquement à sa mémoire… ne surnagent bien souvent que les authentiques coups de cœur ou les pathétiques flops. Relire les billets de l’année permet ainsi de réveiller des souvenirs et de comparer les impressions du moment à ce qui en reste quelques semaines ou mois plus tard. Comme le vin, il y a des lectures qui vieillissent bien et d’autres qui s’affadissent !

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Ze bilan lectures 2016 d’Ellettres
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Côté coups de cœur, la palme revient à Station Eleven de Emily St John Mandel, récit d’une apocalypse à la fois terriblement réaliste et merveilleusement poétique, une pépite de la rentrée littéraire. Dans le trio de tête viennent ensuite deux auteurs dont les univers, très différents, m’habitent à intervalles réguliers : les psychodrames oniriques, échevelés et machiavéliques de Sébastien Japrisot, au charme envoûtant, très sixties ; et le néo-néo-réalisme italien d’Elena Ferrante, dont on ne présente plus la célébrissime tétralogie. Un joli panel, constitué uniquement d’auteurs découverts cette année  (je triche un peu car Japrisot, je l’ai lu en décembre 2015, mais bon…)

Côté bonnes découvertes, je retiens pêle-mêle Claudie Gallay (faussement naïf), Pearl Buck (belle entrée dans l’intimité d’une grande famille chinoise des années 30), Marlen Haushofer (profond), Laura Kasischke  (étouffant et fascinant), Thomas B. Reverdy (une lecture poétique mais un peu estompée), Jeffrey Eugenides (picaresque parfois un peu lassant), Tonino Benacquista (futé), Catherine Cusset (le journal de Bridget Jones à l’université), Dennis Lehane (des thrillers à l’os), Arnaldur Idridason (la froidure d’une île), Julian Barnes (déconcertant comme un Anglais), Alice Munro (des nouvelles à percer comme des huîtres pour qu’elles délivrent leurs perles), Joyce Carol Oates (prenant).

Les flops, je ne les ai pas tous chroniqués. Il le faudrait pourtant, pour être honnête, mais pour moi cela signifie double peine : m’infliger une mauvaise lecture et en plus devoir en parler ! En tout cas, je le redis ici, ces appréciations négatives me concernent et ne prétendent pas à l’universalité ! Puisque j’ai adoré Shutter Island (bientôt en ligne), je peux me permettre de dire que j’ai détesté Mystic River de Dennis Lehane : caricatural, traînassant, lourd quoi (selon moi). Flop aussi, alors que j’aime beaucoup l’écrivain (cela arrive au meilleur) : Quand nous étions orphelins de Kazuo Ishiguro. Flop, La maison Zeidawi d’Olga Lossky (alors que La Révolution des cierges m’avait beaucoup plu). Déception, Amours de Léonor de Récondo (mais je ne renonce pas à lire un jour son roman sur Michel-Ange). Et même si ce n’est pas un flop, je n’ai pas ressenti le coup de foudre que beaucoup ont eu à la lecture de Confiteor de Jaume Cabré : je me suis ennuyée à intervalles réguliers (mais il y a eu des moments de grâce entre ces intervalles et je salue l’ampleur du projet littéraire de l’auteur).

