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Le courage d'être humain

Publié le 22 janvier 2017 par Jplegrand

Il a dénoncé "un acharnement infondé contre des actions humanitaires". Cédric Herrou, placé en garde à vue mercredi dernier après avoir été interpellé avec trois Erythréens, a été libéré vendredi et ne sera pas poursuivi. Mais l'agriculteur a écrit une lettre au procureur de Nice pour rappeler son combat et sa solidarité en faveur des migrants.

"Vous savez que ma liberté ne s'arrêtera pas aux barreaux de vos prisons et vous tapez là où ça fait mal", a-t-il dénoncé dans un courrier adressé à Jean-Michel Prêtre.

"Traités comme des chiens"

L'homme a passé 36 heures en garde à vue après avoir été repéré circulant à pied sur un chemin près de Nice avec trois jeunes Erythréens mineurs qu'il avait recueillis. S'en est suivi des perquisitions aux domiciles de Cédric Herrou. Son frère et une autre militante ont également été arrêtés. "Vous avez fait pleurer ma mère, mon père, écrit-il encore. Vous avez arrêté mon frère, mon amie. Vous nous avez mis sous les verrous, traités comme des chiens, des malfrats."

L'agriculteur avait accueilli chez lui trois jeunes migrants mineurs. "Ils étaient partis de chez moi et se sont perdus", avait expliqué Cédric Herrou qui accuse le procureur de la République de Nice d'avoir "ordonné à une trentaine de gardes mobiles, armes aux poings, d'entrer sur mes terres, prendre ces trois enfants sans parents, qui attendent chez moi, depuis plus d'un mois d'être pris en charge par l'Aide Sociale à l'Enfance".

Aide à la circulation ou aide à l'entrée illégale

"Vous avez au nom de votre France, violé les droits des Enfants", poursuit l'agriculteur qui assure que son combat continuera. "Sachez Monsieur le Procureur que je resterai fidèle à mes convictions, que ma France, que notre France, continuera à défendre les droits des hommes, des femmes, des enfants présents sur le sol français au nom de nos valeurs qui fondent la République française. Et prévient: "Nous sommes des milliers".

Au soir de l'interpellation de Cédric Herrou, Jean-Michel Prêtre assurait que l'enquête cherchait simplement à déterminer "s'il s'agit d'une pure et simple aide à la circulation, ou si cela s'intègre dans une action d'aide à l'entrée illicite d'étrangers en France depuis l'Italie". "Peut-être que tout cela obéit à une stratégie, à un combat militant, peut-être. Moi ce qui m'intéresse c'est ce qui s'est passé cette nuit (mercredi, NDLR) à partir de 21h30, heure à laquelle les gendarmes ont constaté des choses un peu particulières, consistant à éviter un contrôle de police", précisait-il.

Cédric Herrou a comparu le 4 janvier dernier au tribunal de Nice pour "aide à l'entrée, au séjour et à la circulation d'étrangers en situation irrégulière". Le parquet a requis huit mois de prison avec sursis à son encontre et le jugement doit être rendu le 10 février.

Un article de BFM TV


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