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Thibaut Fauconnet, le super héros de la glisse

Publié le 14 janvier 2017 par Playeur.co @playeurco
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Votre blog Playeur a rencontré Thibaut Fauconnet, le champion d’Europe de short-track, qui nous livre ses ambitions avant les champions d’Europe de Turin.

Thibaut, est-ce que tu peux te présenter en quelques mots ?

Je m’appelle Thibaut Fauconnet, j’ai 28 ans, je fais du short-track, c’est-à-dire du patinage de vitesse sur courte piste, par opposition à la grande piste où nous sommes sur un anneau de 110 mètres. Le but du jeu est, comme pour les gamins dans les cours de récréation, d’être le premier sur la ligne d’arrivée. C’est très simple on part à 4, 5 ou 6 et le premier arrivé a gagné. Voilà a peu près mon sport, qui, comme je le dis souvent, se caractérise par 3 points : aller le plus vite possible, être le premier à l’arrivée et mettre une combinaison de super héros !

Comment as-tu commencé le short-track?

J’ai commencé par hasard et mon histoire est belle. En 1992, mes parents ont voulu que je fasse un sport et ma mère m’a proposé d’aller à la patinoire . En arrivant à la patinoire, celui qui m’a accueilli est devenu le coach qui m’a emmené jusqu’à la sélection pour mes premiers JO en 2006. Le jour où il m’ a fait débuter, il m’a demandé ce que je voulais faire. Je lui ai répondu que je voulais faire la course et il m’a orienté vers le short-track.

Est-ce qu’on peut dire que tes titres de champion d’Europe sont tes plus beaux souvenirs de sportif ?

Franchement, les plus beaux souvenirs que j’ai ne sont pas les médailles, parce qu’au final les médailles, on les oublie. C’est plus les moments que j’ai vécu avec mes potes qui me restent en mémoire. Ce que je me souviens plutôt sur mes victoires sont les phases de qualifications où tu n’es pas attendu et tu dois te dépêcher d’aller sur la ligne de départ et de faire ta course. Quand tu entres dans les phases finales, on t’attend, les juges t’appellent, le public te salue, tout le monde te regarde, les yeux sont rivés sur toi. Ce sont plus ces instants-là qui restent marqués. Tout comme les moments de bonheur que j’ai vécu avec mes potes de l’équipe de France depuis 2002.

Quels sont tes prochains objectifs ?

En ce moment, je suis à Turin pour les championnats d’Europe. L’objectif est simple, je ne résonne pas en terme de médailles, mais plutôt en terme de finales. Je veux rentrer en finale pour, ensuite, essayer de viser un podium. Après mon objectif final reste les Jeux Olympiques dans un an à Pyeongchang, en Corée. Le gros objectif sera de me qualifier en individuel (ce qui devrait être réalisable), mais surtout de qualifier le relais pour y aller avec tous mes coéquipiers. Pour y parvenir, il faudra être dans les 8 meilleurs nations mondiales. Actuellement, nous sommes huit ou neuvièmes, donc il va falloir cravacher.

Est-ce que les performances des autres sportifs français comme Martin Fourcade, Marie Dorin, Alexis Pinturault ou Tessa Worley sont une source de motivation supplémentaire pour toi ?

Oui vraiment car ce sont mes copains, on se connait très bien. Martin et Simon Fourcade s’entrainent à Font-Romeu, chez moi. Ensuite, avec Alexis Pinturault, Jason Lamy-Chappuis, Robin Duvillard, on a partagé tellement de trucs ensemble. Tous ces mecs-là sont des mecs en or avec qui j’adore partager des choses lors des rassemblements. Echanger avec des personnes qui viennent d’autres disciplines, ça fait grandir. En France, on peut le faire car on se voit régulièrement pour discuter de nos pratiques. Je suis heureux quand je vois Martin « marcher sur l’eau » ou quand Alexis claque des supers résultats.

Quelle place ont, aujourd’hui, les réseaux sociaux dans ta carrière de sportif ?

C’est difficile pour moi. J’adore ça, mais j’ai beaucoup de mal sur ma page Facebook à avoir une ligne de conduite. Les plus jeunes me le disent souvent. Je n’arrive pas à avoir une activité régulière et continue qui aurait un sens. Je mélange un peu tout, c’est comme dans ma tête, je met les choses comme elles viennent. Donc en définitif, j’aime ça mais je n’exploite pas les réseaux comme il le faudrait. Quand je vois ce que fait Hamilton avec Snapchat par exemple, je trouve ça bien, mais moi je ne suis pas du tout au point. Ceci dit, ça amène une touche de fraîcheur dans notre activité. Et puis, je me dis quand même qu’avec un petit sport comme le mien, je pourrais avoir plus de personnes qui me suivent si j’étais un peu plus rigoureux avec tout ça. Je pourrais faire découvrir et partager mon sport, mais je n’y arrive pas. En réalité, il me faut vraiment quelque chose de marrant à montrer, je fonctionne beaucoup avec l’humour.

Qu’est ce que tu aimerais dire à un jeune pour lui donner envie de commencer ton sport ?

Déjà, je lui dirais qu’il faut croire en soi. Ensuite, il faut faire ce qu’on a envie de faire. Le short-track est un sport génial. Il y a l’aspect tactique et technique de la discipline, mais pour un gamin ce qui est super, c’est de faire de la course. Partir avec tous ses potes sur la ligne de départ et à la fin de gagner. C’est quelque chose de très enfantin en fait ce sport. Il faut juste se lancer, et aimer la vie de groupe, car ce sport, au-delà de tout ce que l’on voit à la télévision, c’est une vie de groupe et il faut aimer ça.

As-tu des idées, des projets pour la suite, une fois ta carrière terminée ?

Oui j’en ai plein (même trop !!). J’ai réussi le concours de professeur de sport l’an dernier, donc professionnellement mon avenir est assuré. Le ministère des sports m’a permis de continuer à m’entraîner en ayant un poste détaché. J’ai également pas mal de projets à titre personnel. J’aimerai vraiment quand j’arrêterais, peut-être après les Jeux de 2018, m’initier au crashed-ice. C’est le border-cross de redbull où il descendent en patin de hockey. J’aime le côté spectaculaire de la disciplie. J’aime aussi beaucoup les trails, le ski de randonnée. Je voudrai m’y consacrer car j’adore les sports en extérieur et c’est justement ce qu’il me manque avec le short-track où on est constamment enfermés dedans.

Jack’s

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