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Côté classiques (XIXe), je n’ai fait qu’entamer sans jamais finir : ni Stendhal (La Chartreuse de Parme), ni Tolstoi (mais j’ai une circonstance atténuante car je m’attaquais à Guerre et Paix), ni même Flaubert dont j’ai particulièrement goûté la relecture – incomplète donc – de Madame Bovary pendant l’été. Maupassant est le seul que j’ai réussi à lire en entier, peut-être en raison de la relative minceur de son roman (Une vie). Je suis un peu perplexe : que penser de mon manque de persévérance avec les classiques ? Est-ce lié à moi, la période que je traverse, un quotidien très axé sur mes deux enfants tout-petits qui me ponctionne mon temps et me laisse très peu de longues plages de lecture ? Ou l’appel de la nouveauté qui me fait remettre les classiques à plus tard ? Ou ma faible tolérance aux longs développements, à une écriture exigeante ? Sont-ce les réseaux sociaux et leur phénomène d’immédiateté qui gangrènent toute lecture un peu ardue ? J’ai pourtant lu de bout en bout Les Années de Virginia Woolf, qui n’est pas connue pour la facilité de son écriture ! Alors il y a certainement un peu de tout ça à la fois. Je suis pourtant bien convaincue d’achever Madame Bovary, d’autant que j’en suis rendue au moment où Emma retrouve Léon à Rouen, soit le dernier acte de sa vie tourmentée, son ultime tentative pour échapper à un destin tout tracé – et puis Flaubert écrit vraiment comme un roi, je me roule avec plaisir et lenteur dans ses phrases construites avec soin, polies par le génie et l’acharnement du grand écrivain normand. Je suis moins sûre de réussir à finir La Chartreuse de Parme, car je me perds dans ce récit foisonnant, qui me fait vraiment penser aux romans de chevalerie du Moyen-Âge. Mais comme j’en suis rendue au moment où Fabrice est « embastillé » et va vraiment connaître l’amour, peut-être pourrais-je y revenir… Quant à Guerre et Paix, je le continuerai certainement, mais ce n’est pas dans mes projets immédiats.

Enfin, certains auteurs que j’avais le plus appréciés en 2014 et 2015 (ou avant) m’ont à nouveau comblée en 2016 : Antoine Bello (en même temps il y a le phénomène trilogie…), Virginia Woolf (et ce n’est pas fini !), Ian McEwan (même si je fais une pause), Irène Nemirovsky (toujours brillante)…

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Côté envies, il y en a… plein ! En écho à Virginia Woolf, j’aimerais revenir à Vita Sackville-West (Toute passion abolie est ma cible) ; les classiques patientant sur mes rayons me lancent de discrètes lueurs pleines de promesses (Proust surtout, mais aussi Zola) ; les auteurs latinos – notamment Carlos Fuentes – entonnent des appels terriblement tentateurs ; l’actualité aussi (Gaël Faye, Emma Cline, Tonino Benacquista, Antoine Bello, Elena Ferrante) ; grâce au mois belge, j’ai des découvertes à faire (Marie Gevers, Jacqueline Harpman) ; les romancières américaines sont aussi de la partie (découvrir Joyce Maynard, enfin) ; les auteurs anglais se bousculent pour le mois de juin (Jane Austen, Emily Brontë, Thomas Hardy, E.M. Forster, Elizabeth von Arnim) ; j’ai des séries à continuer ou finir (les Producteurs de Bello et Le nouveau nom d’Elena Ferrante) ; je souhaite aussi lire davantage d’essais ; je veux retrouver mon cher André Dhôtel que j’ai un peu délaissé depuis deux-trois ans (et que je trouve rarement dans les bibliothèques et librairies malheureusement) ; je veux découvrir les nouvelles de Paul Morand (depuis les émissions de la « Compagnie des auteurs ») ; et enfin j’ai une PAL à faire réduire, comme toute bonne blogueuse littéraire de ce nom (pêle-mêle : Isabelle Hausser, Sorj Chalandon, Pierre Assouline, Amitav Ghosh, Aragon, Dos Passos…). Cela m’occuperait une bonne partie de l’année, si des envies du moment ne venaient pas torpiller mes projets de lecture !

Pour finir ce tour d’horizon, les challenges. Force est de constater que je ne me suis tenue qu’imparfaitement aux deux grands challenges que je m’étais imposés : le challenge Myself (un livre et demi lus, alors que je m’étais fixée une PAL de classiques de folie !) et le plan Orsec-PAL (il y a eu un creux en été). Bref. Hormis les mois thématiques et le blogoclub (dont le rythme ponctuel me convient), j’ai eu l’envie, cette année, de (roulements de tambour) vous proposer un nouveau challenge ! Vous en saurez plus dans quelques jours !! Stay tuned !!!

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