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Présentation : Damages (saison 1)

Publié le 23 juin 2008 par Red

Cette analyse de la première saison de Damages contient très peu de spoilers.

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Damages, Damages... beaucoup de choses à dire sur cette série tellement elle est complexe ! Contrairement aux grands fans, je ne vais pas dire que je trouve la série absolument sans faille mais c'est une bonne série et elle a offert une première saison convaincante, très addictive (me suis dévoré la première saison en quelques jours seulement) dotée d'une palette d'acteurs justes, vifs qui apportent à l'écriture de leurs personnages un aspect à la fois mystérieux et attrocement attachant. Voilà une série dans laquelle il faut se lancer sans rien savoir à son sujet pour l'apprécier à sa juste valeur et ne pas se laisser influencer par le ressenti des autres fans avant le visionnage.

Une première saison qui peut être qualifiée de plusieurs adjectifs, à la fois complémentaires et opposés. Elle est addictive sans être forcément rythmée. C'est à la fois son point faible et son point fort. Même si les épisodes manquent de dynamisme, les fans se retrouvent inconditionnellement pris par l'envie de découvrir le dénouement de l'histoire ce qui fait que, même si un épisode n'est pas forcément réussi, le téléspectateur désire quand même se lancer dans la suite puisqu'il sait que la série est construite sur un schéma qui fait que chaque épisode est indispensable puisqu'il apporte son lot de révélations sur une trame que les scénaristes ont réussi à rendre très prenante au fil des épisodes de la première saison. La présence des flashforwards (des séquences qui se déroulent dans un futur particulièrement douteux où les péripéties font froid dans le dos) apportent beaucoup à cet atout de mystère qui a parcouru ce premier chapitre.

Parce que finalement, c'est exactement ce qu'est Damages, une sorte de roman et chaque saison s'appuie sur une fraction de l'histoire, un chapitre pour reprendre le terme. Je dois avouer que je ne suis pas déçu de la manière dont j'ai visionné la série (à un rythme approximatif de 3 épisodes par journée, 5 pour les derniers :)) puisque ça correspond exactement à la construction de la série. On a presque l'impression que les scénaristes nous narrent une histoire réelle tellement la série joue, à l'instar de Dexter, sur les détails et son développement est concis et délibéré. C'est comme ça qu'on remarque une série de qualité. Finalement, je pense que je vais opter pour la même manière de visionner pour la deuxième saison puisque je me vois mal visionner un épisode et devoir attendre une semaine pour me remettre dans l'histoire. Les épisodes sont tout sauf indépendants et la série est fluide. Rares sont les séries bâties sur le même squelette que celui de Damages et c'est encore un de ses nombreux points positifs.

Mais Damages, de quoi ça parle exactement ? Diffusée sur la chaîne câblée FX depuis juillet 2007, la série avant tout judiciaire met en scène le showdown entre Patricia Hewes, une des grandes avocates de New York et sa nouvelle assistante Ellen Parsons. Le fil rouge de la saison ? Une affaire contre Arthur Frobisher, un milliardaire accusé d'avoir fauché ses clients. Un des gros atouts de Damages : le fait que l'on ne connait pas ses limites. Le téléspectateur reste dans le flou de ce côté-là. Les flashforwards nous présentent ce qu'on pouvait imaginer au départ comme étant la fin de ce grand complot visant à détruire Ellen et comme dit plus haut, ça augmente intelligemment le sentiment de curiosité et d'adrénaline. La série joue beaucoup avec le téléspectateur en lui proposant des séquences qui mettent sur les nerfs. Les retournements de situation sont imprévisibles, chaque élément du puzzle est convenablement développé. Les épisodes (à l'exception d'1, le 105 sauf erreur) sont indispensables car ils font gentiment avancer l'affaire. Malgré le manque de rythme, on sent la série maîtrisée et réfléchie.

(Encore) un des grands atouts de la saison 1, c'est la manière dont Damages arrive à trouver l'équilibre entre personnages et scénario. L'affaire avance à la même vitesse que les personnages et l'évolution de ces derniers est totalement pertinente. Je suis peut-être le seul parmi les fans de Damages, mais au niveau des personnages celui qui m'aura le plus marqué et dont l'évolution aura été sans faille, à la fois parfaitement écrite et interprétée, c'est celui interprété par Rose Byrne, à savoir Ellen. En effet, pour moi au cours de cette première saison ce personnage aura été le plus intéressant (même plus que Patty Hewes malgré le talent indéniable de Glenn Close qui est un poil meilleure que Rose Byrne même si leurs personnages sont complètement différents). On remarque l'évolution gérée: Ellen a été présentée comme étant un personnage extrêmement naif et faussement épanoui là où elle termine sa saison sur un visage glacial et son caractère a été forgé d'une manière très intéressante au cours de ces 13 épisodes. Rose Byrne a une capacité impressionnante à retranscrire visuellement les réactions humaines face à la force du jeu de Glenn Close. Finalement, le téléspectateur ne prend pas trop de peine à s'identifier à son personnage à un moment donné de la saison. Le problème avec Patty Hewes, bien que ce soit un personnage très bien écrit, c'est qu'on ne sait pas toujours quel jeu elle joue. Ca se remarque quand elle vulnérable (quoique, ne jamais se fier aux apparences), mais son attitude envers son entourage, en particulier avec Ellen a dégagé quelques confusions.

Au niveau de la réalisation, la série se suit de manière très plaisante. Un petit défaut néanmoins qu'on a pu retrouver dans la première saison de Dexter (qui a presque complètement disparu dans la deuxième) et la deuxième de Lost, une impression d'emprisonnement puisqu'on revient toujours sur les mêmes décors et les seuls plans en extérieur sont très (trop) assombris, même si la série en elle-même possède un ton assez foncé. On peut aussi noter la qualité graphique des flashforwards qui vont aussi bien avec le ton caustique qui se dégage de ces séquences.

Au final, une première saison convaincante, addictive pour une série intelligemment écrite, bénéficiant d'excellents membres de la distribution qui ont tout donné pour offrir le plus de précision à l'écriture. Dommage que le manque de rythme ait donné un élan assez lent à la série mais elle se rectifie habilement en fin de saison. L'adrénaline est plus que présente grâce au sentiment de curiosité extrême que procurent les scénaristes à leur téléspectateurs.


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