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Une désintoxication ? Une déconnexion ?

Publié le 16 janvier 2017 par Jacquesmercier @JacquesMercier

Il est des jours où c’est trop. Où nous sommes conscients de notre dépendance. Oùnous nous rendons compte de la manipulation. Alors, il faut nous mettre en cure de désintox (comme on dit aujourd’hui, en raccourcissant tout!).

Sommes-nous obligés de suivre de jour en jour la moindre « information » (souvent ce ne sont même pas des infos {comme on dit…}) sur tous les sujets qu’on nous impose ? Le moindre « tweet » du raciste Trump ? Le moindre mot un peu exagéré de nos hommes et femmes politiques ? Le moindre non-événement d’une télé-réalité ? On nous impose une histoire, futile la plupart du temps, présentée avec ses vrais ou faux rebondissements, son vrai ou faux suspense ; on nous conditionne (et on nous a offert tous les moyens pour ne rien perdre du spectacle : portables, écrans, etc.) et voilà que nous ne connaissons plus la « vraie » vie, la réalité. Le moindre mot agressif (et nous savons combien sont inventés de toutes pièces) est répercuté dans le monde et auto-alimente les mêmes réseaux. On regarde la vie à travers les outils déformants qui la filment. Le temps s’est dès lors accéléré, puisque nous sommes en attente permanente, un écran à portée de main. Qui nous a fait croire que cela nous rapprocherait les uns des autres ?

Sommes-nous obligés de subir les sondages, les chiffres du jour, les décomptes des morts, des fortunes, des statistiques et ces inévitables classements (à commencer par l’audience des émissions, toujours quantitative comme si la quantité était synonyme de qualité ?)

Doit-on vraiment admirer la puissance et la concurrence ? Ce sont deux caractéristiques héritées du règne animal et que notre conscience d’homo sapiens devrait pouvoir surmonter par l’écoute, la compréhension, la fraternité, la tolérance. Or, les exemples donnés à voir sont le plus souvent situés dans ces deux créneaux. Tout est compétition (jusqu’à l’extrême, et l’on peut relire à ce sujet le formidable roman d’Amélie Nothomb « Acide sulfurique » (Concentration : la dernière-née des émissions télévisées. On enlève des gens, on recrute des kapos, on filme… Tout de suite, le plus haut score de téléspectateurs, l’audimat absolu qui se nourrit autant de la cruauté filmée que de l’horreur dénoncée. ) Nous n’en sommes plus très éloignés. En attendant, nous voyons nos semblables se battre pour une meilleure chambre d’hôte, un meilleur couple, un plus beau vêtement, un meilleur plat, un meilleur mariage, etc. Et le moment le plus attendu est celui de la confrontation finale, avec leurs insultes, leurs larmes. Certains disent que nous sommes d’autant plus heureux que nous voyons les autres malheureux !

Petite parenthèse pour ceux qui aiment la langue française : doit-on se laisser prendre aux mots qui, rendus tragiques, ne recouvrent plus la réalité ? Le « chaos » sur les routes, la « catastrophe » du siècle, etc.

Ce ne sont que quelques réflexions jetées sur cette page de blog, d’autres en parlent bien mieux que moi et je vous engage à lire (oui lire!) les essais édités à ce propos par les philosophes et les hommes de bon sens.

Tentez l’expérience d’une désintoxication ! Vous verrez combien la vie reprend des couleurs, de l’espérance et vous détache du catastrophisme ambiant (à nous dire tout le mal qui se passe à tout instant partout dans le monde, s’est-on imaginé que cela nous rendrait optimistes ? Heureux ? Des « hommes providentiels » (religieux ou pas) se préparent-ils dans l’ombre à prendre le pouvoir pour nous en sortir, le font-ils déjà ? Tout cela n’est-il qu’une affaire de puissance financière (avec l’obsolescence programmée des appareils, avec le maintien dans la pauvreté de la masse humaine, que sais-je?)

Depuis des années, je m’oblige avec bonheur à me plonger dans la nature. Cela remet les idées en place, cela calme, cela apaise les tumultes. Ce qui me frappe quand je vais, le plus souvent possible, marcher dans le bois le plus proche de chez moi – suivre le fil des saisons, les parfums de la terre, la couleur des plantes, les passages furtifs des animaux, le soleil qui filtre dans les branches… – c’est que je suis souvent seul à avancer dans ce sentier !

Une désintoxication ? Une déconnexion ?



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